Détective Conan - Film 13 : Le Chasseur noir de jais - Combo Blu-ray + DVD - Actualité anime

Détective Conan - Film 13 : Le Chasseur noir de jais - Combo Blu-ray + DVD : Critiques

Critique du dvd : Détective Conan - Film 13 : Le Chasseur noir de jais - Combo Blu-ray + DVD

Publiée le Dimanche, 08 Novembre 2020

Après le très sympathique douzième film que fut La mélodie de la peur en 2008, la saga animée Détective Conan s'est logiquement offerte un 13e métrage l'année suivante, en 2009. Ainsi, le 7 avril sort le film Shikkoku no Chaser, maintenant le rituel printanier du métrage annuel Conan. A la barre, nous retrouvons une nouvelle fois Yasuichiro Yamamoto, ce dernier s'appuyant sur le scénario écrit par Kazunari Kôchi. Inutile de préciser que Masatomo Sudô reste à la conception des personnages et Katsuo Ono à la composition musicale puisqu'on ne change pas une équipe qui gagne, la saga Conan conservant un staff technique coutumier.

En France, il aura fallu attendre plus de dix ans pour découvrir cette histoire de la licence Conan. Le long-métrage, intitulé Détective Conan : Le chasseur noir de jais chez nous, fait partie de la première vague de films à être sortie aux éditions Black Box en février 2020, dans une édition combo DVD & Blu-ray.


Meurtres en série et corbeau qui rôde

Depuis sa confrontation avec différents membres de l'organisation tels que Vermouth, Conan redoute son ennemi plus que jamais, au point de faire un cruel cauchemar : Celui d'un Gin qui retrouverait la trace de Shinichi Kudô et pointerait son arme sur Ran. Aucun doute possible, le détective en herbe doit garder son identité secrète intacte.

En parallèle, la police est sur une affaire des plus complexes. Différents meurtres ont lieu, et tous semblent résulter d'un même coupable puisqu'un point commun relie les crimes : La présence d'une tuile de mahjong. Les affaires ayant eu lieu à divers endroits du Japon, ce sont les inspecteurs de différents départements qui se réunissent, et Kogoro est évidemment convié au rassemblement. Tandis que l'enquête patine, Conan fait une découverte qui le met dans tous ses états : Un membre de l'Organisation s'est déguisé et a infiltré le groupe d'enquêteurs. En plus de la complexe affaire à résoudre, il devra donc mettre la main sur l'ennemi dissimulé parmi les siens...


Un film imbriqué dans le grand scénario de Conan ?


Jusqu'à présent, les films Conan s'appréciaient totalement en marge du manga ou de la série animée. Dans les grandes lignes, chaque métrage proposait une nouvelle affaire réunissant différents personnages appréciés de l’œuvre d'origine, avec pour seule ambition de proposer un apéritif appréciable en parallèle au titre de Goshô Aoyama. En somme, rien ne pouvait faire progresser le récit, et il fallait à tout prix éviter d'inclure des éléments nouveaux au scénario. Ainsi, l'apparition des hommes en noirs dans le cinquième film était finalement succincte, et justifiait surtout une dose de tension supplémentaire sans vraiment empiéter sur l'enquête de notre jeune héros.

Mais avec ce treizième film, la donne change puisque Kazunari Kôchi a décidé de faire des ennemis de Conan un argument fort du métrage. Si toute la trame s'articule autour des meurtres en série, l'ombre de l'organisation plane plus que jamais, à tel point que le spectateur en attend finalement davantage du traitement de cette part de l'intrigue plus que de l'enquête principale elle-même. Une sensation qui se renforce minutes après minutes puisque les antagonistes apparaissent réellement dans le film, et parfois même face à Conan. Il n'est plus question d'en faire un vague argument commercial un peu trompeur, mais de réellement les inclure dans l'histoire.

Voilà qui nécessite alors un jeu de jonglage, afin que leur présence soit suffisamment forte pour tenir en haleine sans pour autant livrer la moindre information supplémentaire par rapport au manga. Un exercice au final réussi, habile dans sa manière de créer une tension permanente (atmosphère magnifiée par l'un des thèmes musicaux récurrents composés par Katsuo Ono), même si on comprend d'avance l'issue de ce pan de l'intrigue, à un moment donné. Car parce qu'il est évident que la grande histoire de Conan ne progressera pas, on finit par comprendre en amont la résolution du métrage. Ce qui n'a rien d'un mal puisqu'on comprend volontiers ses enjeux, et on les accepte. On apprécie alors ce qui a été tenté, avec la satisfaction d'une formule globalement bien menée et d'une tension nouvelle apportée dans les films. Mais il convient d'avertir les futurs spectateurs : Parce que le film comporte énormément d'éléments scénaristiques inclus dans la cinquantaine de premiers tomes de Conan, mieux vaut avoir un certain bagage pour se lancer dans le visionnage, au risque de se faire spoiler certains éléments clés. Une lecture jusqu'au tome 42 est, au grand minimum, indispensable afin de savoir qui est le personnage de Vermouth.


La grande réunion des inspecteurs


La présence des hommes en noirs est l'aspect fort du film, mais il n'est pas le seul. En parallèle, une enquête plus classique se développe, ici une affaire de meurtre en série avec un indice assez maigre sur chaque lieu de crime. A partir de là, les inspecteurs se réunissent pour résoudre l'affaire, un rassemblement qui constitue un autre argument du film. Certaines têtes assez rares, voire inédites aux films, font partie du lot, tels que Jugo Yokomizo ou encore Kansuke Yamato. Une sorte de fête pour les amateurs des membres du corps policier de la série, une fête globalement bien maniée. Car le challenge était évidemment de donner un rôle à chacune de ses figures, choses que l'histoire de ce 13e métrage réussit globalement. Certains sont davantage mis en avant, avec en tête les inspecteurs Takagi et Satô qui font partie des plus récurrents de la série, mais un apprécie la petite harmonie d'ensemble, et la manière qu'a le film d'insister parfois sur certains personnages afin de nous faire douter en permanence sur l'identité de l'infiltré de la réunion.


Trois enquêtes qui s'emboitent

En réalité, il n'y a pas un ni deux tableaux dans ce film, mais bien trois. Tandis que Conan enquête à la fois sur l'homme en noir infiltré parmi les inspecteurs et sur l'affaire principale en elle-même, un troisième aspect pointe le bout de son nez assez vite, jusqu'à prendre davantage d'importance vers la toute fin. Ainsi, les Detective Boys s'adonnent à la chasse au scarabée, et découvrent certains insectes avec des sparadraps collés sur leurs ailes. Point anodin du scénario ? On est tenté de le croire dans un premier temps, avant de soupçonner le film de mettre inutilement en avant cette sous-intrigue sur sa fin, dans le but de donner aux jeunes spectateurs leur doses de jeunes détectives à qui s'identifier. Mais que nenni, le lien finit par s'établir et colle aux deux autres intrigues clés de la production. Une connexion qui peut paraître tiré par les cheveux, mais la manœuvre est habile est acceptable.

Bien évidemment, cette troisième part demeure la moins prenante, car elle ne dégage pas de tension particulière contrairement aux deux autres. Le point d'orgue vient évidemment des focus faits sur le membre de l'organisation inconnu et infiltré parmi les personnages, le danger qu'il représente s'étoffant au fil des minutes. Quant à l'investigation centrale, celle-ci reste dans l'ombre de traque au corbeau, mais amène son lot de subtilités tout en respectant le cahier des charges habituels de la saga Conan, dans les motivations du coupable notamment. Reste que tout ceci semble parfois secondaire et sonne comme un prétexte pour justifier tout le reste du métrage. On se captivera donc beaucoup moins pour l'enquête que par tout ce qui gravite autour, ce qui pourra sonner comme un bémol pour celles et ceux qui préfèrent les affaires bien construites et qui donnaient aux précédents films de réelles identités.


Renouveau réussi ?

Par ses ambitions revues à la hausse, par les liens du scénario avec l'intrigue principale, on sent clairement dans Le chasseur noir de jais une volonté d'aller au-delà dans les films Conan, et de se débarquer d'une formule qui peut souffrir d'un manque de renouveau. Le parti est plutôt réussi puisque l'inclusion de l'Organisation dans cette histoire est maîtrisée, et apporte une forte tension à de nombreux instants ainsi qu'un climax assez spectaculaire (et démesuré). Reste qu'on pourra regretter que ce pan du métrage prenne le pas sur tout le reste, même si l'habituelle réunion de personnages récurrents de la saga demeure un atout appréciable. Selon les attentes de chacun pour les films Détective Conan, le film sera une réussite ou non, mais force est de reconnaître que la démarche est bien menée dans la tentative qu'elle représente.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Note de la rédaction