Ailes Grises (Haibane Renmei) - Intégrale - Collector - VOSTFR/VF - Actualité anime
Ailes Grises - Haibane Renmei - Anime

Ailes Grises (Haibane Renmei) - Intégrale - Collector - VOSTFR/VF : Critiques

Critique du dvd : Ailes Grises (Haibane Renmei) - Intégrale - Collector - VOSTFR/VF

Publiée le Lundi, 09 Mai 2011

Après avoir fait un long rêve où elle tombait dans le vide, une jeune fille nait en sortant d'un cocon dans une vieille maison où vivent les Haibane, personnes dotées d'une paire d'ailes grises et d'une auréole. Baptisée Rakka, la jeune fille, qui ne se souvient plus de sa vie antérieure, devient à son tour l'une d'entre elles et sera rapidement accueillie au sein de cette communauté. Vivant près de Guri, une ville entourée d'un gigantesque mur, les Haibane vivent en harmonie avec les humains en leur rendant certains services, et sont régis par un ordre très mystérieux : la fédération des Ailes Grises. Rakka devra se trouver un emploi et une place dans ce monde énigmatique et envoutant qu'elle aura tout loisir de découvrir au gré des saisons...

Amateur d'action, de combats, de suspense, ou de fan-service : passez votre chemin ! Pour les autres, venez découvrir sans plus tarder l'univers onirique et merveilleux d'Ailes Grises, petit bijou de Yoshitoshi ABe réalisé en 2002. Le réalisateur de Serial Experiments Lain et NieA 7 est le chef d'orchestre de cette nouvelle œuvre, à la fois chara-designer et supervisant le projet dans son ensemble, il en est également le scénariste, l'idée de la série étant issue de l'un de ses dôjinshi. L'animation fut quant à elle confiée au studio Radix, aux moyens très modestes mais ayant réussi à faire des miracles sur cette œuvre portée sur la contemplation, et pleine de mystères.

La série se scinde grossièrement en deux phases, selon le parcours psychologique et les découvertes de Kanna. Sur les cinq ou six premiers épisodes, nous prenons le temps de découvrir tout l'univers des Haibane grâce aux aînées de l'héroïne, notamment Reki agissant comme une vraie mère pour la nouvelle venue. C'est donc par un style très tranche-de-vie que s'ouvre la série : nous suivons ces petits anges dans leur quotidien, en suivant les règles qui leurs sont imposées par la fédération (rite initiatique, pas de possessions matérielles ni droit à l'argent,...). Kanna étudie le travail de chacune de ses semblables, officiant pour les humains comme assistantes pour boulangers, maitres d'école ou bibliothécaires. Une certaine candeur envahit le spectateur, rappelant ainsi une œuvre comme Aria, mais aussi l'ambiance onirique de l'introduction de certains RPG. Bien sur, il ne faudra pas s'attendre à d'énormes rebondissements ni à un rythme effréné : tout s'écoule paisiblement, sans contraintes, en suscitant néanmoins notre attention au travers de nombreuses questions quant à l'origine et le rôle de ces "plumes".

Ce questionnement s'amplifiera dans la seconde moitié de l'oeuvre, dès lors que Rakka sera confrontée à la disparition de l'une de ses camarades, s'effaçant dans l'ordre des choses mais sans crier gare. Tandis que l'héroïne affronte cet évènement auquel elle n'était pas préparée, son équilibre s'effondre, atteinte au même moment par la maladie du pêché. C'est ainsi qu'apparaissent peu à peu des thématiques de bien et de mal, de rédemption, et de destinée. Quel est le rôle des Haibane ? Vivent-elles dans une sorte de purgatoire, un monde entre deux vies ? Que représente le mur d'enceinte de Guri, franchissable uniquement par les corbeaux ? On se rend compte rapidement que les réponses à nos questions seront à chercher dans notre propre interprétation de l'œuvre, plutôt que d'être explicitement clarifiée. Tout comme dans Lain, ABe laisse son univers en suspens, en proposant de se concentrer uniquement sur certains évènements. Ainsi, la fin de la série se concentrera sur Reki, personnage le plus réussi de la série, afin que Rakka s'affirme, bouclant ainsi la boucle de l'histoire sans en donner l'air. Si l'on aurait aimé que les autres personnages soient un peu plus étoffés, ce petit monde parvient tout de même à retranscrire une véritable vie, très cohérente. On s'attachera rapidement à cet univers si poétique et emprunt parfois d'une véritable mélancolie.
Cette peinture onirique est retranscrite par un graphisme particulièrement enchanteur, porté par des effets de lumière saisissants, et une ambiance de village de campagne réjouissante. Le chara-design d'Abe fait mouche, avec des personnages à l'allure très simple mais pourtant identifiables au premier coup d'œil. Le rythme lancinant permet à la réalisation de se concentrer sur l'animation de petits détails offrant d'avantage de charme à la série, ne serait-ce que sur les cheveux revêches de Kanna statiquement attirés par son auréole. Enfin, pour parachever le tout, la bande-sonore composée par Kô Otani (The Soultaker, Shakugan no Shana,...) contribue à l'aspect paisible et guilleret de la série par ses mélodies où se mêlent piano, violons et même accordéon.

Pour ne rien gâcher à l'affaire, notons l'excellence version française portée par un duo d'actrices de doublages que nous connaissons bien. Rakka est interprétée par Patricia Legrand, inoubliable voix d'Ed de Comboy Bebop et de Sakura, tandis que nous retrouvons Suzanne Sindberg (Julia de Cowboy Bebop, Integra dans Hellsing) dans le rôle de Reki. L'édition gold ici présente reprend les masters de l'intégrale de 2005, hélas assez pauvre en bonus (une galerie d'images et les génériques dépouillés de crédits), mais se voit complétée par un livret explicatif très réussi tant dans le fond que dans la forme.

Ainsi, Ailes Grises fait figure de véritable incontournable dans son genre et se voit réactualisée grâce à cette édition d'assez bonne facture et au rappot qualité/prix indéniable. Ainsi, il n'y a plus aucune excuse pour passer à côté, à moins d'être totalement hermétique à ce genre de récits. Les treize épisodes se savourent en offrant une véritable liberté au spectateur mais en l'envoutant petit à petit, jusqu'à arriver à la conclusion sans que l'on s'en rende compte. De quoi se donner envie de retomber dans le monde des Haibane encore et encore pour percer tous les mystères de leur monde enchanteur.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun

17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs