Gurren Lagann - Intégrale - VOVF - Anime Legends - Actualité anime

Gurren Lagann - Intégrale - VOVF - Anime Legends : Critiques

Critique du dvd : Gurren Lagann - Intégrale - VOVF - Anime Legends

Publiée le Vendredi, 23 Décembre 2011

C’est l’histoire d’un homme qui ne se doutait pas de la destinée qui l’attendait. Oppressés par les hommes-bêtes qui les empêchent de se montrer à la surface, les humains se sont retirés il y a bien longtemps sous terre, seul endroit où ils peuvent subsister. Simon, jeune garçon du village souterrain de Jee-Ha, est l’un d’entre eux. Il n’est doué que pour une chose : creuser, c’est pour cela qu’on l’appelle le Foreur. Le chef du village l’a compris et l’a engagé pour étendre les galeries souterraines. Discret, un peu sale, renfermé sur lui-même, tout le monde se moque de lui, mais il se fait une raison de vivre ainsi pour toujours. Pourtant, une personne croit en lui, celui qu’il appelle son frangin, Kamina. Ce dernier n’a soif que de liberté et ira rejoindre la surface coûte que coûte. Après une tentative d’évasion ratée, les deux frangins sont témoins de l’arrivée fracassante d’un monstre de la surface. Yokô, une femme de la surface, vient les aider à le vaincre. Simon ayant trouvé auparavant une drôle de clé en forme de vrille et qui brille, parvient à faire démarrer un petit mecha découvert par hasard. Grâce au savoir et au talent de sniper de Yokô, à la détermination de Kamina et aux capacités de Simon à contrôler ce petit mecha, ils s’envolent pour la surface. Là-haut, ils y découvrent que ces monstres sont en réalité des ganmens, des mechas du même type que celui de Simon, et qu’ils sont utilisés par les hommes-bêtes pour chasser sans répit les humains. Kamina n’entend pas se laisser faire ainsi, et fonde la brigade Gurren, formée de quelques humains rebelles et dont l’élément clé semble être le mecha de Simon, qui peut prendre le contrôle d’autres ganmens. Ensemble, ils vaincront leur oppresseur ! Passer des ténèbres à la lumière, des souterrains jusqu’aux étoiles, telle sera la voie que Simon empruntera, au nom de la liberté des humains !

Plus de dix ans après la fin de Neon Genesis Evangelion, les célèbres studios Gainax comptent retenter l’expérience d’un anime de mecha à sensation. Evangelion possède un grand nombre de fans à travers le monde, et les réalisateurs ont compris qu’il faudra proposer une recette originale pour que la série ne souffre pas de la comparaison. C’est ainsi qu’est né Tengen Toppa Gurren Lagann (littéralement « Gurren Lagann fendant les cieux »), un cocktail shônen totalement explosif, à la fois parodie du genre, et saga futuriste incroyablement passionnante. Jamais les limites du nekketsu, du dépassement de soi n’ont été autant poussées à l’extrême. Avec des personnages aussi hauts en couleur, des scènes d’action aussi dynamiques qu’improbables, et une intrigue qui mènent les personnages de si bas vers si haut, le risque était d’en faire beaucoup trop. Et pourtant, la formule fonctionne quand même.

Dans un premier temps, on accompagne quelques personnages principaux à la surface d’une Terre désertique dominée par des hommes-bêtes aussi stupides que méchants. Kamina, en beau-parleur, étouffé par l’obligation de devoir vivre sous terre, se donne la mission de sauver les humains. Ce personnage central, extrêmement populaire des fans, est l’icône masculine de la série. Il a l’étonnante capacité de débiter avec une détermination sans faille des discours complètement ridicules. Malgré les apparences, c’est un monstre de charisme et sans aucun doute le moteur de la série. Ne nous y trompons pas, Simon est bien le héros, mais il apparait d’abord comme complètement effacé par rapport à son frangin, qu’il respecte plus que tout. Et c’est aussi un des enjeux de la série : transformer Simon en vrai héros. Il est vrai que dans bien des shônens, il est question du héros loser qui monte en puissance et qui arrive à se faire respecter des siens et de ses adversaires. Pourtant, l’évolution de Simon au cours de la série n’est absolument pas rébarbative. Au contraire, on se plait à le voir douter de lui, à voir les autres douter de lui, mais arriver quand même à être la clé de la réussite, car il est le seul à pouvoir piloter Lagann, ce ganmen qui peut prendre le contrôle d’autres ganmens. Simon et Kamina forment un tandem extrêmement attachant, mue uniquement par la volonté, la confiance de l’un en l’autre et l’esprit de combat.

D’autres personnages tout aussi truculents les accompagnent dans leur aventure : Yokô la guerrière sexy, intelligente et douée, Leeron le mécanicien homosexuel, Dayaka le leader du village de Littner, Kittan, l’un des rares guerriers humains de la surface, Rossiu le jeune garçon qui construit sa vie autour de règlements, Viral, le premier ennemi digne de ce nom de la série et le grand rival de Kamina, très charismatique lui aussi, et plus tard, Nia, fille déchue du Roi Spirale, le dictateur qui oblige les humains à rester sous terre, et qui sera le bouée de sauvetage d’un Simon dévasté par un évènement tragique.

Les cinq premiers épisodes de la série, assez délirants, présentent les personnages. C’est à partir de l’épisode six que la tension monte de plusieurs crans, avec l’arrivée des premières grandes batailles. Si le scénario reste jusque là relativement basique, c’est clairement la mise en scène, la flamboyance des personnages et la bande-son qui permettent au spectateur d’adhérer parfaitement à la série. Et mine de rien, le niveau des enjeux augmentent d’épisodes en épisodes. Le huitième épisode ne manquera d’ailleurs pas de provoquer un grand choc, avec un évènement inattendu qui déstabilise l’ordre établi jusqu’à présent. Le but visé par Kamina dès le premier épisode prend alors tout son sens jusqu’au dénouement de la première partie.

Une fois le premier arc terminé, on assiste à un bond de sept ans dans le futur. Pour ne pas spoiler, il est juste bon d’indiquer que la série devient un space-opera à tendance « mégalomane ». Pour le coup, avec des délires scientifiques et des combats spatiaux totalement démesurés, peut-on cette fois dire que c’est trop grossier ? Pas forcément. Les codes du shônens sont parfaitement transcendés et finalement, la passion prend le dessus sur tous les doutes qu’on peut avoir quant à la vraisemblance de la série. C’est un véritable ballet visuel et épique qui s’offre à nos yeux.

Au niveau de la réalisation, la série peine par contre à s’élever à peine au-dessus de la moyenne des autres séries du genre, en matière d’animation. C’est plutôt bien fait, mais il y a beaucoup de plans fixes, avec seulement les lèvres des personnages qui bougent, en dehors des scènes d’action. Car les scènes d’action sont extrêmement dynamiques, avec des déformations et mouvements rapides et nombreux, reconnaissons-le. Les designs des personnages collent parfaitement à leur esprit flamboyant, et sont de toutes les couleurs. Mention spéciale à Simon à la fin de la deuxième partie, dont la silhouette n’est pas sans rappeler celle d’Albator. Le design des différents ganmens est aussi extrêmement fouillé. C’est d’autant plus appréciable qu’ils sont nombreux et sont assez comiques. Appartenant à la base aux hommes-bêtes, ils sont à leur image : difformes et caricaturaux. Les designers se sont bien amusés à créer ces mechas pas comme les autres. La bande-son est aussi diablement efficace. Elle alterne parfaitement les thèmes épiques pour les scènes d’action et les attaques spéciales, les musiques lentes et douces pour les moments émouvants, et même des sonorités humoristiques pour certains passages. Certains thèmes resteront dans les mémoires, comme celui de Viral.

Beaucoup de qualités donc, mais y’a-t-il d’autres défauts hormis quelques plans trop fixes ? On peut déjà noter un fan-service très prononcé, et qui met surtout en avant les courbes harmonieuses de Yokô. Mais honnêtement, le fan-service à caractère érotique n’est un défaut qu’à partir du moment où il est utilisé à outrance pour masquer le vide du scénario ou de l’univers. Or ici, c’est juste un argument de plus pour aguicher un public potentiel masculin. Ceux qui apprécient, tant mieux pour eux, ceux qui n’aiment pas, ils peuvent largement en faire abstraction pour apprécier tout le reste. En autre défaut, on peut citer quelques moments où l’intérêt redescend, à l’image d’une partie de l’épisode 21 qui aurait pu être moins longue, moins niaise et plus percutante. Enfin, notons que la qualité de la réalisation de l’épisode 4 est catastrophique sur tous les plans, de la qualité du dessin au dynamisme de l’animation. Pour cet épisode, le réalisateur a été momentanément remplacé et le résultat n’est pas glorieux. En tout cas, c’est le seul épisode victime de ce massacre.

Au final, comment peut-on définir Gurren Lagann, en quelques lignes et en guise de synthèse ? Des personnages très charismatiques, complètement barrés, une histoire à la base simple mais efficace, qui poursuit jusqu’à être plus évoluée qu’elle n’y paraissait au début, des personnages qui évoluent aussi et dont les réactions peuvent surprendre, un grand côté parodique, second degré, qui ne nuit aucunement aux séquences dramatiques. Bref, Gurren Lagann est une des meilleures choses qui soient arrivées à la japanimation dans les années 2000, une œuvre dont on finit par mettre de côté toute réflexion inutile pour se laisser complètement embarquer dans une aventure passionnante. Et comble du bonheur, la série est enfin accessible en France à prix décent, gratifiée d’un joli packaging et dotée d’un doublage français d’exception, grâce à cette édition Anime Legend de Beez.

Gurren Lagann n’est pas seulement un anime de mecha, c’est une saga de science-fiction unique.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs