Requiem du roi des roses (le) Vol.2 : Critiques

Après Otomen, Aya Kanno nous avait déjà montrés son intérêt pour des thématiques autres et bien plus sérieuses. On pense notamment à ses diptyques concernant le shinsengumi (Corps et âme) ou encore par la mise en avant d’un tueur à gages froid et solitaire dans un monde qui l’est tout autant (L’empreinte du mal). A présent, elle nous est revenue avec une œuvre à l’intrigue torturée et plus ou moins historique, qui est bien partie pour durer un certain temps.

Le premier tome du Requiem du roi des roses a d’entrée de jeu donné le ton. Un ton obscur et à la psychologie tourmentée et à la limite de la folie. Malgré quelques maladresses, ce premier opus se voulait terriblement prenant et oppressant, porté en outre par des personnages de haute envergure à la psyché fouillée et profonde. Ce deuxième tome poursuit donc ce qui a été introduit dans le premier volume.

Ainsi, Richard se retrouve au milieu d’enjeux qui ont tôt fait de le dépasser. Même pas quelques temps après avoir accédé au pouvoir royal, le père de Richard est capturé par l’épouse d’Henri IV, Marguerite d’Anjou, prête à lui faire payer l’affront de l’humiliation subie par les Lancaster. La maison d’York se retrouve dès lors dans une situation délicate. Richard n’a qu’une idée en tête, sauver son cher père de ce mauvais pas. Mais, hélas, il sera déjà trop tard...

« La vie est aussi éphémère qu’un soupir... Qu’on soit roi ou mendiant ! Lorsque la mort et son cortège s’en viennent... Nul ne peut leur échapper ! »

Ce second opus amorce dès lors la fin de la première partie et le début de la seconde portion de l’histoire. Là où tout va clairement commencé, le cercle vicieux est dès à présent en marche. Même si parfois les choses sont amenées de manière un peu maladroite et peu cohérente, Le Requiem du roi des roses tient sans aucun doute son point fort, à savoir Richard et l’évolution de sa psychologie au fur et à mesure des événements qui se succédent. Le jeune Richard tient à lui seul tout le récit. Sa nature ambigüe, sa folie naissante ou encore sa dangereuse vulnérabilité font clairement de lui l’un des personnages les plus profonds et intéressants à suivre. Et c’est dans ce présent tome que son mental arrivera définitivement à ses limites. C’est en perdant le pilier qui constituait jusqu’ici son existence que notre héros sera obligé de muer et de se trouver une toute nouvelle raison de vivre. Mais les conséquences sur lui seront, par contre, bel et bien là. Pendant ce temps, l’affrontement entre les Lancaster et les York est loin d’être terminé. Quand l’un prend les devants, on peut d’ores et déjà être sûr que l’autre se préparera en conséquence, tapi au sein de ses ténèbres.

Une nouvelle ère, la naissance d’un monstre, la route des York est en route sur un chemin déjà pavé de ronces et de sang. Malgré ses quelques défauts, Le Requiem du roi des roses s’annonce déjà des plus alléchants et fous à suivre, porté par un protagoniste principal construit de toute beauté. On est prêt à être emporté par le cortège des roses sanglantes !