Manganews - Fire Force https://www.manga-news.com Toute l'actualité du manga : présentation de toutes les séries sorties en France, le planning, les résumés, les auteurs, les éditeurs, manga en ligne, dossiers... Fr Thu, 08 05 2025 16:29:58 +0200 manga-news.com http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss manga-news Commentaire de Shōbōtai08 https://www.manga-news.com/index.php/manga/Fire-Force/vol-29 urn:md5:86c918055e01f4c791dc1931ba7c3a85 Sun, 11 Jun 2023 02:50:45 +0200 manga-news <p>Disclaimer : cette critique sera davantage analytique et objective que celle d'Erkael qui, disons-le en toute transparence, manque cruellement et malheureusement de recul et de compr&#233;hension sur le contenu et le contexte de cette &#339;uvre. Merci de votre compr&#233;hension.</p><p>&#160;</p><p>Le monde est entrain de s'enflammer. Les flammes qui en jaillissent sont le fruit du d&#233;sespoir envahissant l'humanit&#233; se sachant condamn&#233; &#224; p&#233;rir mais pas pour la Fire Force - surtout le capitaine &#332;bi dans un discours engageant et plein d'espoir - qui lutte sans rel&#226;che pour vaincre les membres restants du groupe des Hommes en Blanc &#224; commencer par Charon gardien d'Amaterasu qui d&#233;livre sa derni&#232;re carte fatale et se rem&#233;more les instants pass&#233;s &#224; devoir constamment veiller sur la tr&#232;s jeune Haumea, pilier de la passivit&#233;, autrefois d&#233;crite comme une sainte canalisant l'&#233;nergie des pens&#233;es les plus noires de l'humanit&#233; lui ayant au fil du temps fait perdre la raison et sombrer dans la folie.</p><p>Une d&#233;mence qui fait comprendre au lecteur que son enfance a &#233;t&#233; un refrain d'ondes n&#233;gatives (imaginez-vous &#233;couter depuis toujours les mauvaises nouvelles quotidiennement comme sur une cha&#238;ne d'information en continu) et lui permet de mieux cerner le personnage qui &#233;tait per&#231;u jusqu'ici comme celui avec un simple trait de caract&#232;re, propre &#224; l'auteur qu'il affectionne, et insupportable en premier abord. Ohkubo a bien su jouer sur cette relation semblable entre un p&#232;re et sa fille, notamment avec Charon qui ne peut pas laisser indiff&#233;rent d&#233;j&#224; par sa force de resistance face aux tirs de Hinawa mais aussi par son r&#244;le protecteur qu'il prend &#224; c&#339;ur &#224; devoir &#234;tre un punching-ball et encaisser les coups de folie de Haumea alors que son pouvoir lui permet de renvoyer les coups donn&#233;s. Et c'est ce qu'il fait dans son dernier retranchement en d&#233;livrant une puissance de feu destructrice fort heureusement intercept&#233;e par Maki toujours aussi impressionnante et renvoy&#233;e par Hinawa sur Dragon, n&#233;m&#233;sis ultime d'Arthur qui ce dernier ne baisse pas pour autant les bras face &#224; la situation "d&#233;sesp&#233;r&#233;e" et face &#224; un ennemi qui se r&#233;v&#232;le pour le roi des chevaliers et pour le lecteur impossible &#224; vaincre voire &#224; blesser. Ohkubo use de cette combine sc&#233;naristique en l'&#233;loignant du champ de bataille, pr&#233;f&#232;re mettre l'ennemi imposant en retrait et laisse encore quelques temps au frais le combat mythique opposant ces deux personnages hauts en couleur tels qu'ils serait imagin&#233;s dans une &#233;pop&#233;e arthurienne. &#199;a devient de plus en plus excitant et renforce l'impatience qui n'est absolument pas pour d&#233;plaire.</p><p>Bien &#233;videmment, qui dit d&#233;faite pour Arthur passe par une session rapide d'entra&#238;nement pour combattre Dragon qui prend le lecteur une nouvelle fois &#224; contre-pied par la methode. Pas de m&#233;ditation ni de renforcement physique comme tout entra&#238;nement "classique", mais une partie de jeu vid&#233;o avec une parodie de Dragon Quest sur SNES. D&#233;j&#224; qu'Arthur est un personnage &#224; part enti&#232;re qui vit dans un monde imaginaire - et non pas un idiot comme on peut lire partout - il garde sa coh&#233;rence psychique et par dessus tout sa motivation &#224; vouloir vaincre son ennemi jur&#233; dans un univers o&#249; le monde r&#233;el qui est en feu et l'imaginaire du monde d'Adora ne font desormais qu'un et pourra vraisemblablement lui servir &#224; son avantage. Ohkubo est tr&#232;s attach&#233; &#224; cette notion de d&#233;calage que ce soit dans le ton avec ce paradoxe o&#249; un RPG va donner de la force au roi des chevaliers ou dans l'action et la mise en sc&#232;ne o&#249; il ajoute &#224; cette s&#233;quence de la mise en ab&#238;me avec les combats plus secondaires mais toujours efficaces se d&#233;roulant en m&#234;me temps &#224; l'ext&#233;rieur comme s'il s'agissait juste de combats de boss. Cela dit, il faut souligner que ce d&#233;calage est tr&#232;s d&#233;concertant entre les deux situations car on assiste &#224; la fin du monde, ne l'oublions pas.</p><p>Mais ce qui va le plus surprendre dans ce tome, c'est le passage o&#249; est expos&#233; via Sumire, pilier de l'aversion, comment l'humanit&#233; du monde d'autrefois a sombr&#233; dans le d&#233;sespoir lors du pr&#233;c&#233;dent grand cataclysme qui a compl&#232;tement chamboul&#233; la structure m&#234;me du monde, d&#233;j&#224; r&#233;v&#233;l&#233; dans le tome 25. Ohkubo, encore une fois, prend le lecteur de court de par d&#233;j&#224; le choix d'exposition utilisant son personnage avec les photos de la r&#233;alit&#233; (pour anecdote, il ne s'agit que d'une com&#233;dienne recrut&#233;e par une agence de publicit&#233;, donc aucune relation avec l'auteur) comme d&#233;j&#224; fait lors du voyage de Shinra dans le pass&#233; mais surtout il d&#233;livre toujours via Sumire un message constatant l'&#233;tat psychologique de notre r&#233;alit&#233; o&#249; l'humanit&#233; est remplie principalement d'&#234;tres sans &#226;me ni conscience nombrilistes et &#233;go&#239;stes surtout renforc&#233; par l'av&#232;nement des diff&#233;rents moyens de communication comme les r&#233;seaux sociaux, le tout sur fond de meta-satire brisant le quatri&#232;me mur comme s'elle s'adressait au lecteur, et ce n'est pas la premi&#232;re fois de toute cette &#339;uvre qu'Ohkubo s'amuse &#224; vouloir s'adresser au lecteur quand on sait qu'il est admiratif de Toriyama de l'&#233;poque Dr. Slump qui se portrayait r&#233;guli&#232;rement ou jouait avec les codes de la narration bien que c'&#233;tait du gag-manga donc pas le m&#234;me registre. La fa&#231;on de proc&#233;der d'Ohkubo est tr&#232;s surprenante car il est impossible de s'attendre &#224; une critique soci&#233;tale, surtout dans un manga sur des pompiers, en particulier en utilisant le cadre de la r&#233;alit&#233; qui est d&#233;crite dans cette histoire comme une &#232;re pr&#233;c&#233;dant le changement op&#233;r&#233; lors du grand cataclysme mais Ohkubo ne perd pas le nord (ni le sud) dans son r&#233;cit et souhaite volontairement d&#233;livrer ici un moment qui met le lecteur &#224; la fois dans un sentiment de stupeur mais &#233;galement dans une position o&#249; il ne peut pas s'emp&#234;cher d'avoir une r&#233;flexion parall&#232;le entre la r&#233;alit&#233; dans laquelle nous vivons (le monde est-il merveilleux?) et la fiction dans laquelle vivent les personnages de son histoire cherchant &#224; redonner espoir &#224; l'humanit&#233; avant son extinction. Comme dit le proverbe, la r&#233;alit&#233; d&#233;passe la fiction. Rares sont les auteurs de manga capables d'un tel tour de force.&#160;<br><br></p><p>La conclusion se rapproche progressivement mais elle n'est pas encore imminente. Ohkubo continue de d&#233;livrer dans cette derni&#232;re phase entam&#233;e depuis le tome 24 une prestation toujours aussi dynamique dans la caract&#233;risation et mise en sc&#232;ne de ses personnages, surprenante de par l'univers qu'il nous d&#233;voile encore plus en profondeur, ardente (&#233;videmment, il y'a le feu partout) et m&#234;me folle parce que n'est pas fou n'est pas Ohkubo. Et le prochain tome promet d'enfoncer un peu davantage le clou - ou &#160;l'&#233;p&#233;e - l&#233;gendaire.</p> 18