Hikaru no Go - Deluxe Vol.7 : Critiques

Non, vous n’avez pas louché en découvrant la note réservée à ce septième opus de cette version de luxe d’Hikaru No Go. Bien évidemment, cette note n’est pas représentative de la qualité de ce que nous propose le duo Hotta/Obata qui, sans être le meilleur de ce que peut offrir la série, reste tout à fait convenable. La note est telle qu’elle est suite à la qualité de l’édition qui nous est ici proposée par Tonkam. Disons-le clairement : elle est indigne de tout travail professionnel et d’autant plus inadmissible pour une version dite « de luxe ». En effet, le présent opus est bourré de coquilles (surtout dans sa deuxième partie) qui viennent rendre la lecture tantôt drôle, tantôt ridicule, mais irrémédiablement désagréable. Et non, il n’est pas ici question d’exagération. A un moment donné, c’est toutes les deux pages qu’elles s’enchaînent. Quelques exemples afin d'illustrer cela : "Il y a sa moto est là", "Et aprèsil est devenu pro", "Je un entraînement spécial", "Comment se sont passées tes éliminatoires", et une mention particulière pour "Akira Toya a déjà remporté huit victoires d'affinée...". C’est d’autant plus dommageable qu’en dehors de ça on retrouve nombre de pages couleur et que la qualité du contenant est toujours aussi bonne. Une simple relecture aurait suffi à réparer la tare qui mine cet opus, mais, en l’occurrence, il est impossible de ne pas le sanctionner, d’où la note sévère.

Maintenant que cela est expliqué, passons au volume en lui-même. Hikaru participe au tournoi des jeunes lions, mais s’arrête au premier tour. Cependant, en ligne de mire, c’est d’ores et déjà les éliminatoires pour l’examen qui lui permettra de passer professionnel qui se profile et, avec lui, quelques difficultés inattendues…

Si l’on pouvait s’attendre à quelque chose d’un peu plus palpitant après un tome qui n’était pas des plus passionnants, on va rapidement déchanter. En effet, les auteurs choisissent de poursuivre sur leur lancée en confrontant Hikaru à plusieurs défaites et des problèmes, dont on peine par moment à trouver l’intérêt. L’exemple le plus frappant est le cas de Tsubaki. Il aurait pu avoir son utilité si sa présence avait été succincte, mais baser tous les éliminatoires là-dessus est sans doute en faire un peu trop. De même, on regrettera également que les parties de go qui nous sont proposées soient traitées de telle manière qu’on ne peut s’y immerger. Dès lors, la tension des parties en prend forcément un coup.  Pourtant, en marge de ces quelques désagréments, on retrouve d’autres éléments plus positifs, à l’image de ce court passage faisant intervenir un ancien joueur particulièrement prometteur. De même, c’est avec plaisir que l’on retrouve les personnages secondaires qui entourent Hikaru et notamment ses camarades qui, eux aussi, commencent à percer dans le monde du go. Il sera aussi intéressant de voir la mère d’Hikaru réagir face à ce qui occupe actuellement son fils. Il est certain qu’elle devrait jouer un rôle à l’avenir et il est toujours plaisant de constater que le plan familial n’est pas laissé de côté. Enfin, ce septième opus sera aussi l’occasion de découvrir quelques règles supplémentaires de ce jeu tout comme en apprendre davantage sur les nombreux tournois lui faisant honneur.

Il y a donc du bon et du moins bon, mais il est clair que l’on commence à éprouver une certaine impatience face à ce qui nous est proposé. Voir Hikaru évoluer est plaisant, mais, pour l’heure, on a parfois l’impression qu’il stagne un peu trop. C’est d’autant plus paradoxal que ce n’est en réalité pas le cas, compte tenu de son classement qui va sans cesse en s’améliorant. Toujours est-il que quelques éclairs de génie viennent çà et là raviver une flamme qui ne demande qu’à s’étendre à nouveau. Pour le moment, on reste malgré tout et à nouveau quelque peu sur sa faim, notamment face à la fin des éliminatoires. Tout ça pour ça ? Espérons que les auteurs ont quelque chose en tête pour la suite !

Ce septième opus d’Hikaru No Go, dans la droite lignée du précédent et compte tenu de ses atouts et de ses quelques faiblesses, aurait sans doute dû hériter d’un 14 bien sonné. En l’occurrence, il devrait se contenter d’une note sous la moyenne aux relents des plus amers. Et, pour une série de ce calibre, c’est franchement dommage. Espérons que le tome 8, qui va sortir d'ici peu, relèvera grandement le niveau de l'édition. Tonkam nous le doit bien. Après tout, il faut déjà suffisamment ronger son frein comme cela avec une parution des plus lentes et incertaine.