Manganews - Emma https://www.manga-news.com Toute l'actualité du manga : présentation de toutes les séries sorties en France, le planning, les résumés, les auteurs, les éditeurs, manga en ligne, dossiers... Fr Wed, 14 05 2025 15:39:21 +0200 manga-news.com http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss manga-news Commentaire de bubulle62 https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:3e3320f74a2d74c975c9f910f1e718c4 Sun, 09 Oct 2016 21:45:50 +0200 manga-news <p>une tr&egrave;s bonne s&eacute;rie de tr&egrave;s beau dessins une histoire emouvante tous &ccedil;a sur un fond historique</p> https://www.manga-news.com/public/images/membres/.bubulle62-15825856_1768841870047990_2632258482905890514_n_s.jpg Commentaire de yohsenpai https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:5c0b6cfa3ed591ec8788e7464f39a4c5 Sat, 19 Sep 2015 07:28:16 +0200 manga-news <p style=margin-bottom: 0cm;>Manga sympathique , dans une ambiance occidental d&eacute;but XX si&egrave;cle, je ne pense pas que l'auteur ce soit attach&eacute; au r&eacute;alisme du cadre et &ccedil;a n'a pas d'importance. L' histoire est original, divertissante et touchante et nous avons h&acirc;te de suivre l&rsquo;&eacute;volution de nos h&eacute;ros.</p><p style=margin-bottom: 0cm;>Nota&nbsp;: j'ai trouv&eacute; la note de la r&eacute;daction un peu s&eacute;v&egrave;re, bien qu'il ne soit pas du niveau de certaine &oelig;uvre, le manga ce lis sans contrainte et nous &eacute;vade de notre quotidien.</p><p style=margin-bottom: 0cm;>&nbsp;</p><p>Un manga &eacute;mouvant ou le lieu et le contexte historique sont r&eacute;alistes &agrave; lire et &agrave; relire.</p><p>de plus nous pouvons discerner l'&eacute;volution de l'auteur avec l'expression des personnages en g&eacute;n&eacute;ral secondaire (je pense &agrave; Akim entre autre) qui pour moi la caract&eacute;rise.</p> https://www.manga-news.com/public/images/membres/.yohsenpai-avataryoh_s.jpg Commentaire de Zebue https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:8888cdc6a289e82bc273bc47b03846bd Sun, 14 Jun 2015 15:31:42 +0200 manga-news <p class=MsoNormal>Relatant les amours contrari&eacute;es d'une femme de chambre et d'un membre de la gentry dans l'Angleterre de la fin du XIXe si&egrave;cle, Emma a tous les arguments pour s&eacute;duire les adeptes des romans de Jane Austen et de la s&eacute;rie Dontown Abbey dont je fais partie.</p><p class=MsoNormal>&nbsp;</p><p class=MsoNormal>Il faut toutefois passer l'&eacute;quivalent du premier tome pour v&eacute;ritablement rentrer dans l'histoire et commencer &agrave; s'attacher aux protagonistes. En effet, Emma, l'h&eacute;ro&iuml;ne, tr&egrave;s modeste et introvertie, para&icirc;t au premier abord peu charismatique, tout comme son soupirant. Sans doute press&eacute;e de s&eacute;duire son lectorat, l'auteur pr&eacute;cipite trop le coup de foudre entre les deux personnages, qui intervient lors d'une tr&egrave;s courte visite de William &agrave; son ancienne pr&eacute;ceptrice, employeuse et protectrice d'Emma. Compte tenu de l'&eacute;cart social entre les deux jeunes gens, cela semble peu cr&eacute;dible, du moins du cot&eacute; du jeune homme. Par ailleurs, les dialogues des premiers chapitres sont assez na&iuml;fs.</p><p class=MsoNormal>&nbsp;</p><p class=MsoNormal>Heureusement, l'intrigue se complexifie d&egrave;s le second tome gr&acirc;ce &agrave; l'introduction de nombreux personnages et &agrave; un approfondissement du contexte soci&eacute;tale et familiale. L'&eacute;criture gagne en finesse et on se laisse alors totalement porter par une histoire dans la veine directe des classiques de la litt&eacute;rature du XIXe. Kaoru Mori fait preuve d'une grande subtilit&eacute; dans le traitement des caract&egrave;res et des sentiments, sans jamais tomber dans l'exc&egrave;s ou le fan service, sa pudeur japonaise se mariant tr&egrave;s bien avec la r&eacute;serve qu'on attend de personnages britanniques. En outre, elle apporte un soin maniaque &agrave; la restitution de l'Angleterre de l'&eacute;poque, tant au niveau graphique, historique que soci&eacute;tale, constat assez bluffant quand on sait que, de son propre aveu, elle n'a r&eacute;ellement visiter le pays qu'aux alentours du tome 5 ! Si les salons de la haute soci&eacute;t&eacute; ont &eacute;videment une place de choix dans son &oelig;uvre, c'est surtout vers l'univers de la domesticit&eacute; que le c&oelig;ur de l'auteur semble pencher, tant les sc&egrave;nes s'y multiplient d&egrave;s le d&eacute;but du 2e volume jusqu'&agrave; parfois prendre le pas sur l'intrigue principale.</p><p class=MsoNormal>&nbsp;</p><p class=MsoNormal>Je reste d'ailleurs partag&eacute;e au sujet des nombreuses digressions de l'auteur, qu'elle qualifie de bonus. Si certains de ces chapitres se justifient totalement - l'histoire des parents de William ; le devenir d'El&eacute;onore, la fianc&eacute;e &eacute;conduite - ou apportent un compl&eacute;ment touchant &agrave; certains personnages - la visite des &eacute;poux Stowner au Crystal Palace - d'autres sont anecdotiques - la fuite l'&eacute;cureuil ; les courses des femmes de chambre en ville - voire n'ont rien &agrave; voir avec l'intrigue -&nbsp; le trio de chanteurs. Mine de rien, ces bonus occupent l'&eacute;quivalent de plusieurs tomes et coupent l'intrigue dans son &eacute;lan, cr&eacute;ant un vrai probl&egrave;me de rythme au niveau du final. Au lieu de se faire plaisir &agrave; d&eacute;velopper certaines histoires tr&egrave;s secondaires, Kaoru Mori aurait mieux de distiller ces &eacute;l&eacute;ments par petites touches et de nous offrir un final plus &nbsp;&eacute;tendu. Personnellement, j'aurai aim&eacute; que l'histoire d'Emma ne s'ach&egrave;ve pas le jour du mariage mais qu'un aper&ccedil;u de sa vie de femme mari&eacute;e nous soit montr&eacute;, son acceptation dans sa nouvelle famille et dans la soci&eacute;t&eacute; restant encore &agrave; faire.</p><p class=MsoNormal>&nbsp;</p><p class=MsoNormal>Cot&eacute; dessins, le style graphique quelques peu surann&eacute; convient bien &agrave; l'&eacute;poque et les cases s'enrichissent de prodigieux d&eacute;cors et repr&eacute;sentation de costumes d'&eacute;poque.</p><p class=normal><span style=font-size: 11.0pt; line-height: 115%; font-family: 'Calibri','sans-serif'; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: 'Times New Roman'; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-language: EN-US; mso-bidi-language: AR-SA;><br /></span></p> Commentaire de l59960 https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:a8d530af9452c146340528591e1b46aa Sat, 25 Apr 2015 22:35:53 +0200 manga-news <p>j'adore ce manga.</p> Commentaire de Cycylavachedellespace https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:861c30d0028ae40efac92a25a6387a30 Sun, 27 Apr 2014 20:44:01 +0200 manga-news <p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:DontGrowAutofit/> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if !mso]><object classid="clsid:38481807-CA0E-42D2-BF39-B33AF135CC4D" id=ieooui></object> <style> st1\:*{behavior:url(#ieooui) } </style> <![endif]--><!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>EMMA</strong></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>De&nbsp;: Kaoru Mori </strong></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>(R&eacute;&eacute;dition, tomes 1 &agrave; 5, &eacute;ditions Ki-oon, collection Latitudes)</strong></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>&nbsp;</strong></p> <p class="MsoNormal">Aujourd&rsquo;hui, je m&rsquo;attelle &agrave; une t&acirc;che difficile. <span>Pour peu que vous portiez ne serait-ce qu&rsquo;un minimum d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t aux mangas, vous avez in&eacute;vitablement d&eacute;j&agrave; entendu parler d&rsquo;Emma et/Ou de Kaoru Mori, que ce soit sur Internet et les milliers de posts qui lui sont consacr&eacute;s, dans la presse, chez votre Libraire ou dans les paroles de vos amis. </span></p> <p class="MsoNormal">&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">Alors, moi, simple lectrice lambda que pourrais-je &eacute;crire de bien int&eacute;ressant dans cette critique au sujet d&rsquo;un manga sacr&eacute;<span>&nbsp; </span>du Prix d'excellence du Japan Media Arts Festival, et de son auteur &agrave; la r&eacute;putation d&eacute;sormais internationale, couronn&eacute;e du Prix interg&eacute;n&eacute;rations du festival d'Angoul&ecirc;me pour <em>Bride Stories&nbsp;?</em><span> Rien que vous ne sachiez sans doute d&eacute;j&agrave;.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span><span>&nbsp;</span>Mais puisque<span>&nbsp; </span>vous avez d&eacute;cid&eacute; de rester, faisons ensemble un voyage dans le temps&hellip;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>En&nbsp;l&rsquo;an de gr&acirc;ce 2007, se procurer un manga dans ma ville &eacute;tait un vrai parcours du combattant. Aucune librairie sp&eacute;cialis&eacute;e, une librairie g&eacute;n&eacute;raliste o&ugrave; l&rsquo;on vous regardait de travers si vous osiez prononcer le mot de l&rsquo;inf&acirc;mie, et de toutes fa&ccedil;ons, les quelques rares sp&eacute;cimens survivants au rayon manga du supermarch&eacute; s&rsquo;appelaient Yugi-oh et Naruto. Comble de la disgr&acirc;ce, votre servante &eacute;tait &eacute;tudiante, donc fauch&eacute;e. Sortez les violons.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Dans ce marasme gris&acirc;tre de d&eacute;solation subsistait une oasis d&rsquo;espoir&nbsp;: le sous-sol des galeries Lafayette, o&ugrave; se trouvait alors un espace librairie, dont une grande partie destin&eacute;e aux bandes dessin&eacute;es et &agrave; quelques rares mais tr&egrave;s bonnes s&eacute;ries manga. L&rsquo;ensemble &eacute;tait agenc&eacute; de mani&egrave;re totalement inadapt&eacute;e, et il fallait se frayer un chemin dans ce labyrinthe de tomes empil&eacute;s les uns sur les autres faute de rayonnage pour les accueillir, plonger sous les tables et fouiller tel un arch&eacute;ologue du neuvi&egrave;me art pour d&eacute;couvrir parfois, cach&eacute;e sous des cartons entiers d&rsquo;un &laquo;&nbsp;Titeuf&nbsp;&raquo; alors &agrave; l&rsquo;apog&eacute;e de sa carri&egrave;re, une p&eacute;pite d&rsquo;or japonaise.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;un jour, apr&egrave;s qu&rsquo;une trentaine de tomes de &laquo;&nbsp;Lanfeust de Troy&nbsp;&raquo; se soient &eacute;croul&eacute;s sur ma t&ecirc;te, je d&eacute;couvrais, cach&eacute;e dans l&rsquo;ombre et discr&egrave;te, la d&eacute;licate &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; qui rappelons-le, est le sujet de cet article. Avant de nous int&eacute;resser &agrave; son histoire, merci de respecter une minute de silence &agrave; la m&eacute;moire de l&rsquo;espace librairie des Galeries Lafayette de ma ville, aujourd&rsquo;hui disparu. Mais vous pouvez maintenant y acheter des m&eacute;nag&egrave;res de 48 couverts en argent&hellip; 10% sur le linge de maison.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Je n&rsquo;avais pas pu, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, m&rsquo;acheter les tomes d&rsquo;Emma , alors &eacute;dit&eacute;e par Kurokawa, et que je consultais sur place, aux al&eacute;as de ses sorties. Mais son auteur ayant ensuite fait le triomphe &laquo;&nbsp;Bride Stories&nbsp;&raquo;, les excellentes &eacute;ditions Ki-oon d&eacute;cid&egrave;rent de r&eacute;-&eacute;diter la s&eacute;rie en 2012, dans sa collection Latitudes, rassemblant les tomes en volume double et en grand format. La r&eacute;volution de mon pouvoir d&rsquo;achat, la popularisation du manga et No&euml;l &eacute;tant pass&eacute;s par l&agrave;, je me procurais cette nouvelles &eacute;dition avec le plus grand d&eacute;lice.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Dans l&rsquo;angleterre victorienne, Emma est une petite orpheline sans nom de famille, maltrait&eacute;e par son oncle et sa tante qui l&rsquo;ont, un temps,<span>&nbsp; </span>accueillie. Kidnapp&eacute;e dans le but d&rsquo;&ecirc;tre revendue &agrave; une maison close, Emma parvient &agrave; s&rsquo;&eacute;chapper &agrave; temps mais conna&icirc;t ensuite la d&eacute;brouille et la mis&egrave;re des enfants des rues. Elle est cependant sauv&eacute;e de son sombre destin lorsqu&rsquo;elle est remarqu&eacute;e est recueillie par Mme Stowner, une pr&eacute;ceptrice &agrave; la retraite. Celle-ci a exerc&eacute; dans les demeures de &laquo;&nbsp;bonne famille&nbsp;&raquo;, &eacute;duquant les t&ecirc;tes blondes de la haute soci&eacute;t&eacute; anglaise. Convaincue du pouvoir de l&rsquo;&eacute;ducation, Madame Stowner, veuve et sans enfants, prend en charge l&rsquo;instruction et les bonnes mani&egrave;res d&rsquo;Emma (ainsi que myopie, et oui il faut inscrire Emma dans la cat&eacute;gorie des h&eacute;ro&iuml;nes &agrave; lunettes) . Emma devient alors une splendide et parfaite femme de chambre , discr&egrave;te et travailleuse, <span>&nbsp;</span>mais une femme de chambre instruite et qui pratique quatre langues. (&agrave; l&rsquo;&eacute;poque, &ccedil;a ne courait pas les rues&nbsp;!)</span></p> <p class="MsoNormal"><span>L&rsquo;histoire du premier tome d&eacute;bute lorsque Mme Stowner re&ccedil;oit la visite de l&rsquo;un de ses anciens &eacute;l&egrave;ves, le jeune William Jones, fils a&icirc;n&eacute; d&rsquo;une famille de &laquo;&nbsp;parvenus&nbsp;&raquo; qui a su se frayer un chemin dans la haute soci&eacute;t&eacute; anglaise. Curieusement, bien qu&rsquo;ils n&rsquo;aient que peu d&rsquo;ann&eacute;es d&rsquo;&eacute;cart et qu&rsquo;ils aient tout deux connus Mme Stowner durant leur enfance, Emma et William ne s&rsquo;&eacute;taient jamais rencontr&eacute;s, pas m&ecirc;me crois&eacute;s, jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>En quelques cases et parce qu&rsquo;il fallait bien que l&rsquo;histoire d&eacute;marre, le jeune h&eacute;ritier na&iuml;f et la femme de chambre discr&egrave;te connaissent un coup de foudre mutuel, mais sage et pudique comme le sont les premiers amours. D&egrave;s lors, durant les cinq tomes qui suivront (10 dans l&rsquo;&eacute;dition originale), le lecteur suivra le long combat des deux tourtereaux pour faire triompher leur romance dans une soci&eacute;t&eacute; tr&egrave;s hi&eacute;rarchis&eacute;e o&ugrave;, pensait-on, chacun devait rester &laquo;&nbsp;&agrave; sa place&nbsp;&raquo;. On peut m&ecirc;me dire qu&rsquo;apr&egrave;s le tome trois, le couple de personnages principaux devient finalement secondaire, Kaoru Mori leur pr&eacute;f&eacute;rant la retranscription fouill&eacute;e d&rsquo;une grande fresque &agrave; la Rougon-Macquart, o&ugrave; de multiples destins et personnages se croisent, s&rsquo;aiment parfois, ou ne se parlent jamais&hellip;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Les vrais nobles ankylos&eacute;s dans des traditions de plus en plus d&eacute;su&egrave;tes, les nouveaux riches avec leurs miettes de fortune et avides d&rsquo;espoir, les riches &eacute;trangers et les artistes libres, fantasques et passionn&eacute;s (avouez que vous, vous auriez bien &eacute;t&eacute; tent&eacute;es de partir avec un beau prince Hindou plut&ocirc;t que de rester femme de chambre&nbsp;;) ),<span>&nbsp; </span>les domestiques aux deux visages, pleins de panache et de r&ecirc;ves sous une docilit&eacute; apparente,<span>&nbsp; </span>et les mendiants dans la rue, o&ugrave; la seule loi est celle d&rsquo;&ecirc;tre pr&ecirc;t &agrave; tout pour survivre. On remarquera d&rsquo;ailleurs que durant la majorit&eacute; du r&eacute;cit on ne voit surtout que les &laquo;&nbsp;tr&egrave;s riches&nbsp;&raquo; et les &laquo;&nbsp;tr&egrave;s pauvres&nbsp;&raquo;. La classe &laquo;&nbsp;moyenne&nbsp;&raquo; est quasi inexistante et n&rsquo;appara&icirc;tra que lorsque la chronologie du r&eacute;cit s&rsquo;&eacute;loigne du XIX&egrave;me si&egrave;cle pour se rapprocher avec la r&eacute;volution industrielle du<span>&nbsp; </span>XXeme si&egrave;cle.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Le travail de recherche est impressionnant (notamment selon l&rsquo;aveu de l&rsquo;auteur, par une &eacute;tude de la version Granada de &laquo;&nbsp;Sherlock Holmes&nbsp;&raquo;), celui r&eacute;alis&eacute; sur chaque planche &agrave; couper le souffle. Pouvoir en admirer chaque d&eacute;tail gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;&eacute;dition grand format de Ki-oon est presque un privil&egrave;ge. </span></p> <p class="MsoNormal"><span>Kaoru Mori r&eacute;alise un travail minutieux et r&eacute;ellement cin&eacute;matographique. Elle nous entra&icirc;ne avec une v&eacute;racit&eacute; flamboyante de l&rsquo;exposition universelle au parfum envo&ucirc;tant de l&rsquo;Inde, d&rsquo;une fl&acirc;nerie en barque &agrave; une locomotive &agrave; vapeur, du luxe foisonnant et scandaleux des grands salons &agrave; la mis&egrave;re des bas-fonds de Londres&nbsp;; c&rsquo;est un tourbillon fou et passionnant o&ugrave; se m&ecirc;le une foule de sentiments, mais avec une retranscription fid&egrave;le de la retenue, des silences, des moments de gr&acirc;ce&hellip;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Impossible de ne pas se dire &agrave; sa lecture qu&rsquo;&nbsp;&laquo;Emma&nbsp;&raquo; pourrait faire l&rsquo;objet d&rsquo;une fantastique<span>&nbsp; </span>adaptation en s&eacute;rie t&eacute;l&eacute;, car elle n&rsquo;aurait pas &agrave; rougir de la comparaison avec &laquo;&nbsp;Downton Abbey&nbsp;&raquo;. Le dernier &laquo;&nbsp;&eacute;pisode&nbsp;&raquo; concluant le r&eacute;cit est d&rsquo;ailleurs d&rsquo;une &eacute;motion, d&rsquo;une beaut&eacute; et d&rsquo;une perfection comme rarement une fin de manga a pu nous les procurer.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Pour tous ces arguments, et oui, parce que Kaoru Mori et la douce &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; le m&eacute;ritent r&eacute;ellement, cette magnifique &eacute;dition m&eacute;rite largement un 19/20.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Je ne suis pas all&eacute;e jusqu&rsquo;au 20/20. J&rsquo;aurais pu, tant j&rsquo;&eacute;tais enthousiaste, d&eacute;vorant les tomes &agrave; la suite jusqu&rsquo;&agrave; trois heures du matin. (C&rsquo;est que j&rsquo;avais oubli&eacute; pas mal de choses depuis ma lecture rapide au sous-sol des galeries Lafayette&nbsp;!) Cependant j&rsquo;ai vraiment regrett&eacute; que l&rsquo;auteur s&rsquo;&eacute;gare dans des disgressions inutiles. Consacrer tout un chapitre &agrave; un &eacute;cureuil certes mignon mais totalement anecdotique, plut&ocirc;t qu&rsquo;au myst&eacute;rieux et t&eacute;n&eacute;breux Hans, un valet v&eacute;ritablement sosie de Hugh Jackman, toutes les femmes comprendront ma d&eacute;ception. De m&ecirc;me, certains personnages que l&rsquo;on ne voit jamais tout le long du r&eacute;cit apparaissent de mani&egrave;re tr&egrave;s maladroite en derni&egrave;re minute, comme une justification pour le happy end g&eacute;n&eacute;ral. Je pense notamment &agrave; la mani&egrave;re dont la tendre Grace , l&rsquo;une des s&oelig;urs de William, nous cache pendant quatre tomes et demi le visage de son fianc&eacute; (au point qu&rsquo;il en devient une l&eacute;gende urbaine, et que l&rsquo;on pr&eacute;sume que le vrai but de la demoiselle est d&rsquo;entrer dans les ordres). Elle<span>&nbsp; </span>se retrouve brusquement, d&rsquo;une page &agrave; l&rsquo;autre,<span>&nbsp; </span>mari&eacute;e et m&egrave;re de son premier enfant, avant m&ecirc;me l&rsquo;&eacute;pilogue consacr&eacute; &agrave; William et Emma, sans que l&rsquo;on n&rsquo;ait rien vu de ces deux &eacute;v&egrave;nements pourtant importants dans cette famille o&ugrave; les &laquo;&nbsp;enfants&nbsp;&raquo; (m&ecirc;me devenus grands) restent proches les uns des autres.</span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Malgr&eacute; tout, je n&rsquo;h&eacute;site pas &agrave; le dire, &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; est un chef d&rsquo;&oelig;uvre de manga, recommand&eacute; &agrave; bien des publics&nbsp;: les lectrices de shojo, les passionn&eacute;s d&rsquo;histoire, les fans de s&eacute;ries t&eacute;l&eacute; (j&rsquo;insiste, c&rsquo;est le m&ecirc;me principe), les amateurs de litt&eacute;rature. Avec une arme pareille, vous pouvez m&ecirc;me convaincre les sceptiques qui &laquo;&nbsp;n&rsquo;aiment pas les mangas mais n&rsquo;en ont jamais lus&nbsp;&raquo; que le talent est universel et le neuvi&egrave;me art respect&eacute; dans toute sa splendeur. </span></p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal"><span>Quand aux esth&egrave;tes du manga, ils savent d&eacute;j&agrave; qu&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;Emma &raquo; est un joyau rare, &agrave; se procurer absolument et &agrave; conserver pr&eacute;cieusement dans sa biblioth&egrave;que et sa collection.</span></p> <p class="MsoNormal">&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">A quand en France<span>&nbsp; </span>les DVD de l&rsquo;adaptation en anime&nbsp;?</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center">&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center">&nbsp;</p> https://www.manga-news.com/public/images/membres/.Cycylavachedellespace-150_s.jpg Commentaire de Cycylavachedellespace https://www.manga-news.com/index.php/serie/Emma urn:md5:9b0ee32b744dd6c28e62c5609862fd6c Sun, 27 Apr 2014 20:43:23 +0200 manga-news <p><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w:PunctuationKerning/> <w:ValidateAgainstSchemas/> <w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid> <w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent> <w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText> <w:Compatibility> <w:BreakWrappedTables/> <w:SnapToGridInCell/> <w:WrapTextWithPunct/> <w:UseAsianBreakRules/> <w:DontGrowAutofit/> </w:Compatibility> <w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:LatentStyles DefLockedState="false" LatentStyleCount="156"> </w:LatentStyles> </xml><![endif]--><!--[if !mso]><object classid="clsid:38481807-CA0E-42D2-BF39-B33AF135CC4D" id=ieooui></object> <style> st1\:*{behavior:url(#ieooui) } </style> <![endif]--><!--[if gte mso 10]> <style> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-ansi-language:#0400; mso-fareast-language:#0400; mso-bidi-language:#0400;} </style> <![endif]--></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>EMMA</strong></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>De&nbsp;: Kaoru Mori </strong></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>(R&eacute;&eacute;dition, tomes 1 &agrave; 5, &eacute;ditions Ki-oon, collection Latitudes)</strong></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong>&nbsp;</strong></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">Aujourd&rsquo;hui, je m&rsquo;attelle &agrave; une t&acirc;che difficile. <span>Pour peu que vous portiez ne serait-ce qu&rsquo;un minimum d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t aux mangas, vous avez in&eacute;vitablement d&eacute;j&agrave; entendu parler d&rsquo;Emma et/Ou de Kaoru Mori, que ce soit sur Internet et les milliers de posts qui lui sont consacr&eacute;s, dans la presse, chez votre Libraire ou dans les paroles de vos amis. </span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">Alors, moi, simple lectrice lambda que pourrais-je &eacute;crire de bien int&eacute;ressant dans cette critique au sujet d&rsquo;un manga sacr&eacute;<span>&nbsp; </span>du Prix d'excellence du Japan Media Arts Festival, et de son auteur &agrave; la r&eacute;putation d&eacute;sormais internationale, couronn&eacute;e du Prix interg&eacute;n&eacute;rations du festival d'Angoul&ecirc;me pour <em>Bride Stories&nbsp;?</em><span> Rien que vous ne sachiez sans doute d&eacute;j&agrave;.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span><span>&nbsp;</span>Mais puisque<span>&nbsp; </span>vous avez d&eacute;cid&eacute; de rester, faisons ensemble un voyage dans le temps&hellip;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>En&nbsp;l&rsquo;an de gr&acirc;ce 2007, se procurer un manga dans ma ville &eacute;tait un vrai parcours du combattant. Aucune librairie sp&eacute;cialis&eacute;e, une librairie g&eacute;n&eacute;raliste o&ugrave; l&rsquo;on vous regardait de travers si vous osiez prononcer le mot de l&rsquo;inf&acirc;mie, et de toutes fa&ccedil;ons, les quelques rares sp&eacute;cimens survivants au rayon manga du supermarch&eacute; s&rsquo;appelaient Yugi-oh et Naruto. Comble de la disgr&acirc;ce, votre servante &eacute;tait &eacute;tudiante, donc fauch&eacute;e. Sortez les violons.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Dans ce marasme gris&acirc;tre de d&eacute;solation subsistait une oasis d&rsquo;espoir&nbsp;: le sous-sol des galeries Lafayette, o&ugrave; se trouvait alors un espace librairie, dont une grande partie destin&eacute;e aux bandes dessin&eacute;es et &agrave; quelques rares mais tr&egrave;s bonnes s&eacute;ries manga. L&rsquo;ensemble &eacute;tait agenc&eacute; de mani&egrave;re totalement inadapt&eacute;e, et il fallait se frayer un chemin dans ce labyrinthe de tomes empil&eacute;s les uns sur les autres faute de rayonnage pour les accueillir, plonger sous les tables et fouiller tel un arch&eacute;ologue du neuvi&egrave;me art pour d&eacute;couvrir parfois, cach&eacute;e sous des cartons entiers d&rsquo;un &laquo;&nbsp;Titeuf&nbsp;&raquo; alors &agrave; l&rsquo;apog&eacute;e de sa carri&egrave;re, une p&eacute;pite d&rsquo;or japonaise.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;un jour, apr&egrave;s qu&rsquo;une trentaine de tomes de &laquo;&nbsp;Lanfeust de Troy&nbsp;&raquo; se soient &eacute;croul&eacute;s sur ma t&ecirc;te, je d&eacute;couvrais, cach&eacute;e dans l&rsquo;ombre et discr&egrave;te, la d&eacute;licate &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; qui rappelons-le, est le sujet de cet article. Avant de nous int&eacute;resser &agrave; son histoire, merci de respecter une minute de silence &agrave; la m&eacute;moire de l&rsquo;espace librairie des Galeries Lafayette de ma ville, aujourd&rsquo;hui disparu. Mais vous pouvez maintenant y acheter des m&eacute;nag&egrave;res de 48 couverts en argent&hellip; 10% sur le linge de maison.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Je n&rsquo;avais pas pu, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, m&rsquo;acheter les tomes d&rsquo;Emma , alors &eacute;dit&eacute;e par Kurokawa, et que je consultais sur place, aux al&eacute;as de ses sorties. Mais son auteur ayant ensuite fait le triomphe &laquo;&nbsp;Bride Stories&nbsp;&raquo;, les excellentes &eacute;ditions Ki-oon d&eacute;cid&egrave;rent de r&eacute;-&eacute;diter la s&eacute;rie en 2012, dans sa collection Latitudes, rassemblant les tomes en volume double et en grand format. La r&eacute;volution de mon pouvoir d&rsquo;achat, la popularisation du manga et No&euml;l &eacute;tant pass&eacute;s par l&agrave;, je me procurais cette nouvelles &eacute;dition avec le plus grand d&eacute;lice.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Dans l&rsquo;angleterre victorienne, Emma est une petite orpheline sans nom de famille, maltrait&eacute;e par son oncle et sa tante qui l&rsquo;ont, un temps,<span>&nbsp; </span>accueillie. Kidnapp&eacute;e dans le but d&rsquo;&ecirc;tre revendue &agrave; une maison close, Emma parvient &agrave; s&rsquo;&eacute;chapper &agrave; temps mais conna&icirc;t ensuite la d&eacute;brouille et la mis&egrave;re des enfants des rues. Elle est cependant sauv&eacute;e de son sombre destin lorsqu&rsquo;elle est remarqu&eacute;e est recueillie par Mme Stowner, une pr&eacute;ceptrice &agrave; la retraite. Celle-ci a exerc&eacute; dans les demeures de &laquo;&nbsp;bonne famille&nbsp;&raquo;, &eacute;duquant les t&ecirc;tes blondes de la haute soci&eacute;t&eacute; anglaise. Convaincue du pouvoir de l&rsquo;&eacute;ducation, Madame Stowner, veuve et sans enfants, prend en charge l&rsquo;instruction et les bonnes mani&egrave;res d&rsquo;Emma (ainsi que myopie, et oui il faut inscrire Emma dans la cat&eacute;gorie des h&eacute;ro&iuml;nes &agrave; lunettes) . Emma devient alors une splendide et parfaite femme de chambre , discr&egrave;te et travailleuse, <span>&nbsp;</span>mais une femme de chambre instruite et qui pratique quatre langues. (&agrave; l&rsquo;&eacute;poque, &ccedil;a ne courait pas les rues&nbsp;!)</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>L&rsquo;histoire du premier tome d&eacute;bute lorsque Mme Stowner re&ccedil;oit la visite de l&rsquo;un de ses anciens &eacute;l&egrave;ves, le jeune William Jones, fils a&icirc;n&eacute; d&rsquo;une famille de &laquo;&nbsp;parvenus&nbsp;&raquo; qui a su se frayer un chemin dans la haute soci&eacute;t&eacute; anglaise. Curieusement, bien qu&rsquo;ils n&rsquo;aient que peu d&rsquo;ann&eacute;es d&rsquo;&eacute;cart et qu&rsquo;ils aient tout deux connus Mme Stowner durant leur enfance, Emma et William ne s&rsquo;&eacute;taient jamais rencontr&eacute;s, pas m&ecirc;me crois&eacute;s, jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>En quelques cases et parce qu&rsquo;il fallait bien que l&rsquo;histoire d&eacute;marre, le jeune h&eacute;ritier na&iuml;f et la femme de chambre discr&egrave;te connaissent un coup de foudre mutuel, mais sage et pudique comme le sont les premiers amours. D&egrave;s lors, durant les cinq tomes qui suivront (10 dans l&rsquo;&eacute;dition originale), le lecteur suivra le long combat des deux tourtereaux pour faire triompher leur romance dans une soci&eacute;t&eacute; tr&egrave;s hi&eacute;rarchis&eacute;e o&ugrave;, pensait-on, chacun devait rester &laquo;&nbsp;&agrave; sa place&nbsp;&raquo;. On peut m&ecirc;me dire qu&rsquo;apr&egrave;s le tome trois, le couple de personnages principaux devient finalement secondaire, Kaoru Mori leur pr&eacute;f&eacute;rant la retranscription fouill&eacute;e d&rsquo;une grande fresque &agrave; la Rougon-Macquart, o&ugrave; de multiples destins et personnages se croisent, s&rsquo;aiment parfois, ou ne se parlent jamais&hellip;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Les vrais nobles ankylos&eacute;s dans des traditions de plus en plus d&eacute;su&egrave;tes, les nouveaux riches avec leurs miettes de fortune et avides d&rsquo;espoir, les riches &eacute;trangers et les artistes libres, fantasques et passionn&eacute;s (avouez que vous, vous auriez bien &eacute;t&eacute; tent&eacute;es de partir avec un beau prince Hindou plut&ocirc;t que de rester femme de chambre&nbsp;;) ),<span>&nbsp; </span>les domestiques aux deux visages, pleins de panache et de r&ecirc;ves sous une docilit&eacute; apparente,<span>&nbsp; </span>et les mendiants dans la rue, o&ugrave; la seule loi est celle d&rsquo;&ecirc;tre pr&ecirc;t &agrave; tout pour survivre. On remarquera d&rsquo;ailleurs que durant la majorit&eacute; du r&eacute;cit on ne voit surtout que les &laquo;&nbsp;tr&egrave;s riches&nbsp;&raquo; et les &laquo;&nbsp;tr&egrave;s pauvres&nbsp;&raquo;. La classe &laquo;&nbsp;moyenne&nbsp;&raquo; est quasi inexistante et n&rsquo;appara&icirc;tra que lorsque la chronologie du r&eacute;cit s&rsquo;&eacute;loigne du XIX&egrave;me si&egrave;cle pour se rapprocher avec la r&eacute;volution industrielle du<span>&nbsp; </span>XXeme si&egrave;cle.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Le travail de recherche est impressionnant (notamment selon l&rsquo;aveu de l&rsquo;auteur, par une &eacute;tude de la version Granada de &laquo;&nbsp;Sherlock Holmes&nbsp;&raquo;), celui r&eacute;alis&eacute; sur chaque planche &agrave; couper le souffle. Pouvoir en admirer chaque d&eacute;tail gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;&eacute;dition grand format de Ki-oon est presque un privil&egrave;ge. </span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Kaoru Mori r&eacute;alise un travail minutieux et r&eacute;ellement cin&eacute;matographique. Elle nous entra&icirc;ne avec une v&eacute;racit&eacute; flamboyante de l&rsquo;exposition universelle au parfum envo&ucirc;tant de l&rsquo;Inde, d&rsquo;une fl&acirc;nerie en barque &agrave; une locomotive &agrave; vapeur, du luxe foisonnant et scandaleux des grands salons &agrave; la mis&egrave;re des bas-fonds de Londres&nbsp;; c&rsquo;est un tourbillon fou et passionnant o&ugrave; se m&ecirc;le une foule de sentiments, mais avec une retranscription fid&egrave;le de la retenue, des silences, des moments de gr&acirc;ce&hellip;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Impossible de ne pas se dire &agrave; sa lecture qu&rsquo;&nbsp;&laquo;Emma&nbsp;&raquo; pourrait faire l&rsquo;objet d&rsquo;une fantastique<span>&nbsp; </span>adaptation en s&eacute;rie t&eacute;l&eacute;, car elle n&rsquo;aurait pas &agrave; rougir de la comparaison avec &laquo;&nbsp;Downton Abbey&nbsp;&raquo;. Le dernier &laquo;&nbsp;&eacute;pisode&nbsp;&raquo; concluant le r&eacute;cit est d&rsquo;ailleurs d&rsquo;une &eacute;motion, d&rsquo;une beaut&eacute; et d&rsquo;une perfection comme rarement une fin de manga a pu nous les procurer.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Pour tous ces arguments, et oui, parce que Kaoru Mori et la douce &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; le m&eacute;ritent r&eacute;ellement, cette magnifique &eacute;dition m&eacute;rite largement un 19/20.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Je ne suis pas all&eacute;e jusqu&rsquo;au 20/20. J&rsquo;aurais pu, tant j&rsquo;&eacute;tais enthousiaste, d&eacute;vorant les tomes &agrave; la suite jusqu&rsquo;&agrave; trois heures du matin. (C&rsquo;est que j&rsquo;avais oubli&eacute; pas mal de choses depuis ma lecture rapide au sous-sol des galeries Lafayette&nbsp;!) Cependant j&rsquo;ai vraiment regrett&eacute; que l&rsquo;auteur s&rsquo;&eacute;gare dans des disgressions inutiles. Consacrer tout un chapitre &agrave; un &eacute;cureuil certes mignon mais totalement anecdotique, plut&ocirc;t qu&rsquo;au myst&eacute;rieux et t&eacute;n&eacute;breux Hans, un valet v&eacute;ritablement sosie de Hugh Jackman, toutes les femmes comprendront ma d&eacute;ception. De m&ecirc;me, certains personnages que l&rsquo;on ne voit jamais tout le long du r&eacute;cit apparaissent de mani&egrave;re tr&egrave;s maladroite en derni&egrave;re minute, comme une justification pour le happy end g&eacute;n&eacute;ral. Je pense notamment &agrave; la mani&egrave;re dont la tendre Grace , l&rsquo;une des s&oelig;urs de William, nous cache pendant quatre tomes et demi le visage de son fianc&eacute; (au point qu&rsquo;il en devient une l&eacute;gende urbaine, et que l&rsquo;on pr&eacute;sume que le vrai but de la demoiselle est d&rsquo;entrer dans les ordres). Elle<span>&nbsp; </span>se retrouve brusquement, d&rsquo;une page &agrave; l&rsquo;autre,<span>&nbsp; </span>mari&eacute;e et m&egrave;re de son premier enfant, avant m&ecirc;me l&rsquo;&eacute;pilogue consacr&eacute; &agrave; William et Emma, sans que l&rsquo;on n&rsquo;ait rien vu de ces deux &eacute;v&egrave;nements pourtant importants dans cette famille o&ugrave; les &laquo;&nbsp;enfants&nbsp;&raquo; (m&ecirc;me devenus grands) restent proches les uns des autres.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Malgr&eacute; tout, je n&rsquo;h&eacute;site pas &agrave; le dire, &laquo;&nbsp;Emma&nbsp;&raquo; est un chef d&rsquo;&oelig;uvre de manga, recommand&eacute; &agrave; bien des publics&nbsp;: les lectrices de shojo, les passionn&eacute;s d&rsquo;histoire, les fans de s&eacute;ries t&eacute;l&eacute; (j&rsquo;insiste, c&rsquo;est le m&ecirc;me principe), les amateurs de litt&eacute;rature. Avec une arme pareille, vous pouvez m&ecirc;me convaincre les sceptiques qui &laquo;&nbsp;n&rsquo;aiment pas les mangas mais n&rsquo;en ont jamais lus&nbsp;&raquo; que le talent est universel et le neuvi&egrave;me art respect&eacute; dans toute sa splendeur. </span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>&nbsp;</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal"><span>Quand aux esth&egrave;tes du manga, ils savent d&eacute;j&agrave; qu&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;Emma &raquo; est un joyau rare, &agrave; se procurer absolument et &agrave; conserver pr&eacute;cieusement dans sa biblioth&egrave;que et sa collection.</span></p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal">A quand en France<span>&nbsp; </span>les DVD de l&rsquo;adaptation en anime&nbsp;?</p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> https://www.manga-news.com/public/images/membres/.Cycylavachedellespace-150_s.jpg