Gate - Intégrale Saison 1 DVD - Actualité anime
Gate - Saison 1 - Anime

Gate - Intégrale Saison 1 DVD : Critiques

Critique du dvd : Gate - Intégrale Saison 1 DVD

Publiée le Vendredi, 20 Avril 2018

A l'origine, Gate - Jietai Kare no Chi nite, Kaku Tatakeri est un light novel écrit par Takumi Yanai, d'abord né en 2006 via une publication sur internet avant de connaître à partir de 2010 une publication papier chez l'éditeur Alpha Polis. Terminée au Japon, cette série de romans connaît depuis 2011 une adaptation en manga dessinée par Satoru Sao, toujours chez l'éditeur Alpha Polis.
C'est en décembre 2014 qu'est annoncée une adaptation en anime, qui s'étalera sur deux saisons. La première saison de 12 épisodes, celle qui nous intéresse ici, fut diffusée du 4 juillet au 19 septembre 2015 sur la chaîne Tokyo MX, et la seconde saison, composée elle aussi de 12 épisodes, a été diffusée à partir du 9 janvier et jusqu'au 26 mars 2016.
En France, les deux saisons ont été diffusées en simulcast sur la plateforme Wakanim, avant de sortir en DVD & Blu-ray chez @Anime.
L'anime fut donc le premier contact du public français avec la saga Gate, avant que les éditions Ototo ne proposent dans notre langue le manga en surfant un peu sur la popularité récente de l'anime.



L'anime de Gate a été produit par le très prolifique studio A-1 Pictures, auquel on doit de gros succès comme Black Butler, Fairy Tail, Sword Art Online... et beaucoup d'autres. A la réalisation, on trouve Takahiko Kyôgoku, qui est aussi connu pour avoir tenu ce poste sur Love Live ! ou plus récemment sur L'ère des cristaux.
Le character design a été assuré par Jun Nakai (Silver Spoon, Mardock Scramble, The Sacred Blacksmith), tandis que la direction artistique a été tenue par Maho Takahashi (Blue Exorcist : Kyoto Saga, Hetalia World Series, Himawari, Kantai Collection, Letter Bee ...). Enfin, les musiques ont été composées par Yoshiaki Fujisawa, un compositeur encore jeune, mais qui a déjà été remarqué pour ses musiques sur Dimension W, Vatican Miracle Examiner, ou plus récemment A Place Further Than the Universe et No Game No Life Zero.



Tout commence dans le quartier tokyoïte de Ginza, où une étrange porte apparaît soudainement, en laissant échapper des dragons qui ne tardent pas à semer le chaos et le sang dans la capitale nippone avant d'être stoppés par les Forces japonaises d'autodéfense. Tandis que le monde entier braque ses yeux sur cet événement étrange, les FJA organisent la contre-attaque et franchissent la mystérieuse porte... pour découvrir derrière elle un tout autre monde, à l'apparence un peu moyenâgeuse, peuplé d'humains bien sûr, mais aussi d'elfes, de mages, et de tout un tas de créatures qui feraient les beaux jours d'un récit de fantasy. Pour Yoji Itami, lieutenant des FJA sans la moindre motivation, mais fan de fantasy, c'est une aubaine. Mais plutôt que d'attaquer des monstres comme ils le pensaient, lui et ses acolytes vont découvrir petit à petit un monde avec ses propres règles, sa propre hiérarchie, et ses propres conflits. Tout comme ils ne vont pas tarder à sauver des êtres aussi divers qu'intrigants : Tuka Luna Marceau, fille d'un éminent elfe et unique survivante du massacre d'un dragon sur son village, Lelei La Lalena, jeune mage humaine, et Rory Mercury, mystérieuse apôtre du dieu Emroy et semblant cacher sous ses allures de fillette gothloli une certaine soif de sang.




Ici, on semble retrouver le concept, si en vogue depuis plusieurs années, de l'isekai, ce type de récit propulsant le héros dans un autre univers généralement typé fantasy, alors qu'à la base celui-ci vivait une existence plutôt banale. Mais le cas de Gate apparaît d'emblée assez unique dans son concept, puisque notre monde et l'autre monde fantasy, nommé "zone spéciale", sont connectés par une porte. Et c'est en exploitant cette idée de base que le récit laisse vite deviner énormément de possibilités, qui ne se limiteront pas à la simple exploration de l'autre monde. Après une introduction soignée (plus que dans le manga où elle est assez expéditive), qui occupe tout l'épisode 1 en laissant le temps de cerner ce qui se passe ainsi que la personnalité à la fois otaku et droite d'Itami , on entre assez rapidement dans le vif du sujet, avec plusieurs pistes esquissées à la fois et laissant deviner un univers foisonnant et aux multiples possibilités. Un univers qui a donc sans doute, comme première qualité, de ne pas se limiter à l'exploration de l'autre monde, et de s'intéresser également aux enjeux qui se dessinent sur le plan diplomatique dans notre réalité au sujet de ce nouvel univers.



En effet, ni 100% fantasy ni 100% réel, Gate se présente très rapidement comme un mix intelligent des deux. Forcément, la découverte d'un tel univers attire rapidement les grandes puissances de notre monde. Les Etats-Unis aimeraient y exploiter à l'infini les ressources, la Chine y fonder une nouvelle nation chinoise... mais le seul accès vers cet autre monde se situant au Japon, on devine que l'oeuvre, sur la longueur, pourra être animée par des négociations et des conflits diplomatiques. Mais, dans cette première saison, cet aspect n'est pas encore hyper détaillé, même s'il y a déjà des dangers et des visites de personnages de la zone spéciale dans notre monde. Pour l'instant, ces aspects diplomatiques dans notre monde ne sont que mis en place, de façon plus ou moins musclée par moments, afin de bien nous faire comprendre dès le début que nous n'aurons pas là un énième titre de fantasy lambda.



La première saison de Gate invite alors le lecteur à découvrir avant tout diverses premières facettes de cet autre monde. Au début, on peut être un peu décontenancé par la façon dont cette découverte s'éparpille un peu sur beaucoup de choses à la fois sans donner immédiatement des informations ultra précises, mais son côté un peu hasardeuse a son charme, car elle suit relativement bien le rythme des découvertes des FJA, et elle entretient l'envie de découverte, avec un monde à déterminer et à cerner petit à petit au fil de l'exploration, un peu comme on le ferait dans un jeu de rôle. Ce vaste univers typé fantasy possède son propre fonctionnement où se côtoient différentes espèces, et il y a une volonté d'amener un aspect réaliste à tout ça via des éléments comme les problèmes de langue, qui empêchent les FJA de communiquer efficacement avec Tuka, Rory et les autres. On pourra également s'amuser à repérer les clins d'oeil dans les noms des personnages (Pina Co Lada... J'ai soif, subitement), ou les références à l'Antiquité gréco-romaine et méditerranéenne au niveau des noms de lieux et de plusieurs caractères ainsi qu'au niveau de l'architecture de la première contrée visitée, l'Empire. Puis au-delà des différentes espèces qui feront rêver les amateurs de fantasy, certains personnages laissent déjà bien deviner certaines bases de l'univers global. Ainsi, la mage humaine Lelei permet d'emblée de comprendre que la magie existe dans ce monde. Mais il y a surtout le cas de Rory, l'apôtre du dieu de la mort Emroy, capable de tuer sans états d'âme, connaissant même la jouissance quand les âmes des morts la traversent (ce qui donnera lieu à quelques scènes mémorables), et laissant deviner la présence de religions assez nébuleuses.



On voit également vite que l'Empire n'est pas là pour faire de la figuration, et que ce pays, au-delà des nouveaux soucis qu'apporte l'apparition de la Porte, est aussi sujet à certains conflits internes, à commencer par les menaces de bandits. Des problèmes internes sur lesquels les FJA pourraient bien avoir une forte influence.

Cette première saison joue plutôt bien la carte des deux mondes qui se croisent. Pendant que les FJA explorent peu à peu ce monde, les habitants de cet autre monde, eux, découvrent chez nos héros des véhicules et armes modernes qu'ils ne connaissent pas, entre autres. Et tout naturellement, un certain rapport de force s'installe, ce qui est particulièrement le cas à partir de l'épisode époustouflant de la bataille contre les bandits. Et s'il est question d'alliances où chacun cherche d'abord son intérêt, on apprécie que le récit ne campe pas pour autant sur ces simples questions où chacun voit avant tous ses propres avantages : au gré des rencontres, des relations et des désirs de découverte et de se comprendre se mettent bel et bien en place, et la visite de Tuka, Lelei, Rory, Pina et Boses dans notre monde en est un bon exemple, tant les demoiselles auront à cœur de découvrir certaines choses de notre monde que, forcément, elles ne connaissaient pas.



Avec un tel univers, la série prend aussi plaisir à jouer sur quelques bons vieux fantasmes d'otaku, en tête desquels les différentes espèces de la zone spéciale typée fantasy. Elfe, elfe noir, gothloli, magicienne, princesses amazones, filles animales (maid-chat, maid méduse) sont quelques-uns des personnages féminins de charme qui parsèment la série, et sur lesquels les auteurs jouent assez bien, sans non plus en faire trop. L'excitation otaku face à ces demoiselles est souvent pris sur le ton de l'humour. Les éléments un brin fan-service ne manquent pas, l'un des plus gros exemples étant la virée du groupe dans un ryokan japonais, avec ce que cela implique de jolis corps brièvement dénudés, ou de sous-entendus osés, essentiellement de la part de Rory. Personnage le plus orignal et le plus intrigant par moments, Rory est d'ailleurs, également, la figure la plus populaire de l'oeuvre. La miss, dans des passages parfois assez axés fan-service, montre sous ses airs de gothloli à quel point, en tant qu'apôtre du Dieu Emroy, les morts sont importants pour elle, au point de lui procurer des sensations folles et de la revigorer, de lui faire vivre jouissance et orgasmes quand les âmes des défunts la traversent. La demoiselle, complètement fun dans sa soif de semer le chaos, n'a clairement pas fini d'intriguer, tandis qu'elle semble montrer une affection très naturelle pour Itami qui renforce encore son charme un peu sulfureux, vu qu'elle est également assez entreprenante. Certains passages se veulent vraiment légers, par exemple la scène juste après la bataille contre les bandits, avec la façon dont plusieurs personnages féminins sont aux petits soins avec Itami. Enfin, au-delà du charme des figures féminines, le côté fan-service vient aussi, tout simplement, du caractère très otaku de certains personnages japonais.



L'anime de Gate a beaucoup contribué à populariser la saga à l'international, à juste titre puisque sa réalisation est très soignée. S'il faut le comparer au manga, le design des personnages est un peu plus affiné, afin de mieux correspondre aux exigences de l'animation (il faut rendre tout ceci plus facilement animable), et le budget alloué semble avoir été suffisant pour offrir une animation de qualité constante, dans la moyenne haute. Le rendu des couleurs est excellent, en variant entre le réalisme (pour les véhicules et équipements militaires, entre autres) et des choses un peu plus colorées de façon « fantaisiste » afin de bien faire ressortir l'unicité de la zone spéciale.

L'anime brille réellement par certains moments de mise en scène, on pense ici en particulier à ce fameux épisode 6, centré sur la bataille contre les bandits pour sauver Italica, qui offre énormément de vues très bien trouvées, notamment des contreplongées faisant très bien ressortir l'écart de puissance entre les technologies des FJA et les ennemis dépassés. Ajoutons à cela les frasques illuminées et orgasmiques de Rory, les clins d'oeil très bien rendus à Apocalypse Now, ou la bonne gestion des musiques et des sons pour appuyer l'ambiance, et on tient là l'un des sommets de cette première saison. Dans le déroulement, les changements sont vraiment minimes entre le manga et l'anime, et ils le sont donc sûrement aussi par rapport au light novel. Les différences tiennent plus de l'ordre du détail : selon le support, certains éléments sont un petit peu plus appuyés que d'autres. Notons quand même que comme souvent, l'anime est un brin édulcoré par rapport au manga concernant la pointe de fan-service, histoire de toucher plus facilement un large public.



Au final, le contrat est très bien rempli pour cette saison 1 de Gate. La série peut être un peu délicate à appréhender au départ, car elle laisse envisager d'emblée pas mal de pistes, mais une fois ceci passé on a droit à 12 épisodes en forme de très bonne mise en place, posant bien toutes les bases tout en sachant offrir du rythme, de l'action, de l'humour, des personnages assez plaisants... Avec son univers à la croisée de plusieurs genres, sa découverte de l'autre monde et les nombreux enjeux relationnels, politiques et diplomatiques qui sont esquissés, l'oeuvre a toutes les cartes en mains pour encore mieux décoller avec sa deuxième saison, dont certains enjeux sont d'ores et déjà installés à la fin de cette première saison.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.5 20
Note de la rédaction