Boruto - Naruto The Movie - Actualité anime
Boruto - Naruto The Movie - Anime

Boruto - Naruto The Movie : Critiques

Critique du dvd : Boruto - Naruto The Movie

Publiée le Samedi, 19 Septembre 2015

2014 et 2015 auront été deux années fortes pour la licence Naruto qui a vu son histoire atteindre son dénouement au Japon (et d’une certaine manière en France par le biais du simultrad), qui s’est enrichi d’une one-shot en guise de Gaiden et dont le scénario fut complété par deux films d’animation supplémentaires espacés de quelques mois à peine, une première pour la saga. Boruto : Naruto, le film fait, à l’heure actuelle, office de vraie conclusion pour la saga du ninja blond, un long métrage que beaucoup ont redouté étant donné la déception suscitée par la fin du manga. Ainsi, Boruto est-il le film de trop ? Absolument pas, il est même le meilleur film Naruto sorti à ce jour.


Il convient de prévenir que le synopsis même du film content des éléments de spoil majeur, aussi il est déconseillé de poursuivre la lecture si vous souhaitez profiter pleinement de la conclusion du manga chez Kana… vous voilà prévenus !

Bien des années après la grande guerre ninja, la paix est revenue entre les cinq villages. Naruto est devenu le septième Hokage et il a fondé sa propre famille avec Hinata. Boruto, son fils, est plutôt désinvolte et souffre de l’absence permanente de son père, si bien qu’il le dénigre et souhaite le surpasser afin de lui prouver ce qu’il vaut. Il voit en Sasuke le mentor idéal, et ce dernier n’est pas insensible au potentiel du jeune garçon. L’examen chûnin approchant, Boruto voit là l’occasion d’en mettre plein la vue à son père, et ce même s’il doit user des moyens les plus malhonnêtes.
Au même moment, un nouveau danger guette le monde. Deux individus liés à Kaguya Otsutsuki se mettent en quête des démons à queue. Après avoir terrassé Killer Bee, Naruto est leur prochaine proie…


Par son intrigue, Boruto se lie immédiatement avec l’histoire principale de Naruto. L’ennemi présenté est alors en lien direct avec le dernier arc de la série et permet alors de boucler la boucle sur le grand écran. Pour autant, on peut voir un certain retour aux sources dans ce long métrage qui insiste un long moment sur l’examen chûnin des actuels genin dont fait partie Boruto. Mélanger du vieux avec du neuf, voilà le cœur de l’intrigue de ce onzième film de la saga Naruto qui trouve un juste équilibre entre le quotidien nouveau des ninjas et un combat de plus grande envergure, si spectaculaire qu’il s’ancre sans mal dans la continuité du manga. Revenir sur des jours paisibles à Konoha permet ainsi de présenter ce qu’est devenu le monde ainsi que l’ère de paix qui entoure l’univers des ninjas. Se centrer alors sur Konoha renoue avec l’ambiance des premiers arcs de l’histoire tout en insistant sur certaines évolutions, notamment la technologie qui occupe une place centrale dans le film.



L’innovation est, par exemple et outre le fait que Naruto exerce son travail d’Hokage sur un ordinateur, la conception de capsule permettant d’utiliser n’importe quel jutsu sans même utiliser de chakra. On pourrait penser à l’hérésie, mais c’est sans compter le regard qui est fait sur cette même technologie qui nous propose un discours pertinent sur les valeurs de l’individu et sur la persévérance.  De même, on pourrait grincer des dents quant à l’omniprésence de technologies, mais n’oublions pas que dès les débuts du manga, Naruto et l’équipe 7 utilisaient des microphones lors de leurs missions. En quelques décennies, le monde et sa technologie ont évolué, au même titre que le nôtre.



Ceux qui n’attendaient que des batailles spectaculaires seront peut-être déçus, ce qui n’empêche pas le film de proposer son lot de grands moments. La dernière partie du long-métrage ravira les spectateurs les plus exigeants puisque l’histoire nous offre son lot de combats dantesques servis par l’animation et les effets visuels de haute tenue des studios Pierrot, ce qui passe par une grande dose de fan-service, de l’héroïsme à tout va et la présence d’une bande originale qui soulève l’ambiance et s’adapte à chacun des instants. A ce titre, voir le film sur grand écran ou ultérieurement en blu-ray ne fera que renforcer l’immersion dans cette phase finale qui coupera le souffle de plus d’un spectateur.


A côté de tout ça réside le point essentiel du film, et peut-être de toute l’histoire de Naruto : la dimension générationnelle de l’œuvre et la notion de famille au sein du scénario. Le film se déroulant longtemps après la grande guerre ninja, nous retrouvons nombre de personnages phares du manga devenus adultes, souvent parents. Les ninjas immatures du premier cycle du manga ne sont plus et au même titre que Kakashi et Iruka en leur temps, ce sont eux qui tiennent les reines et l’équilibre du village, qui ont pris du plomb dans la tête et qui affichent une belle symbiose. Exit donc les querelles futiles, les personnages qu’on a connus il y a plus de dix ans ont grandi, tout comme les lecteurs et spectateurs qui assument maintenant les mêmes responsabilités que les héros de Naruto. Sasuke n’est donc plus le rebelle insupportable d’autrefois, son amitié avec Naruto est bien représentée, et ce sans jamais trahir les deux personnages, preuve que Kishimoto a toujours su gérer les interactions entre eux.


Le cas Boruto a aussi son importance. On sait que Masashi Kishimoto a toujours eu à cœur la notion de famille. Orphelin au début du manga, Naruto a découvert l’identité de sa mère et de son père à travers des séquences puissantes émotionnellement, qui l’étaient aussi dans le film « Road to Ninja », et c’est dans cette continuité que le scénario inverse le schéma. Boruto a un père, mais celui-ci n’est jamais présent à cause de son travail. Quant à Naruto, c’est lui, l’orphelin de toujours, qui a fondé sa famille, mais qui n’a pas le temps de l’assumer. Le comportement de Boruto et ses différentes actions sont rendus crédibles et dans tous les cas, que ce soit dans les bêtises du jeune genin ou dans l’irresponsabilité du nouveau Hokage en tant que père, difficile de blâmer l’un ou l’autre qui s’avèrent justement écrit, faisant montre de réactions et de souffrances pertinentes dans leur contexte.



Dans le déroulement du film, on croirait parfois avoir affaire à un blockbuster américain qui montre la famille décomposée. Or, les traitements du film Boruto sont bien plus judicieux et sont permis par une mise en avant entre Naruto et son fils, mais aussi le soutien de taille de personnages comme Sasuke. La bataille finale s’inscrit alors comme un point final apporté au traitement de la famille puisque l’équilibre est enfin présent chez Naruto ainsi que chez son fils, proéminent leader d’une génération nouvelle que la saga nous dévoilera ou non selon les intentions de Masashi Kishimoto et des studios Pierrot.


Boruto : Naruto, le film est peut-être la dernière expérience cinématographique du ninja blond, un film qui opère un juste équilibre entre tout ce que le manga et l’anime ont pu proposer et ce tout en assumant l’ellipse de l’histoire et les thématiques générationnelles si chères au mangaka, ceci en les traitant avec brio. Boruto est ainsi un film captivant, nostalgique, spectaculaire et émouvant. Ceux qui ont été déçus de « The Last » trouveront alors sûrement un meilleur moyen de boucler l’aventure Naruto. Mais une fois encore, la version cinéma ou la haute-définition sont à préférer pour profiter pleinement de cette expérience aussi bien visuelle qu’émotionnelle. Comme quoi, à tirer sur la corde, on en arrive parfois à créer les meilleurs éléments d’une saga.


Critique 2

Après Naruto : the last, sorti dans nos contrées en mai de cette année, place à Boruto, le 11ème et dernier film en date de la franchise Naruto. Boruto est aussi le film qui marque le début de la nouvelle génération des ninjas de Konoha, en parallèle au spin-off en manga Naruto Gaiden. Comme à l’accoutumée avec ces films, leur appréciation est totalement dépendante de leur contenu, aussi sommes-nous obligés de dévoiler certains éléments-clés de l’intrigue de la fin de Naruto (éléments qui sont de moins en moins secrets au vu des différentes campagnes de promotion).

Ce film fait directement suite au précédent, qui pouvait avoir déçu les spectateurs à la recherche d’éléments sur la montée en grade de Naruto au sein du village caché des feuilles et de ses amis. Et la première chose qu’on peut regretter avec Boruto, c’est qu’il nous manque toujours ce lien pour savoir comment Naruto a pu devenir le 7e Hokage. La fin de The Last ne nous le dit pas, le début de Boruto nous oblige à accepter cet état de fait.
En soi, on pourrait se dire que ce n’est pas forcément le plus important. Après tout, Naruto est le héros de la dernière guerre ninja et a l’estime de tous les habitants de Konoha. Mais en réalité, ce serait oublier que Masashi Kishimoto donne cet objectif au petit ninja aux cheveux jaunes depuis le tome 1 du manga en 1999 et le tend au bout du nez de lecteur depuis la même date. Ce serait aussi oublier que grâce à cet objectif (devenir le plus grand ninja de sa génération) et avec Naruto comme personnage principal (le petit enfant le plus mal aimé du village, le plus mésestimé et sous-estimé), le manga a pu devenir un archétype parfait du nekkestu, du surpassement de soi : Naruto part de très bas et monte en estime parmi ses pairs durant 70 tomes. Et alors quoi ? Rien dans les films qui amorcent cette transition ! Les réalisateurs en font l’impasse totale ! C’est très frustrant. Il faudra alors une nouvelle fois attendre, avec le manga Naruto Gaiden, pour observer comment Naruto a pu devenir le meilleur ninja de sa génération (sans être sûr que ce sera développé !). Le manque de lien se fait aussi beaucoup sentir en ce qui concerne Sasuke : il y a un gouffre entre sa situation dans The Last et dans ce film, qui n’est absolument pas expliqué.

Pour ce qui est du scénario du film en lui-même, il reste dans la continuité de ce qui a été décrit auparavant. On retrouve ainsi d’anciens jeunes ninjas élevés au rang de sensei, leur trio d’élève affectés à des missions pour ninjas débutants, et le fameux examen des ninjas de moyenne classe, qui donne un premier objectif à Boruto et ses amis. Le tournant du film survient durant l’examen, où l’antagoniste intervient avec fracas.

En soi, la trame est simple et efficace, mais elle est clairement mise à mal par plusieurs éléments qui montrent que Naruto est devenu un ersatz de shônen, qui ne cherche plus à surprendre. Premièrement, peut-on parler du rôle des kunoichi, les femmes ninjas ? Bien des personnages masculins de la série ont épousé des personnages féminins connus, réputés pour leurs qualités de ninja. Elles sont ici tout simplement inexistantes en tant que combattantes et même cantonnées au rôle de femme au foyer, qui passent l’aspirateur (véridique). Leurs rares interventions ne sont ni montrées ni des réussites. C’est assez lassant, au bout d’un moment, de voir que les scénaristes du film trouvent plus confortable l’idée que les femmes sont plus à leur place en tant qu’épouses au foyer plutôt que de les mettre au même niveau que leur mari. Et je ne vous parle pas de la cohérence de l’idée : en quoi a servi leur formation guerrière et qu’advient-il des personnages féminins qui devaient hériter de clans comme Hinata ? Nulle réponse dans ce film.

Un autre problème consiste au surréférencement à certaines étapes du film à des gimmicks bien connus des mangas shônens, qui sont réalités entièrement héritées de Dragon Ball. À la première et la deuxième référence, on se dit que c’est un hommage ou une allusion, mais au bout de la quatrième… On est en droit de se demander si les scénaristes arrivent un jour à se détacher de ces gimmicks et s’ils en sont totalement dépendants.
Au final, on est en face d’un film dérivé de Naruto pas mal paresseux au niveau de sa narration et de l’utilisation de ses gimmicks, et qui ne parvient à établir de lien réel entre l’intrigue du manga et la suite de la série. Ce film peut autant plaire aux personnes qui n’en demandent pas plus qu’agacer ceux qui sont définitivement lassés du genre.
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

9 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs