Our summer Holiday - Actualité manga
Dossier manga - Our summer Holiday

Dans la chaleur de l'été


Dès la première page d'Our summer Holiday, Kaori Ozaki nous enveloppe dans une atmosphère estivale emplie de douceur et de chaleur, avec ce rideau blanc s'envolant en laissant deviner dehors un vent léger et une forte chaleur.

 


Cette ambiance d'été, elle ne quittera ensuite jamais vraiment les pages : évocation des grandes vacances qui approchent puis qui arrivent, camp d'été du club de foot, journées passées loin de l'école, fête de quartier, chaleur, orage et pluie d'été...

La saison estivale imprègne la lecture, jusque dans le prénom de Natsuru, qui signifie "objectif: l'été", un prénom choisi par son père pour certaines raisons que nous ne révélerons pas ici.

Avec son trait fin, son style clair, ses décors soignés ou son utilisation habile des trames, Ozaki parvient sans mal à faire ressentir cet été, qui est finalement un personnage à part entière de l'oeuvre, et qui devient le témoin du moment de vie que Natsuru, Rio, mais aussi son petit frère Yûta vont passer ensemble.





Deux jeunes âmes à l'unisson


Car c'est avant tout avec les deux enfants Suzumura que Natsuru va vivre cette saison, en découvrant dès lors deux personnages attachants.

Yûta, le petit frère dissipé de Rio, anime considérablement les pages : espiègle, jovial, curieux, il donne l'impression de ne jamais s'arrêter, et Natsuru se fera un plaisir de jouer avec lui.

Notre jeune héros découvrira en Rio une camarade de classe à la fois douce, forte et responsable, qu'il apprendra à connaître au-delà de l'image qu'elle renvoie en classe et qui lui vaut quelques moqueries.

Et le chat Tôfu finit d'apporter à ce cadre une ambiance conviviale, qui a quelque chose d'innocent et d'heureux...





Petit à petit, les enfants vont apprendre à se connaître, à s'apprécier. Ensemble, en tentant d eprofiter de cet été, ils vont vivre nombre de jolis instants heureux, emprunts de l'innocence et de la pureté que l'on peut avoir à cet âge-là.

Et pourtant.


Jeunesse meurtrie


Pourtant.

Car là où l'été de ces enfants aurait dû être empli de joie, on voit vite ce bonheur rattrapé par une cruelle réalité, qui imprègne les pages tout du long en prenant le temps de se laisser deviner avant de se dévoiler.

Bien sûr, il y a en premier lieu la situation de Natsuru. A l'école, il est en partie écarté même s'il a toujours des amis comme Yô. A la maison, c'est une famille monoparentale qui l'attend, car son père est décédé quand il était petit. Un manque qui se fait forcément un peu sentir parfois, même si sa mère (qu'il appelle souvent par son prénom, Ritsuko), romancière de light novels en panne d'inspiration et un peu dépressive à cause de sa situation pas toujours facile, l'élève du mieux qu'elle peut en se donnant à fond pour son fils qu'elle chérit. Et en sport, le nouvel entraîneur a immiscé en lui le doute, au risque de briser ses rêves de foot, et au point qu'il en arrive à mentir à sa mère concernant sa participation au camp d'été.





On a en Natsuru un enfant de 11 ans un peu perdu et mélancolique. Mais ce n'est rien à côté de Rio, gamine attachante dont le secret est peut-être encore plus terrible qu'on ne l'imagine. Il est difficile d'en parler sans trop en dire, donc allons à l'essentiel, et signalons à quel point Kaori Ozaki s'applique à laisser deviner que quelque chose ne va pas. Il y a d'abord le côté très à cheval sur l'argent de la jeune fille, qui, en faisant toujours les courses en calculant les sommes dépensées, laisse déjà deviner une pauvreté qui se confirme quand Natsuru arrive dans leur maison vétuste, où le ban est en céramique, où Yûta doit dormir dans le placard faute de place... Puis il y a ce petit jardin, où Yûta craint les fantômes, où Rio a peur des bruits qui semblent lui rappeler un traumatisme, où il se dégage une étrange odeur, où se trouve cette bizarre canette de soda avec quelques fleurs...

Oui, vraiment, Ozaki fait bien attention aux petits détails qui nous laissent deviner un secret plus terrible encore que prévu, un secret d'une douleur et d'une cruauté sans pareilles.
  
  
  


KAMI-SAMA GA USO O TSUKU © Kaori OZAKI / Kodansha Ltd.

Commentaires

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Dracnard

De Dracnard, le 14 Août 2017 à 12h31

Rare sont les manga comme celui-ci: profond, immersif, sincère et original.

 

Très ému par la fin de cette oeuvre.

Exydius

De Exydius [762 Pts], le 11 Août 2017 à 16h16

Un excellent dossier sur un excellent manga ! Merci Kowai
Mon seul regret avec ce manga c'est le titre, The gods lie aurait mieux décrit l'oeuvre tout en étant plus percutant. 

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