Evangelion - Neon Genesis - Intégrale - Actualité anime

Evangelion - Neon Genesis - Intégrale : Critiques

Critique du dvd : Evangelion - Neon Genesis - Intégrale

Publiée le Mardi, 02 Octobre 2012

Neon Genesis Evangelion : quiconque s’intéresse à la japanimation a au moins entendu ne serait-ce que le nom de cette série, adulée partout dans le monde. En mars 2012, Dybex réédite une nouvelle fois cette série phare de son catalogue, diffusée au Japon à partir de 1995, dans une sorte de version de base mais très accessible.

En 2000 a eu lieu au Pôle Sud le Second Impact, une catastrophe de grande ampleur qui a failli faire disparaitre la vie sur Terre. Officiellement, c’était un météore qui s’y est écrasé, et qui a ainsi éliminé sur le champ tous les scientifiques qui y travaillaient. La réalité est tout autre, les autorités craignent même l’arrivée d’un Third Impact. Pour cela, un organisme militaire et de recherche a été créé : la NERV. La branche japonaise de la NERV a fort à faire en l’année 2015, puisque des créatures malfaisantes apparaissent de l’espace pour attaquer le QG. On les a appelés «anges », et elles pourraient bien engendrer le Third Impact. Afin de les vaincre, Gendô Ikari, le commandant de la NERV, recrute de jeunes adolescents pour piloter des Eva, des robots géants, seules armes à pouvoir lutter contre les anges. Alors qu’il n’avait pas revu son père depuis des années, Shinji, le fils de Gendô, est appelé en renfort à Tôkyô-2 pour piloter la deuxième Eva du Japon et combattre les anges. Tout au long de la série, Shinji se questionnera sur les réelles intentions de la NERV et de son père, apprendra à connaître ses camarades pilotes, Rei et Asuka, toutes deux ayant des terribles secrets à cacher, et ainsi trouver un sens à sa vie, lui qui a du mal à savoir comme communiquer avec les autres.

Tout l’intérêt de cet anime réside dans le fond de l’intrigue. « Neon Genesis Evangelion », « Eva », « Anges », « Adam », tous ces mots tirés de la Bible qu’on entend régulièrement tout le long de l’histoire donnent le ton de l’histoire : c’est bien la salvation de l’humanité qui est en jeu, et on aura sans cesse l’impression que Shinji devra faire face à quelque chose qui le dépasse, que ce soient les créatures qu’il devra affronter comme les conspirations des humains qui pourraient très bien tenter de retourner le destin à leur avantage. Une fois l’anime vu dans son ensemble, si l’on s’attarde sur chaque élément de l’intrigue, sur les sous-entendus, on se rend compte à quel point on a affaire à un scénario ambitieux, presque mégalomane. Le gros problème, c’est que tout n’est pas évident, beaucoup de pistes restent floues, et il faut parfois faire ses propres déductions. C’est cela dit ce qui passionne les fans de la série depuis quinze ans, essayer de relier les suppositions entre elles pour être plus clairvoyant sur l’intrigue.

De ce point de vue, Evangelion a créé l’effet d’une bombe. Malgré tout, sous le couvert de ce scénario très ambitieux, on ne peut pas nier l’existence de points noirs qui gâchent un peu la fête. Le premier, c’est la réalisation qui, même en tenant compte de son âge, est vraiment minimaliste. Les teintes et le trait des dessins sont convaincants, mais l’animation est catastrophique. Il faut savoir que les réalisateurs n’ont pas opté pour de l’action non-stop, il y a beaucoup de scènes d’introspections des personnages. Et dans ces scènes, où les mechas ne se battent pas, les plans fixes ou les séquences de quelques secondes réutilisées sont trop nombreux. Par exemple, on retiendra au milieu de la série et à la toute fin du 24ème épisode, deux plans fixes interminables de facilement trente secondes chacune. En admettant qu’ils participent à la création d’une ambiance contemplative, la réutilisation régulière de séquences est vraiment problématique, et montre clairement un manque de variété des plans utilisés.

Second point noir : les deux derniers épisodes sont célèbres pour le délire théologo-philosophique qu’ils contiennent et, surtout, ne concluent pas l’anime à proprement parlé. Ces deux épisodes nous montrent l’ultime introspection des personnages principaux dans sa forme la plus brute, c’est-à-dire sans introduction et sans lien par rapport à l’épisode précédent, avec des litres de paroles philosophiques à décoder qui auront su venir à bout des plus patients pour les comprendre, et, bien sûr, une succession de plan réutilisés. Pour conclure la saga correctement, les réalisateurs ont quand même rectifié le tir en créant des films qui font office de conclusion. Ils ne sont pas présents dans ce coffret… mais on en retrouve une toute petite partie grâce aux director’s cut du DVD n°7.

Enfin, pour conclure avec les aspects négatifs, on peut évoquer le caractère des trois personnages principaux, qui selon les personnes, peuvent plus ou moins agacer le spectateur. Rei, bien que très populaire chez les fans de la série, n’est qu’un personnage-concept, et souffre d’un cruel manque de personnalité. Asuka est plus haute en couleur, mais reste l’archétype de la bourgeoise au caractère de cochon, et la voir s’énerver à tout bout champ nous donne envie par moment de couper le son. Shinji, lui, est communément admis comme le personnage le plus insupportable de la série, du fait de ses phases d’apitoiement et d’indécision. Pourtant, vu ce qu’on lui demande de faire pour âge (c’est-à-dire, combattre des entités monstrueuses pour sauver le monde, avec un paternel qui se contrefout de ses états d’âme), ses réactions sont on ne peut plus logiques et vraisemblables, et on apprécie ainsi d’autant plus ses moments où il reprend courage. Mais encore, tout est relatif et dépend de nos propres préférences.

Finalement, ceci, beaucoup d’entre vous doivent le savoir pour l’avoir vu. Qu’en est-il de l’édition de Dybex dans ce cas ? La qualité globale d’édition est bonne : le son et l’image valent largement leur prix, qui est faible soit dit en passant. En revanche, on se retrouve avec les mêmes doublages de l’époque, impressionnants de par leur ton monocorde. Même si c’est en adéquation avec le ton de la série, on frise quand même le ridicule parfois (les voix de Ritsuko et Rei en sont l’exemple parfait). On regrette aussi le nombre de boitiers : un pour chaque DVD, c’est trop, et ça embrouille quand on cherche où l'on en était. Le même jour, Dybex sortait Samurai Champloo dans une édition slim-pack équivalente, sauf que chaque boitier contient deux DVD, et c’est beaucoup plus pratique. Toutefois, le grand intérêt de cette édition réside dans un DVD supplémentaire qui contient les éditions Director’s Cut de certains épisodes. Des scènes du film Death ont été intégrées, ce qui rallonge leur durée par rapport aux versions initiales. Quelques changements sont purement anecdotiques (changement de plan ou de cadre, permutation de couleurs…). Certaines scènes supplémentaires, par contre, sont plutôt intéressantes. Elles ne déballent pas tout ce que savent les créateurs de la série sur les zones d’ombre, mais sous-entendent des choses qui permettent d’alimenter les théories, et ainsi, continuer à débattre avec passion de la série. En somme, c’est un bon set de base pour celui qui a envie de voir, ou a vu il y a longtemps, Evangelion et qui souhaite apprécier ce petit bonus sur l’univers de la série.

Voilà ce qu’on doit retenir d’Evangelion : de gros soucis au niveau de la forme, mais un fond exceptionnel. Au premier visionnage, les jeunots (dont le rédacteur qui écrit ces lignes) auront peut-être du mal à voir d’emblée en quoi la série déchaine autant les passions (pour vous dire, trois magasins dédiés à la série ont vu le jour au Japon, contre seulement un récent pour One Piece, qui est pourtant le manga le plus populaire du Japon). Puis, en discutant avec de vieux fans qui mettent en avant certaines choses que vous n’avez pas vues, votre intérêt est titillé. Il vous suffit alors d’effectuer une recherche Internet et de lire les écrits des fans de toute la planète pour vous rendre qu’il y a matière à faire couler de l’encre sur Neon Genesis Evangelion. Pour pallier à la réalisation bancale, peut-être peut-on tenter d’aller voir du côté des films You Can (Not) Advance et You Are (Not) Alone ?

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

14 20
Note de la rédaction