Fille des Enfers (la) - Intégrale - Actualité anime

Fille des Enfers (la) - Intégrale : Critiques

Critique du dvd : Fille des Enfers (la) - Intégrale

Publiée le Dimanche, 17 Janvier 2010

« Les Enfers t’attendent à bras ouverts… »

Elle s’appelle Ai Enma, mais est plus connue sous le nom de Fille des Enfers. Une jeune demoiselle aux long cheveux de jais et vêtue d’une tenue d’écolière où d’un yukata noir décoré de fleurs. Si, un beau jour, vous croisez son regard écarlate, deux chemins se présentent à vous. Soit, vous l’avez appelé de vous-même, en utilisant «Le courrier des enfers », une page internet qui n’apparaît qu’à minuit tapante, afin d’y inscrire le nom d’une personne dont vous souhaitez vous venger. Soit, vous êtes justement l’objet de cette vengeance et serez amené à subir de multiples souffrances avant de subir une sentence inéluctable. Deux chemins, mais une seule destination. Deux tombes pour une malédiction.

La Fille des Enfers (Jigoku Shojo) est une réalisation originale produite par Aniplex et le studio Deen, à qui l’on doit de très célèbres séries comme Lamu, Ranma ½, Kenshin, ou plus récent Hinamizawa le village maudit ou encore Vampire Knight. Fort du succès de cette série en 26 épisodes, une seconde puis une troisième saison verront également le jour, ainsi qu’une version manga et un drama. Il faut dire que la structure de l’histoire, se composant d’épisodes indépendant, se prêtent bien à un renouvellement de la licence.

Produite en 2005, la série n’en reste pas moins d’une qualité visuelle et sonore honorable. Si l’animation n’a rien d’exceptionnelle, le graphisme très fin s’associe avec une palette de couleurs vive et des effets de lumière qui en mettent plein la vue, même si les scènes ont parfois tendance à scintiller exagérément. La bande sonore, quant à elle, ne paye pas de mine, mais sait finalement se diversifier au fil des épisodes en s’adaptant aux situations décrites. Le tout, renforcé par quelques thèmes récurrents qui annoncent la couleur des scènes à venir. Au final, la qualité majeure de la série reste son ambiance, lorsque le calme du quotidien plonge dans les abysses infernales, ou que l’on retrouve Ai et tout son folklore, mélange de rites traditionnels et d’esprit horrifique.

Malheureusement, cette qualité visuelle ne fait pas tout, et la série, si belle soit-elle, se met à susciter un profond ennui dès lors que l’on se rend compte de la redondance du scénario. En effet, chaque épisode raconte une nouvelle histoire de vengeance, et suit un parcours toujours identique, du moins dans la première moitié de la série : les premières minutes nous font découvrir une personne qui a des raisons de se venger d’une autre. Cette victime décide de se rendre sur le site « Le courrier des enfers », y inscrit le nom de son agresseur, et Enma surgit alors des ténèbres, tenant une poupée avec un ruban autour du cou, qu’elle offre à sa cliente. Si cette dernière veut se venger, elle n’a qu’à dénouer le ruban et la sentence sera accomplie, mais alors son âme sera également emmenée aux enfers à sa mort. Vient ensuite une période de doute ou la victime hésite entre tirer ou non sur le ruban, jusqu’à ce qu’un acte plus odieux encore lui amènent à faire le bon ou le mauvais choix. Et ainsi de suite… Toujours les mêmes rituels, toujours les mêmes scènes et les même répliques, seule la situation change, même si certaines finissent par se ressembler… La pertinence de chaque histoire et de l’intérêt de vengeance restera à l’appréciation du spectateur, mais généralement, ce sont des adolescents qui sont amenés à utiliser ce légendaire recours. Une routine rapidement lassante, même si au bout d’un moment, un journaliste mène l’enquête sur ces différentes affaires, aidé de sa fille qui a le don de rentrer en contact psychique avec Ai. De quoi mettre un grain de sable dans le rouage, mais alors la structure des épisodes n’en est au final que peu modifiée…

L’intérêt (ou non) de la série repose ainsi sur la diversité de la série, en montrant de nombreux travers de la société moderne japonaise. Il y est souvent question d’une certaine pression, que ce soit des brimades scolaires, des chantages odieux, des rapports familiaux difficiles,… on regrettera simplement le manichéisme de certaines histoires, ou la méchanceté de l’agresseur est volontairement exagérée. Ainsi, la vengeance arrive plus comme une libération, pour régler les choses avec facilité, et Ai Enma apparaît alors comme la mort personnifiée. On regrettera, d’ailleurs, que les origines de la demoiselle et de tout le procédé restent aussi flou durant la majeure partie de la série. On en sait pas plus sur ses trois acolytes, ni sur l’univers en général, et on ressort du visionnage de la série avec une certaine frustration, un peu sur notre faim malgré une recette trop souvent servie.

Au final, la fille des Enfers est une série qu’il faut consommer à petite dose pour ne pas subir une trop grande lassitude. N’ayant pas vraiment de fil conducteur, son intérêt ne dépend que de la pertinence de chaque histoire et en devient très inégal. Du côté de l’édition, Kaze nous offre le service minimum avec les 26 épisodes en VO/VF sans aucun bonus. Il n’y a donc pas de valeur ajoutée à une série déjà peu passionnante à la base, malgré une ambiance intéressante et une certaine critique implicite. La Fille des Enfers disparaitra de notre esprit après visionnage comme elle est venue, sans emporter notre âme. Un comble…

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs