Cowboy Bebop - Intégrale - Slimpack - Actualité anime
Cowboy Bebop - Anime

Cowboy Bebop - Intégrale - Slimpack : Critiques

Critique du dvd : Cowboy Bebop - Intégrale - Slimpack

Publiée le Jeudi, 19 Mars 2015

Produit par Sunrise et réalisé par Shinichiro Watanabe, COWBOY BEBOP est diffusé pour la première fois sur la chaîne japonaise Animax en 1998. L'anime connaît un succès retentissant qui l'exportera aux États-Unis, en Europe, et dans plusieurs pays d'Asie.

Quinze ans après le phénomène, retour sur les recettes d'un succès intemporel.



"The work, which becomes a new genre itself, will be called..."


COWBOY BEBOP, c’est avant tout un univers, une ambiance. Une identité visuelle et auditive désormais reconnaissable par tous. Ce récit de science-fiction d’un nouveau genre résulte de la volonté de son réalisateur (le désormais connu et reconnu, Shinichiro Watanabe) de créer un anime unique en son genre, faire ce qui n'avait jamais été fait.

L’éternelle course à la prime des héros propose donc de découvrir, durant chacun des épisodes, l’univers de COWBOY BEBOP. L’anime nous transporte ainsi dans des voyages à travers le système solaire où l’on change de planète comme on change de pays. La Terre, à ce titre, fait office de véritable Tiers-Monde après un accident provoquant une chute constante de météorites sur la planète. Plus personne n’y vit à part quelques irréductibles. On préférera vivre sur Mars, nouvel eldorado de la race humaine. Une nouvelle planète où les origines et les cultures se mélangent, et où l’on trouve aussi bien un souk façon orientale, qu’un port maritime high-tech.




L’autre point fort de COWBOY BEBOP reste à n’en pas douter son univers musical. Le décalage avec l’ambiance a priori futuriste de la série reste un véritable régal pour les oreilles. Yoko Kanno (que l’on retrouvera avec plaisir dans COWBOY BEBOP : Le film, et dans Darker Than BLACK) nous sert des thèmes incroyablement variés, mais qui trouvent toute leur place dans l’anime. La compositrice conférera à COWBOY BEBOP un côté résolument jazzy avant de partir dans d’autres thèmes faisant penser aussi bien à de la funk, qu’à du hip hop ou de la pop contemporaine. Le générique fait d’ailleurs à ce titre office de l’un des meilleurs génériques d’animes jamais réalisés.


COWBOY BEBOP joue avec les époques aussi bien qu’il joue avec l’espace. Et ce grand écart s’en ressent également dans la réalisation. Là où l'on devrait avoir affaire à une réalisation classique d’anime de science-fiction comme il y en a à la pelle, Watanabe se permet le luxe de mettre en scènes tous ses épisodes de manières différentes, tant et si bien que l’on finit par s’y perdre. D’un épisode où l’on retrouvera dans le désordre une policière à la coupe afro, des sons funky et un désert type western, on passera à l’évocation du passé de Jet, raconté comme un polar noir des années 20, images noir et blanc, et chapeaux de gangsters à l’appui.

Shinichiro Watanabe voulait faire quelque chose de complètement différent et qui n’avait jamais été fait. La mission a été accomplie haut la main. Les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas, et c’est ce qui fait la force de cet anime.



See You Space Cowboy


La trame principale propose de suivre les héros dans leur quête quotidienne de proies à chasser (afin de manger, accessoirement), comme une bonne vieille série pas du tout prise de tête.
Et pourtant COWBOY BEBOP est un anime résolument mature, dans sa réflexion aussi bien que dans le traitement de la psychologie des personnages. En effet, dans les situations graves ou à résonance dramatique, rien n’est jamais "surjoué", tout est suggéré. Ainsi, même si les héros entre eux ne se montrent aucune (mais vraiment aucune) marque d’affection, le spectateur ressent le lien qui les unit au fur et à mesure de leurs aventures et l’amitié naissante du quatuor (sans oublier Ein, le chien).

Les personnages font également partie du panthéon des héros les plus charismatiques du monde de l'animation. À commencer par Spike et sa dégaine de glandeur qui cache en réalité un passé sombre et torturé, mêlant yakuzas et un amour perdu. Faye, la femme fatale de service, s'avérera être beaucoup plus que ça, entre sa légendaire cupidité et son instabilité émotionnelle due à une absence totale de souvenirs de son passé. Jet, qui fait office de capitaine et de cuistot du Bebop, n'est pas en reste et nous cache également bien des choses derrière son bras mécanique. Et enfin Ed, la jeune hackeuse, principal élément comique tout au long des épisodes, plaira à certains et en agacera d'autres, mais ne laissera pas indifférente.


La maturité de COWBOY BEBOP se ressent également dans la violence de l'anime, même si cette dernière n'est jamais gratuite. Toute effusion de sang est toujours justifiée et fait écho à une situation dans laquelle la violence est psychologique avant d’être physique.

Autre détail qui montre que COWBOY BEBOP cherche à toucher les adultes et les jeunes adultes : tous les héros (sauf évidemment Ed) fument comme des pompiers. Rares sont les animes à compter dans leur casting des personnages qui fument à longueur d'épisodes, ce qui confère à Faye, Spike et Jet un côté "coolissime", et résolument adulte (même si fumer est mauvais pour la santé, on ne le répétera jamais assez). La clope servira également à illustrer la difficulté des personnages à vivre avec leur passé (ou avec leur absence de passé), puisqu'ils n'hésiteront pas à s'en griller une avant ou après un moment difficile.



La réalisation, bien que datée (l’anime est quand même sorti il y a dix ans), n’a vraiment pas pris une ride, et les animations restent d’une fluidité exemplaire. Que ce soit pour les échanges de rayons laser intergalactiques dans l’espace, ou même les combats au corps à corps de Spike, rien ne fait tache dans COWBOY BEBOP.
Le graphisme, de son côté, est tout simplement irréprochable.

Quinze ans après, rare sont donc les animes à arriver à la cheville de ce classique de l’animation japonaise. Shinichiro Watanabe remettra d’ailleurs le couvert quelques années plus tard avec une autre perle : Samurai Champloo.



par Mouss

Note de la rédaction
Note des lecteurs