20th Century Boys - Film 1 - Actualité anime

20th Century Boys - Film 1 : Critiques

Critique du dvd : 20th Century Boys - Film 1

Publiée le Mardi, 24 Novembre 2009

Tout lecteur de manga un peu curieux aura d’ores et déjà entendu parler de 20th century boys, le récit policier plein de suspense de Naoki Urasawa. Mais l’adaptation de cette œuvre remarquable n’a pas pour but de se limiter au public de la version imprimée, et même les novices pourront trouver leur compte dans ce film qui retrace tout le chemin interrogateur et mystérieux de Kenji et son entourage. Pour ceux qui auront du mal à se mettre aux mangas, c’est donc un moyen de découvrir une aventure qui mérite d’être connue, et pour les autres ce film permet de redécouvrir l’histoire sous un autre jour.



Nous sommes donc en 1969, et Kenji est l'un des membres d’une bande de gosses d’un petit village. Petits, ils passaient leurs journées à rêver, s’amuser et inventer des scénarios où ils s’improvisaient justiciers et défenseurs de la terre. Comme tous les enfants d’une dizaine d’année. Seulement voilà, leurs actes ne seront pas sans conséquence sur le futur puisqu’en 1997, alors que Kenji a abandonné ses rêves de star du rock et qu’il tient une supérette avec sa mère et la fille de sa sœur, Kanna, tout bascule. Une mystérieuse épidémie se répand à travers le monde, tandis qu’une organisation de l’amitié se crée peu à peu, et dont le leader se faisant appeler Ami dit connaître Kenji. Mieux, il utiliserait le cahier des prédictions que Kenji avait fait quand il était enfant, afin de suivre à la lettre le plan des méchants pour contrôler le monde. Face à cet étrange Ami, Kenji va devoir retrouver ses compagnons de jeu et deviner lequel d’entre eux se sert de ses idées de gosse pour le pousser dans le rôle de justicier, mais surtout compter sur leur soutien dans l'arrestation de cette folie. Le compte à rebours commence, la fin du monde surviendra en l’an 2000 et il faut sauver l’humanité. Kenji en sera-t-il capable ? Tout repose sur cette simple question.



Ce qui saute aux yeux pour qui connait le manga, c’est le début du film qui diffère légèrement de celui du manga, permettant une entrée en matière un peu plus douce et intéressante. Mais mis à part ce changement, on remarquera que les scènes ainsi que les dialogues sont parfaitement conformes à l’œuvre d’Urasawa. Le scénario est calqué sur celui du manga, mais une telle retranscription presque mot à mot est un peu étrange et ne permet pas de trouver une fluidité salutaire dans la narration. Ceci dit, cette constatation est à double tranchant puisque cela permet d’apprécier totalement les détails insufflés à destination des spectateurs et de trouver les repères nécessaires pour ceux qui connaitraient le manga. Ainsi, et si les acteurs principaux sont très bien choisis par rapport à ceux du manga, quelques seconds couteaux ne sont pas toujours facilement identifiables, dans la mer de protagonistes qu’Urasawa pose dans ce récit. Le film reprenant les points forts du manga, on retrouve bien évidemment les exclamations faciales démesurées de Kenji et parfois même, le film pousse encore plus loin l’effet théâtral d’une scène (la mort du meurtrier de Donkey, qui crache lamentablement un liquide fluide rouge sang avant de passer de vie à trépas). Bref, l’exagération et le jeu excessif de certains acteurs gâche un peu le sérieux du scénario, remarquable de par sa complexité et son originalité. On a parfois l’impression d’être dans une parodie comique (lors de l’assassinat du leader de l’association du cœur de pierre, avec la gestuelle de ce dernier mais surtout les ralentis …), ce qui dénature le premier enjeu du manga.



Malgré tout, l’oubli volontaire des petits détails qui ont toute leur importance parait réducteur et oblige alors quiconque s’intéresse à l’histoire à aller compléter avec le manga. Mieux, il faudrait avoir lu le titre avant de le visionner, mais alors tout ceci annule l’effet grand public, dont la fidélité aux planches du manga est un des principaux moteurs. Un point qui est toutefois très bien retranscrit : l’enfance des protagonistes. La nostalgie et l’ambiance particulière au passé sont très pertinentes et amenées avec rigueur, bien qu’il ne soit pas nécessaire de passer par un Kenji en pleine réflexion pour y parvenir … La fin du monde qui naît alors sous leurs doigts et par leurs esprits inventifs a des airs de chimère, ce qui ne fait que renforcer son incroyable présence dans la réalité. En somme, le film de 20th century boys intéressera d’un côté essentiellement les amateurs du manga, mais les décevra par sa fidélité excessive. Et de l’autre, il pourra attirer les ignorants grâce justement à une rigueur très stricte vis-à-vis de la logique du manga, mais les fera fuir par un jeu exagéré, une réalisation parfois un peu faible et une complexité encore plus compliquée à surmonter que dans la version papier de l’œuvre. Ce film se situe donc entre deux eaux, ne satisfaisant pleinement aucun public mais pouvant séduire un large éventail de spectateurs par sa promesse de suspense et de mystère. Évidemment, le scénario est magistral puisque le manga l’est tout autant, mais l’adaptation ne suit pas toujours. Reste à voir si le chapitre deux suit la même directive.



Si la qualité de l’image est très appréciable, on déplore grandement la bande son. Mis à part les incontournables (il fallait bien passer Les T-Rex, « Like a Rolling Stone » ou encore la chanson de Kenji, mais rien de trop n’est fait de ce côté-là), les musiques sont trop exagérées et obligent le spectateur à suivre un chemin excessif, selon un parcours prédéfini de ressenti. Comme si l’on avait eu peur que l’histoire ou les acteurs ne suffisent pas à faire passer les émotions, il fallait les imposer de façon grotesque avec des musiques décevantes. Enfin, le manque de bonus, même le plus insignifiant, est un peu décevant … Une fois le film terminé, le spectateur n’a rien à quoi se raccrocher pour rester d’avantage dans l’ambiance de ces deux heures passées.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs