Ghost in the Shell - Film 2 - Innocence - Actualité anime
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Ghost in the Shell - Film 2 - Innocence : Critiques

Critique du dvd : Ghost in the Shell - Film 2 - Innocence

Publiée le Mercredi, 30 Décembre 2009

Japon, années 2030. Batô est un cyborg (mi-homme, mi-machine) appartenant à la section 9, une unité anti-terroriste œuvrant pour le gouvernement. Il ne peut se défaire du souvenir d'une femme cyborg qu'il a jadis aimée, le major Motoko Kusanagi, disparue. Épaulé par son partenaire humain Togusa, il va lui falloir déjouer un complot cybernétique. Des gynoïdes (androïdes à apparence féminine), servant à assouvir les plaisirs sexuels humains, massacrent leurs acquéreurs avant de s'autodétruire.

Là où le premier volet s'axait sur la frontière entre l'Homme et la machine, là où les interrogations du cyborg (mi-humain, mi-machine) tenait une grande place, Innocence Ghost in the Shell 2 renverse le schéma. On suit désormais trois types de relations nouvelles, ce qui fait de Innocence un complément idéal au premier Ghost in the Shell. L'idée de traiter trois nouveaux thèmes permet d'explorer des voies inédites tout en restant dans une certaine continuité. Cette idée est simplement excellente ! Ainsi, trois types de relations sont décrites dans le film. Primo, et c'est le sujet principal, les relations entre Hommes, cyborgs et poupées. Deuxio, les relations entre Hommes, cyborgs et androïdes (distincts du cyborg en ce que les androïdes sont des machines pures, seulement d'apparence humaine). Tertio, les relations entre le cyborg et l'animal de compagnie !
Innocence va beaucoup plus loin que son aîné dans les références : Batô passe son temps à citer des auteurs célèbres, et ce, toujours à propos. Faire avancer l'enquête à grands coups de citations pourrait s'avérer pompeux et très prétentieux, mais il s'agit là, au contraire, d'une bonne performance, car les citations restent entièrement appropriées. Innocence vaut donc le détour pour ce schéma narratif osé. Mais malgré cet enrichissement, la ligne scénaristique de ce second volet de Ghost in the Shell demeure assez floue. Batô et Togusa recherchent des indices liés à des meurtres commis par des androïdes, et se penchent vers un coupable à l'identité indéterminée. Si l'enquête, donc le déroulement du film, est intéressante à suivre, la rencontre avec un ancien personnage est attendue pendant tout le film donc assez prévisible sur la fin.
Les scènes d'action sont en nombre très limité (seulement deux méritent vraiment l'attention). Elles sont, qui plus est, bien trop courtes et moins marquantes que celles du premier volet. Le reste du film est assez lent (la patte Oshii). Il est fort dommage de constater que l'équilibre scènes d'action/réflexion parfait dans le premier Ghost in the Shell est ici perdu.
Niveau ambiance, l'angoisse est palpable. Les androïdes et les cyborgs n'ont jamais paru aussi hostiles. Les dialogues sont peu nombreux entre Batô et Togusa, une relation froide entre partenaires est ici décrite.

Graphiquement, les avancées technologiques se font sentir. On reste sur de la 2D dynamique, avec quelques passages en 3D. La scène du carnaval dans Neo-Tokyo brûle littéralement l'écran (des confettis, des couleurs pétillantes). Pourtant, on peut regretter que la transition entre 2D lambda et 3D (images de synthèse) soit aussi perceptible. Un travail a été fait sur l'image puisqu'on passe de ruelles ou d'intérieurs sombres à des extérieurs lumineux.
Le chara-designer Okiura perd d'ailleurs son goût prononcé pour les couleurs trop ternes (le fameux jaune ocre, qui permettait de ressentir la lourdeur du soleil et les murs suintants dans Ghost in the Shell ou Jin-Roh).
La musique est toujours aussi travaillée.
Niveau doublage, on reprend les mêmes 10 ans après, ce qui est très agréable, puisque la VF demeure beaucoup plus soignée qu'à l'accoutumée dans ce genre de production.

Notons que la jaquette de cette édition simple ne rend absolument pas hommage au film et s'avère tout à fait honteuse, le faisant passer pour un vulgaire film d'action : Batô armé d'une arme, au côté d'une androïde à la pose suspecte. Les bonus de cette édition ne sont pas non plus vraiment transcendants. Etant donné que le film a été présenté à Cannes, on était en droit d'attendre un peu plus au niveau des interviews et making-off, qui restent très succincts. Préférez donc l'édition collector, qui représente beaucoup mieux le film (une androïde face à un chien basset sur la jaquette), et contient de bien meilleurs bonus.

Au final, on a vraiment l'impression qu'Innocence voulait aller encore plus loin que le premier opus en enrichissant le sujet, par l'étude des relations entre Hommes, androïdes, poupées, animal. Finalement, c'est le cyborg qui est laissé de côté. Ces thèmes ne sont cependant pas assez bien mis en valeur si bien que le spectateur se demande sur quoi il doit porter sa réflexion...
En l'absence de scènes d'action dantesques et de révolution graphique, l'ennui s'installe. La petite déception passée, on se retrouve face à un film à l'ambiance sonore magistrale, où la pertinence des réflexions, à travers des citations, est un petit tour de force narratif.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs