Ergo Proxy - Intégrale DVD Edition Gold - Actualité anime
Ergo Proxy - Anime

Ergo Proxy - Intégrale DVD Edition Gold : Critiques

Critique du dvd : Ergo Proxy - Intégrale DVD Edition Gold

Publiée le Dimanche, 28 Février 2010


La cité-dôme de Romdo est une ville totalement isolée où vivent une poignée d'humains, aidés par des robots nommés Auto-Reivs. Un monde régi par des lois implacables faisant naître des inégalités et où les immigrants ne sont pas acceptés. Cependant, sa superficielle tranquilité va être mise à mal par l'infection progressive des Auto-Reivs par le virus "cogito", les rendant désobéissant et doués d'une conscience. Alors qu'elle enquête sur l'un de ces robots contaminés, Re-l Mayer (prononcez : "real"), petite-fille du maire, fera la rencontre d'un être énigmatique et irréel, à la force colossale, qui va bouleverser sa vie : un Proxy. Dès lors, Re-l n'aura de cesse que de traquer ce fantôme et de percer son mystère. Une quête qui l'emmènera bien au-delà des frontières de Romdo...

Tout amateur d'anime a du entendre parler au moins une fois, de près où de loin, de la série qu'est Ergo Proxy. Réalisée en 2006 par le studio Manglobe (Samuraï Champloo) et portée par des acteurs de renom du monde de l'animation comme Shukô Murase à la direction (Witch Hunter Robin, Argento Soma) ou Dai Satô au scénario (Eureka Seven, GITS : Stand Alone Complex), la série a su très rapidement se forger une très grande réputation et marquer de son empreinte le genre robot/S.F. bien trop peu exploité. A première vue, on garde de la série le visage de son héroïne, Re-l, entre poupée gothique et beauté froide, qui envoûte dès sa première apparition. Une protagoniste qui à elle seule représente la série, avec ses airs froids et renfermés, son caractère capricieux et hautain mais qui donne envie de la connaître en profondeur et de découvrir ses failles.

Si les premiers épisodes nous entrainent dans le monde impassible et froid de Romdo, avec un récit ressemblant à un thriller, la série nous emmène ensuite dans un voyage sur une Terre désolée et dévastée ou subsistent seulement quelques cités isolées. Re-l accompagne Vincent, un immigrant de Romdo qui a fini par s'en échapper, et qui n'est autre que la clef du récit. Enfin, la petite Pino, robot de compagnie infectée, vient apporter de la bonne humeur au trio iconoclaste. Mais même à mille lieues de la cité-dôme, les mystères de cette dernière restent toujours présents et nul doute que tout s'y achèvera. Les pérégrinations de nos héros les entraînent sur les nombreux mystères de ce monde, mais également à se poser de nombreuses questions sur leurs propres identités. Les références philosophiques sont effectivement très nombreuses dans la série et il ne faut pas avoir l'esprit ailleurs pour pouvoir tout ingérer. Les réflexions deviennent omniprésentes alors que la conclusion arrive et au final, de nombreuses questions resteront en suspens, pour que chacun se forge sa propre opinion.

La série est surtout portée par une ambiance très particulière. Le rythme y est lent, très lent, et il n'est pas rare que les épisodes ne se forgent uniquement que sur un seul évènement. Certains d'entre eux sont même totalement décalés, inattendus, au point de se demander si l'on est toujours dans l'univers de la saga ! Pour le reste, deux univers se dégagent : la cité-dôme de Romdo est un espace glacial, où les émotions humaines sont presque éteintes, se rapprochant ainsi des plus grands films d'anticipation; hors de la cité, le monde est gris, sombre, sinistre, et tout n'est que poussière. La série mise ainsi sur un mélange des genres qui mêle des éléments de science-fiction à des design et des structures plus baroques. Le dessin des personnages est également assez froid, et se rapproche parfois d'œuvres plus européennes, bien loin des codifications habituelles. Une teinte que l'on retrouve dans les opening et ending de la série, tout simplement inoubliables, aux accents de pop anglaise (l'ending est d'ailleurs signé Radiohead !). Pour rester dans la musique, cette dernière sait à la fois se faire discrète et omniprésente. Si la bande sonore ne marque pas forcément les esprits, un bourdon crée un fil entre tous les épisodes et nous fait rentrer, de manière subliminale, dans cette saga envoûtante.

En très peu de temps, Ergo Proxy a inscrit son nom dans les titres les plus cultes de l'animation japonaise. Impossible donc qu'elle ne figure pas dans l'édition Gold ! Hélas, le prix addictif reste l'un des seuls grands points positifs de cette version, ne contenant aucun bonus. On note également une erreur grossière d'impression dans le traditionnel livret, avec deux fiches personnages qui se répètent ! Une petite vérification n'aurait pas été de trop. Mais cette coquille ne gâchera heureusement pas la qualité de cette série. Cette œuvre ne plaira sans doute pas à tous les publics, qui pourraient lui reprocher son excessive lenteur, ses réflexions presque abstraites et son ambiance propice à l'assoupissement... Néanmoins, elle sait outrepasser intelligemment ses défauts, en proposant un cachet unique, que ce soit dans son scénario, son rythme ou dans son univers visuel et sonore. Cette intégrale constitue donc une offre de découverte intéressante, mais gare à ne pas tomber accro du regard azur de la belle Re-l !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs