Manganews - Radiant Historia : Perfect Chronology https://www.manga-news.com Toute l'actualité du manga : présentation de toutes les séries sorties en France, le planning, les résumés, les auteurs, les éditeurs, manga en ligne, dossiers... Fr Thu, 08 05 2025 03:13:58 +0200 manga-news.com http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss manga-news Commentaire de Voq https://www.manga-news.com/index.php/jeuvideo/Radiant-Historia-:-Perfect-Chronology-Nintendo-3DS urn:md5:cca2f763c445d0c515ac7752661c7de5 Sat, 12 Feb 2022 18:38:44 +0100 manga-news <p>Quelque part, j'ai toujours plus ou moins consid&eacute;r&eacute; que les consoles portables &eacute;taient secondaires, destin&eacute;es aux &laquo; petits &raquo; jeux, pendant que les vrais bons jeux se vivaient sur &eacute;cran de t&eacute;l&eacute;. D'accord, j'aimais bien ma Game Boy (ou mon Game Boy, au choix) avec Mario/Wario Land puis Pokemon... mais &ccedil;a ne valait clairement pas la Master System avec Alex Kidd puis la Nintendo 64 avec Super Mario 64 et la Playstation avec Final Fantasy. C'&eacute;tait bien pour emmener, ou surtout parce qu'on ne pouvait pas toujours monopoliser la t&eacute;l&eacute; familiale, gu&egrave;re plus. Autant dire qu'&agrave; partir du moment o&ugrave; j'ai eu ma propre t&eacute;l&eacute;, j'ai compl&egrave;tement cess&eacute; de m'int&eacute;resser au format portable.<br /><br />Quand j'ai fini par y revenir, &agrave; force d'entendre parler de telle ou telle p&eacute;pite, la carri&egrave;re de la 3DS &eacute;tait d&eacute;j&agrave; bien entam&eacute;e et la Vita abandonn&eacute;e par son constructeur, bien que pas encore par les &eacute;diteurs tiers. J'ai alors d&eacute;couvert des jeux qui n'&eacute;taient pas (ou pas encore) sortis sur consoles de salon, et qui pourtant valaient leur pesant de cacahu&egrave;tes, dont certains &agrave; qui le format portable correspondait bien : les g&eacute;niaux Zero Escape, les barr&eacute;s Danganronpa, les moins inoubliables mais tout de m&ecirc;me sympathiques Professeur Layton...<br />Mais sur les genres plus classiques (action/aventure, plate-forme, RPG...), malgr&eacute; quelques fameux contre-exemples (les Castlevania de GBA/DS), je n'ai toujours pas r&eacute;ussi &agrave; me d&eacute;barrasser de ce pr&eacute;jug&eacute; qu'un jeu de console portable est un petit jeu, pas suffisamment bon ou ambitieux pour sortir sur console de salon. Ou un portage sur &eacute;cran riquiqui d'un jeu qui n'avait auparavant pas fait le voyage jusqu'&agrave; chez nous, mais ceci est un autre d&eacute;bat (coucou Tales Of The Abyss, auquel je n'ai pas encore jou&eacute; pour cette raison pr&eacute;cise).<br /><br />Ce qui nous am&egrave;ne &agrave; Radiant Historia: Perfect Chronology qui, bien que se pr&eacute;sentant comme la nouvelle mouture d'un JRPG culte, se base en fait sur un jeu initialement sorti sur DS en 2011. Et in&eacute;dit en Europe, donc le coup du &laquo; red&eacute;couvrez ce classique du RPG &raquo;, &ccedil;a n'a pas d&ucirc; parler &agrave; grand-monde par chez nous... quoique, j'imagine que &ccedil;a ne fait pas une si mauvaise pub.<br />Je me lance donc avec l'id&eacute;e d'un jeu potentiellement sympa mais sans v&eacute;ritables attentes. Regrettant juste, consid&eacute;rant la sortie japonaise courant 2017, qu'&agrave; peu de choses pr&egrave;s il serait arriv&eacute; sur Switch plut&ocirc;t que sur 3DS, parce que petit jeu ou pas, 2D ou 3D, je reste convaincu qu'un RPG s'appr&eacute;cie mieux sur le t&eacute;l&eacute;viseur. D'un autre c&ocirc;t&eacute;, je ne vais pas trop me plaindre non plus, je l'ai pay&eacute; 5&euro; quelques mois apr&egrave;s sa sortie occidentale parce que la boutique liquidait ce qui restait du rayon 3DS. Et accessoirement, la Switch m&eacute;rite la palme de la console la moins fiable qui me soit pass&eacute;e entre les mains, mais ceci aussi est un autre d&eacute;bat.<br /><br />Finalement, mes pr&eacute;jug&eacute;s &eacute;taient-ils justifi&eacute;s ? Inutile d'entretenir le suspense : non, ils ne l'&eacute;taient pas. Malgr&eacute; quelques d&eacute;fauts, ce Radiant Historia: Perfect Chronology s'est impos&eacute; comme une tr&egrave;s bonne surprise.<br /><br /><br /><strong>JRPG &agrave; l'ancienne, mais pas trop</strong><br /><br />Loin de chercher la prouesse graphique, Radiant Historia nous met tout de suite dans le bain avec une vue de dessus qu'on dirait tout droit sortie d'une Super Nintendo, sans aucun doute le meilleur choix pour les consoles concern&eacute;es. D&egrave;s lors, on prend tr&egrave;s vite ses marques, et bien que les d&eacute;cors ne pr&eacute;sentent rien de bien original, ils sont suffisamment vari&eacute;s (la ville industrielle, la ville plus traditionnelle avec son ch&acirc;teau, le d&eacute;sert, la for&ecirc;t, les ruines, etc.) pour maintenir le plaisir de l'exploration et fournir &agrave; l'histoire un cadre ad&eacute;quat.<br />&Agrave; ce titre, le level-design donne dans le simple mais efficace, avec une bonne gestion de l'espace, et des environnements ni trop r&eacute;duits ni inutilement vastes, ainsi que des chemins qui se d&eacute;bloquent avec les comp&eacute;tences acquises au fil de l'aventure, &eacute;vitant la redondance malgr&eacute; certains secteurs que l'on traverse &agrave; de multiples reprises.<br />&Agrave; noter &eacute;galement, plut&ocirc;t que d'explorer une map globale &agrave; partir de laquelle on entre dans les villes / donjons, ces lieux sont s&eacute;par&eacute;s par des terrains &agrave; la mani&egrave;re des Tales Of modernes, tandis que la carte du continent ne sert qu'&agrave; se rep&eacute;rer et s&eacute;lectionner sa destination. On passera d'ailleurs bien plus de temps sur ces terrains, dont la travers&eacute;e est n&eacute;cessaire au cours de nos d&eacute;placements (avec un bestiaire adapt&eacute; &agrave; la progression dans l'aventure), que dans de v&eacute;ritables donjons, somme toute peu nombreux et &agrave; usage unique.<br /><br />Suivant la vue de dessus, le jeu ne propose ni mod&eacute;lisation d&eacute;taill&eacute;e des personnages, ni v&eacute;ritables cin&eacute;matiques. Si ces derni&egrave;res ne sont palli&eacute;es que par de rares illustrations fixes lors de certains &eacute;v&eacute;nements, les personnages, quant &agrave; eux, ont droit &agrave; des portraits anim&eacute;s de diverses expressions qui apparaissent au premier plan lors des dialogues, de quoi les rendre plus proches de nous. D'ailleurs, entre leur personnalit&eacute; et ce chara-design assez r&eacute;ussi, c'est sans peine que l'on s'attachera &agrave; eux, et l'on s'int&eacute;ressera d'autant plus &agrave; leurs luttes et p&eacute;r&eacute;grinations.<br />Notons toutefois que si les dialogues de nos protagonistes ainsi que des autres personnages essentiels sont int&eacute;gralement doubl&eacute;s, notre version europ&eacute;enne ne propose que les voix anglaises. De bonne facture, d'accord, mais pour un jeu sorti en 2018, on s'attendrait &agrave; avoir le choix de la VO.<br /><br />C&ocirc;t&eacute; combats, les ennemis apparaissent sur le terrain, avec possibilit&eacute; de les esquiver si l'on souhaite juste traverser une zone au plus vite, et surtout de les assommer pour commencer l'affrontement avec un avantage. Une fois entr&eacute; en contact, l'&eacute;cran de combat s'affiche, et on a l&agrave; aussi droit &agrave; du classique avec l'incontournable tour par tour, sans oublier une petite touche d'originalit&eacute; afin de ne pas donner dans le vu et revu. Si notre &eacute;quipe de trois personnages actifs est clou&eacute;e &agrave; droite de l'&eacute;cran comme dans un vieux Final Fantasy, les ennemis, eux, sont dispos&eacute;s sur une grille de morpion (trois cases sur trois), et outre les habituelles faiblesses/r&eacute;sistances, le gros de la strat&eacute;gie viendra de leurs d&eacute;placements.<br />Plus proches, ils frappent plus fort, plus &eacute;loign&eacute;s, ils frappent moins fort, c'est convenu. Les comp&eacute;tences qui peuvent avoir diverses zones d'action, aussi. L&agrave; o&ugrave; &ccedil;a devient plus int&eacute;ressant, c'est qu'une partie de nos actions a pour but de les d&eacute;placer. Repousser vers l'arri&egrave;re, tirer vers l'avant, projeter &agrave; droite ou &agrave; gauche, &agrave; l'exception de quelques types d'ennemis inamovibles, &agrave; nous d'utiliser ces d&eacute;placements &agrave; notre avantage, que ce soit simplement pour &eacute;loigner des adversaires un peu trop costauds, ou surtout pour les regrouper sur une m&ecirc;me case et donc attaquer tout ce petit monde en m&ecirc;me temps...<br />Je ne sais pas si c'est tr&egrave;s clair, alors prenons un exemple simple, avec trois adversaires align&eacute;s l'un derri&egrave;re l'autre. Une action Push sur le plus proche lui fait subir de l&eacute;gers d&eacute;g&acirc;ts et l'envoie sur la case de celui directement derri&egrave;re ; une deuxi&egrave;me action Push leur inflige maintenant de l&eacute;gers d&eacute;g&acirc;ts &agrave; tous les deux, et les exp&eacute;dient tout au fond, avec le troisi&egrave;me ; reste &agrave; user d'un sort ou d'une comp&eacute;tence puissante, ou m&ecirc;me d'une simple attaque, qui les touchera tous les trois au lieu d'une cible unique.<br />Mais attention, d&egrave;s que nos personnages ont &eacute;puis&eacute; leurs tours et qu'on passe &agrave; l'ennemi, c'est retour &agrave; chacun sa case... d'o&ugrave; l'utilit&eacute; de commencer le combat avec l'avantage, et parfois la possibilit&eacute; d'&eacute;liminer tout le monde d'entr&eacute;e de jeu. &Agrave; combiner avec la possibilit&eacute; d'&eacute;changer les tours de nos personnages, voire avec un ennemi afin de le faire agir plus t&ocirc;t mais disposer ainsi de plus de tours d'affil&eacute;e ; avec un compteur de coups encha&icirc;n&eacute;s, qui procure notamment des bonus d'exp&eacute;rience ; avec les zones d'effet des comp&eacute;tences et sorts ; avec la possibilit&eacute; de poser des pi&egrave;ges et d'y pousser soi-m&ecirc;me l'adversaire ; avec la possibilit&eacute; pour l'adversaire de lancer des effets bonus sur certaines cases ou dans certaines configurations ; avec les sp&eacute;cificit&eacute;s de chaque ennemi (non seulement leurs affinit&eacute;s &eacute;l&eacute;mentaires, mais aussi leur volume, car certains occupent plus d'une case) ; avec les PM que toutes ces actions consomment (pas si facile de les recharger en dehors des auberges)... et on se retrouve avec une dimension strat&eacute;gique assez pouss&eacute;e tout en restant tr&egrave;s accessible, et un JRPG disposant d'une identit&eacute; propre plut&ocirc;t qu'un tour par tour comme n'importe quel autre...<br />...un constat qui s'applique tout autant au gameplay qu'&agrave; l'histoire.<br /><br /><br /><strong>Un destin, deux histoires</strong><br /><br />Depuis l'effondrement de l'ancien empire, le continent de Vainqueur est en proie &agrave; la d&eacute;sertification. Cela fait de longues ann&eacute;es que deux grandes puissances sont en guerre pour le contr&ocirc;le des ressources, accentuant le probl&egrave;me plut&ocirc;t que de l'endiguer. D'un c&ocirc;t&eacute; Alistel, brillant par le d&eacute;veloppement de sa technologie &laquo; thaumatech &raquo; et guid&eacute;e par le proph&egrave;te Noah... ou plut&ocirc;t son porte-parole le g&eacute;n&eacute;ral Hugo, depuis que Noah a cess&eacute; de faire des apparitions publiques. Et de l'autre, le plus traditionnel royaume de Granorg, soumis &agrave; la tyrannique reine Protea et dirig&eacute; dans l'ombre par les intrigants comte Selvan et colonel Dias.<br /><br />Stocke est un agent des services secrets de l'arm&eacute;e d'Alistel. Dans le cadre d'une mission, son sup&eacute;rieur, Heiss, lui confie un &eacute;trange livre, appel&eacute; &laquo; White Chronicle &raquo;, ainsi que deux subordonn&eacute;s, Raynie et Marco.<br />Le livre lui inflige alors une vision troublante : Raynie et Marco gisant, morts. Et malgr&eacute; toutes ses pr&eacute;cautions, cette vision finit par se r&eacute;aliser au cours de la mission. Lui-m&ecirc;me &agrave; deux doigts d'y passer, Stocke est myst&eacute;rieusement transport&eacute; en un lieu &eacute;trange, Historia, o&ugrave; il rencontre deux enfants se pr&eacute;sentant comme les guides du possesseur de la White Chronicle. Ils lui expliquent que l'ouvrage a le pouvoir de le faire revenir en arri&egrave;re jusqu'&agrave; certains moments-cl&eacute; de son histoire... et qu'il en aura besoin pour remettre le monde sur de bons rails avant que le d&eacute;sert ne submerge tout. Face &agrave; un Stocke peu confiant, un moyen s'impose de lui prouver qu'il peut rectifier l'histoire : sauver Raynie et Marco.<br /><br />Partant de l&agrave;, sa qu&ecirc;te le m&egrave;nera &agrave; travers tout le continent, mais aussi &agrave; naviguer entre deux histoires alternatives en fonction des choix qu'il a op&eacute;r&eacute;s. &Agrave; la cl&eacute;, rien moins que le salut du monde...<br /><br /><em>L'&eacute;quipe :</em><br /><br />- Stocke : le protagoniste. &Eacute;p&eacute;iste de talent, c'est aussi le porteur de la &laquo; White Chronicle &raquo; qui lui permet de revenir dans son propre pass&eacute; ou de passer d'une histoire &agrave; l'autre. Il doit garder le secret sur ce pouvoir.<br />- Raynie : lanci&egrave;re et utilisatrice de sorts &eacute;l&eacute;mentaux. Avec Marco, ils sont les seuls survivants d'une troupe de mercenaires d&eacute;cim&eacute;s par une attaque de monstres. Recueillis par le chef des services secrets, Heiss, sur ordre de ce dernier ils assistent Stocke dans sa mission.<br />- Marco : &eacute;p&eacute;iste et soigneur du groupe. Comme Raynie, ancien mercenaire subordonn&eacute; &agrave; Stocke.<br />- Rosch : lancier &eacute;quip&eacute; d'un bras m&eacute;canique &laquo; thaumatech &raquo;, capitaine dans l'arm&eacute;e d'Alistel et meilleur ami de Stocke. Il demande &agrave; ce dernier d'abandonner les services secrets et de le rejoindre dans l'arm&eacute;e r&eacute;guli&egrave;re. La r&eacute;ponse de Stocke &agrave; cette proposition sera le point de d&eacute;part des deux histoires alternatives.<br />- Aht : utilisatrice de pi&egrave;ges &eacute;l&eacute;mentaux et personnage de soutien. Jeune fille de la tribu des Satyros (un peuple regroup&eacute; avec les Gutrals sous l'appellation Beastkind, les hommes-b&ecirc;tes), elle voyage avec une troupe d'artistes ambulants. C'est aussi une shaman qui peut guider les esprits errants vers l'au-del&agrave;. Sauv&eacute;e d'une attaque de monstre par Stocke, elle se prend d'affection pour ce dernier.<br />- Gafka : guerrier membre de la tribu des Gutrals (un homme-b&ecirc;te), c'est une v&eacute;ritable force de la nature. Exil&eacute; de sa for&ecirc;t natale, il agit d&eacute;sormais en protecteur de Celestia, la patrie des Satyros.<br />- Eruca : tireuse et magicienne. Princesse de Granorg, elle s'oppose &agrave; la tyrannie de sa belle-m&egrave;re, la reine Protea. Elle est troubl&eacute;e par la ressemblance de Stocke avec son fr&egrave;re, d&eacute;c&eacute;d&eacute; des ann&eacute;es plus t&ocirc;t.<br /><br /><em>D&eacute;roulement :</em><br /><br />Une fois les bases du jeu pos&eacute;es, Rosch nous fait une proposition qui scindera l'histoire en deux chemins bien distincts. D'un c&ocirc;t&eacute;, Stocke, accompagn&eacute; de Raynie et Marco, rejoint l'arm&eacute;e r&eacute;guli&egrave;re et plus particuli&egrave;rement la brigade de son ami, dont la renomm&eacute;e grandissante ne semble pas au go&ucirc;t d'un certain g&eacute;n&eacute;ral... De l'autre, le trio reste dans les services secrets et se voit confier des missions toujours plus dangereuses, aux objectifs pas forc&eacute;ment louables.<br />Cela dit, inutile de cogiter quant &agrave; la voie &agrave; choisir : la r&eacute;ponse est les deux. En effet, quel que soit le choix effectu&eacute; &agrave; l'origine, on sera r&eacute;guli&egrave;rement bloqu&eacute; dans notre progression parce qu'il nous manque un objet, une information ou une comp&eacute;tence que l'on obtient dans l'autre histoire. On se retrouve ainsi &agrave; jongler entre les deux chronologies, progressant alternativement dans l'une et l'autre au gr&eacute; des envies ou des besoins.<br />&Agrave; noter que si d'autres choix ponctuent r&eacute;guli&egrave;rement l'aventure, aucun ne g&eacute;n&eacute;rera de nouvel embranchement dans l'histoire, juste une des nombreuses mauvaises fins possibles (dans l'immense majorit&eacute; des cas, le bon choix est facile &agrave; deviner ; sachant qu'on a de toute fa&ccedil;on la possibilit&eacute; de revenir en arri&egrave;re apr&egrave;s une mauvaise d&eacute;cision, on s'amuse alors &agrave; assister aux mauvaises fins juste pour voir comment un choix parfois anodin peut pr&eacute;cipiter la fin du monde ; le game over n'est pas &agrave; craindre ici, il ne peut venir que d'une &eacute;quipe mise au tapis en combat, pas d'un mauvais choix).<br /><br />Quant aux qu&ecirc;tes annexes, elles pousseront ce principe un peu plus loin en n&eacute;cessitant de naviguer non seulement entre les histoires, mais aussi entre les diff&eacute;rents chapitres de ces histoires, l&agrave; o&ugrave; l'intrigue principale demande finalement assez peu de retours en arri&egrave;re.<br />Bien que g&eacute;n&eacute;ralement simplistes dans leur accomplissement (le plus difficile &eacute;tant parfois de retrouver o&ugrave; et quand la qu&ecirc;te nous a &eacute;t&eacute; confi&eacute;e, haha), celles-ci ont l'avantage d'utiliser le concept du jeu et parfois de mener &agrave; de petites r&eacute;flexions sur le sujet : livrer un m&eacute;dicament dans le pass&eacute;, le b&eacute;n&eacute;ficiaire &eacute;tant d&eacute;j&agrave; mort dans le pr&eacute;sent ; r&eacute;unir pour une recette des ingr&eacute;dients qui ne devraient pas &ecirc;tre disponibles en m&ecirc;me temps ; obtenir des informations dans un lieu o&ugrave; l'on n'a plus acc&egrave;s...<br />Parmi ces qu&ecirc;tes, certaines consistent &agrave; r&eacute;colter des objets &agrave; travers le monde afin d'apprendre &agrave; nos personnages de nouvelles comp&eacute;tences bien utiles, mais surtout, d'autres sont des qu&ecirc;tes &laquo; cl&eacute; &raquo; ayant un impact sur les personnages (principaux ou secondaires) ou plus directement sur le monde lui-m&ecirc;me (trouver un moyen de faire pousser des plantes dans le d&eacute;sert), et qui sont n&eacute;cessaires &agrave; l'obtention de la vraie fin.<br />Un reproche, d'ailleurs, de ce point de vue : si une exploration consciencieuse mettra &agrave; jour la quasi-totalit&eacute; des qu&ecirc;tes, il y en a une qui, &agrave; moins d'un coup de chance, est absolument introuvable (pour ma part, c'&eacute;tait soit avoir recours &agrave; une solution, soit revenir dans le pass&eacute; pour TOUT reprendre depuis le d&eacute;but jusqu'&agrave; tomber dessus sans comprendre pourquoi elle n'&eacute;tait pas apparue la premi&egrave;re fois). Si encore, apr&egrave;s le boss final et les sc&egrave;nes d'&eacute;pilogue (plus ou moins nombreuses selon les qu&ecirc;tes cl&eacute; accomplies), on avait malgr&eacute; tout acc&egrave;s au g&eacute;n&eacute;rique ou au moins un vrai &eacute;cran de fin, &ccedil;a passerait, mais non ! On a juste droit &agrave; &laquo; Ce n'est pas fini, reviens en arri&egrave;re et cherche mieux &raquo;. Avoir besoin d'une soluce pour percer tous les secrets d'un jeu, je veux bien, mais quand c'est juste pour arriver &agrave; la fin (et dans le cas pr&eacute;sent, au chapitre suppl&eacute;mentaire, j'y viens), c'est un peu exag&eacute;r&eacute;.<br /><br /><br /><strong>Perfect Chronology : la version augment&eacute;e</strong><br /><br />&Agrave; l'image des Persona ou de Catherine, Radiant Historia: Perfect Chronology s'inscrit dans la d&eacute;marche d'Atlus de ressortir ses jeux dans une version enrichie quelque temps apr&egrave;s leur sortie initiale.<br />Ici, en commen&ccedil;ant une nouvelle partie, on nous donne le choix entre un &laquo; Append Mode &raquo;, o&ugrave; l'on suit d'abord l'aventure d'origine et o&ugrave; les ajouts se font &agrave; la fin, et un mode &laquo; Perfect Chronology &raquo; o&ugrave; les ajouts sont directement int&eacute;gr&eacute;s &agrave; l'aventure, en pr&eacute;cisant que ce deuxi&egrave;me mode est recommand&eacute; pour ceux qui connaissent d&eacute;j&agrave; le jeu. Ne connaissant pas le jeu, j'ai donc &eacute;cout&eacute; ce conseil et choisi la premi&egrave;re option. C'est donc d'exp&eacute;rience que je recommanderais la deuxi&egrave;me, nouveau venu ou non.<br /><br />Si l'on se renseigne un peu sur le jeu, on apprend que cette version enrichie propose rien moins qu'une troisi&egrave;me chronologie, parall&egrave;le aux deux lignes temporelles d'origine... Dans les faits, ce n'est pas exactement &ccedil;a.<br />En Append Mode, ses premi&egrave;res apparitions sont montr&eacute;es en bloc apr&egrave;s avoir battu le boss de fin, mais c'est normalement au d&eacute;but de l'aventure que l'on rencontre un nouveau personnage (non jouable), une historienne du nom de Nemesia. Apr&egrave;s avoir interagi avec elle &agrave; quelques reprises, elle confiera &agrave; Stocke diverses petites missions consistant &agrave; lui rapporter des artefacts perdus &agrave; travers les dimensions.<br />LES dimensions, oui, car chaque mission emm&egrave;nera Stocke dans un monde o&ugrave; les choses se d&eacute;roulent diff&eacute;remment de ce qu'il conna&icirc;t : ici Rosch est un haut grad&eacute; et non plus un simple capitaine ; l&agrave; un marchand rencontr&eacute; plus t&ocirc;t est devenu brigand ; l&agrave; encore le proph&egrave;te Noah est toujours pr&eacute;sent pour guider Alistel... Et ces missions apparaissent en fait comme autant de qu&ecirc;tes annexes, certaines accomplies directement par une petite enqu&ecirc;te ou un combat sur place, d'autres n&eacute;cessitant de jongler avec les deux histoires principales.<br />Alors d'une part, pas de quoi complexifier v&eacute;ritablement l'aventure, et certainement pas au point d'avoir besoin de conna&icirc;tre d'abord la trame principale pour s'y retrouver. Plut&ocirc;t le contraire m&ecirc;me : une mission &agrave; accomplir vers le d&eacute;but du jeu peut devenir inutilement compliqu&eacute;e parce qu'on ne sait plus o&ugrave; trouver l'objet requis (exemple : il faut de la viande pour attirer l'attention d'un monstre : je pense forc&eacute;ment &agrave; cette qu&ecirc;te annexe o&ugrave; on a abattu un autre monstre pour obtenir sa viande et je cherche en vain &agrave; retrouver ce monstre, alors qu'il fallait en fait revenir bien plus loin en arri&egrave;re, quand on a r&eacute;colt&eacute; du bois et chass&eacute; pour le camper le soir).<br />Et d'autre part, les combats propos&eacute;s sont d'un niveau adapt&eacute; &agrave; la progression dans le jeu quand la mission se d&eacute;bloque : autant dire qu'en faisant tout &ccedil;a d'un bloc &agrave; la fin, on les exp&eacute;die en vitesse, et les &eacute;ventuelles r&eacute;compenses perdent tout leur int&eacute;r&ecirc;t.<br /><br />Au-del&agrave; de ces petites missions, cette seconde mouture du jeu comprend un chapitre suppl&eacute;mentaire, qui se d&eacute;bloque apr&egrave;s avoir vu la &laquo; vraie fin &raquo; d'origine et m&egrave;ne, apr&egrave;s quelques p&eacute;rip&eacute;ties, &agrave; un nouveau boss de fin ainsi qu'une nouvelle fin qui annule et remplace la pr&eacute;c&eacute;dente. Et l&agrave;, d&eacute;sol&eacute; mais autant j'ai &eacute;t&eacute; touch&eacute; par l'histoire de Nemesia et appr&eacute;ci&eacute; d'avoir une portion de jeu en plus, autant la nouvelle fin est autrement plus convenue et moins int&eacute;ressante que la premi&egrave;re.<br />Pour l'expliquer en spoilant un peu : <span class=spoiler>&agrave; la base, la d&eacute;sertification, qui sert de moteur &agrave; l'intrigue, est un ph&eacute;nom&egrave;ne intangible, pas quelque chose qu'un combat peut r&eacute;gler ; dans la nouvelle version, on apprend que c'est un monstre cr&eacute;&eacute; par l'ancien empire qui en est responsable en absorbant le mana du monde, suffit d'aller l'&eacute;liminer et tout le monde sera content, si c'est pas merveilleux...</span><br />Apr&egrave;s voil&agrave;, le jeu reste tr&egrave;s bon et ce n'est pas &ccedil;a qui vient le plomber, mais je trouve dommage de supplanter une fin par une autre qui est moins originale.<br /><br /><br /><strong>Quelques grains de sable dans l'engrenage</strong><br /><br />Ce n'est pas un scoop, la coh&eacute;rence et les voyages dans le temps (m&ecirc;me s'il ne s'agit pas de remonter des si&egrave;cles dans le pass&eacute;), &ccedil;a ne fait pas toujours bon m&eacute;nage. Et quand on se penche sur le cas de Radiant Historia... eh bien &agrave; premi&egrave;re vue, il ne s'en tire pas si mal et on peut sans probl&egrave;me appr&eacute;cier l'aventure sans avoir r&eacute;guli&egrave;rement envie de se frapper le front. Mais si on gratte un peu, on se rend compte que certaines explications sont un peu survol&eacute;es, voire carr&eacute;ment absentes... et pas uniquement du point de vue temporel, d'ailleurs.<br /><br />Tout d'abord, j'ai un probl&egrave;me avec le pass&eacute; de certains personnages qui, une fois r&eacute;v&eacute;l&eacute;, peut faire tiquer.<br />Par exemple, d&egrave;s le d&eacute;part, Stocke et Rosch sont meilleurs amis, et ils connaissent tous deux tr&egrave;s bien la jolie Sonja, docteur de la base, on a m&ecirc;me clairement l'impression d'avoir affaire &agrave; trois amis d'enfance... sauf qu'un peu plus tard, on d&eacute;couvre que Stocke ignore compl&egrave;tement comment Rosch a perdu son bras, remplac&eacute; depuis par une version m&eacute;canique, et il ne sait pas davantage que Sonja avait un fr&egrave;re qui est d&eacute;c&eacute;d&eacute; quelques ann&eacute;es plus t&ocirc;t. Mais admettons, l&agrave; c'est juste mal amen&eacute; en plus d'&ecirc;tre assez secondaire, on apprend d'ailleurs qu'ils se sont rencontr&eacute;s dans l'arm&eacute;e et tant pis si on avait l'impression qu'ils se connaissaient mieux que cela.<br />Mais il y a pire. Je vais rester vague pour ne pas spoiler, mais j'ai beaucoup de mal &agrave; concevoir qu'un certain personnage ait jadis pass&eacute; du temps avec son neveu alors qu'il &eacute;tait cens&eacute; avoir fui sa famille pour &eacute;chapper &agrave; une responsabilit&eacute; dont il ne voulait pas... Et l&agrave;, ce n'est pas anodin puisque ces deux faits ont men&eacute; certains de nos personnages &agrave; leur situation actuelle : sans &ccedil;a, une grosse partie des r&eacute;v&eacute;lations faites vers la fin du jeu (d'origine, pas le chapitre suppl&eacute;mentaire) s'effondre compl&egrave;tement. Ou alors il faudrait d&eacute;velopper une chronologie pr&eacute;cise de cette p&eacute;riode et les r&egrave;gles de la responsabilit&eacute; en question pour rendre &ccedil;a compatible ; en l'&eacute;tat, on manque d'&eacute;l&eacute;ments pour affirmer que c'est impossible et donc r&eacute;ellement incoh&eacute;rent, mais les pi&egrave;ces peinent s&eacute;rieusement &agrave; s'embo&icirc;ter.<br /><br />Deuxi&egrave;me point, le concept m&ecirc;me du voyage temporel et des histoires alternatives aurait m&eacute;rit&eacute; des explications suppl&eacute;mentaires.<br />Bon, que les niveaux, les objets, l'&eacute;quipement de tout le monde soient conserv&eacute;s alors que seul Stocke navigue entre les histoires alternatives, d'accord, d'un point de vue purement ludique ce serait un peu p&eacute;nible s'il en allait autrement, c'est le genre de d&eacute;tails pas forc&eacute;ment logique mais qu'on ne reprochera pas car plut&ocirc;t bienvenu. Mais au-del&agrave; de &ccedil;a...<br />Je r&eacute;fl&eacute;chis peut-&ecirc;tre trop, mais d&eacute;j&agrave;, on ne nous dit jamais clairement si les deux histoires possibles que l'on suit (l'une indiqu&eacute;e comme standard, l'autre comme alternative) existent en parall&egrave;le, ou si l'une cesse d'exister tant que Stocke progresse dans l'autre, et inversement. Autrement dit, avec toutes les mauvaises fins auxquelles on peut assister au fil du jeu, existe-t-il simultan&eacute;ment tout un tas de r&eacute;alit&eacute;s parall&egrave;les dont une seule o&ugrave; le d&eacute;sert ne finit pas par recouvrir le monde, ou n'existe-t-il qu'une seule r&eacute;alit&eacute; que Stocke remod&egrave;le chaque fois qu'il voyage dans le temps ?<br />Ici, on a des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse implicites, mais rien de vraiment d&eacute;finitif. D'une part, Stocke n'est pas v&eacute;ritablement seul &agrave; disposer du pouvoir de revenir en arri&egrave;re : en plus de sa &laquo; White Chronicle &raquo;, on d&eacute;couvre assez vite qu'il existe une &laquo; Black Chronicle &raquo; conc&eacute;dant la m&ecirc;me capacit&eacute; &agrave; son myst&eacute;rieux porteur... sachant qu'ils sont en opposition, une histoire unique n'avancerait jamais s'ils revenaient en arri&egrave;re &agrave; tour de r&ocirc;le pour modifier tel &eacute;v&eacute;nement. De plus, l'id&eacute;e d'une unique histoire modifiable en revenant dans le pass&eacute; impliquerait que Stocke doive tout recommencer &agrave; chaque voyage plut&ocirc;t que d'acc&eacute;der directement &agrave; un n&oelig;ud temporel.<br />D'autre part, on a les suppl&eacute;ments de l'&eacute;dition Perfect Chronology, tout particuli&egrave;rement les missions dans des r&eacute;alit&eacute;s alternatives qui, elles, sont bien pr&eacute;sent&eacute;es comme d'autres mondes... mais paradoxalement, Nemesia (celle qui confie lesdites missions) n'a pas l'air de consid&eacute;rer que Stocke a d&eacute;j&agrave; acc&egrave;s &agrave; deux mondes diff&eacute;rents.<br />Bref, encore une fois &ccedil;a manque de clart&eacute;, mais le plus probable est qu'il s'agisse bien d'embranchements de l'histoire qui continuent d'exister en parall&egrave;le.<br />Mais alors, qu'advient-il de Stocke dans chacune de ces branches qu'il a engendr&eacute;es, d&egrave;s lors qu'il choisit de revenir en arri&egrave;re pour faire un autre choix ? Les multiples mauvaises fins ne sont pas abruptes, elles aboutissent certes &agrave; la d&eacute;sertification totale mais &ccedil;a ne se fait pas en un claquement de doigts. Du coup, Stocke en dispara&icirc;t-il purement et simplement, laissant derri&egrave;re lui les versions alternatives de ses amis et ennemis ? Puisqu'il ne se d&eacute;double pas, c'est ce qu'il semblerait, mais comment &ecirc;tre s&ucirc;r ?<br />Et dans les mondes alternatifs de la Chronologie Parfaite, c'est encore pire ! Le temps de sa mission, il prend carr&eacute;ment la place d'une autre version de Stocke... et du coup, pendant ce temps, que devient ce Stocke alternatif ? Myst&egrave;re. Et une fois la mission accomplie, cet autre Stocke reprend-il sa place sans savoir ce qui s'est pass&eacute;? Ptet ben qu'oui, ptet ben qu'non...<br /><br /><br /><strong>Conclusion</strong><br /><br />Au final, mieux vaut &eacute;viter de trop creuser le fonctionnement de ces voyages dans le temps et histoires alternatives, et se concentrer sur les &eacute;v&eacute;nements qui se d&eacute;roulent &agrave; l'&eacute;cran.<br />D&egrave;s lors, on est face &agrave; une intrigue qui retient sans peine notre attention, anim&eacute;e par des personnages attachants et port&eacute;e par un gameplay tr&egrave;s plaisant, &agrave; la fois accessible et strat&eacute;gique.<br />En bref, si l'on veut bien faire abstraction de quelques faiblesses de fond, on est face &agrave; un tr&egrave;s bon JRPG, du genre qui laissera un bon souvenir et, pourquoi pas, auquel on reviendra avec plaisir.<br />Et pour moi, un nouvel exemple de vrai bon jeu qui n'est malheureusement sorti que sur console portable. Je vais donc me consoler en me rappelant que les jeux de console portable, &ccedil;a ne se fait plus &agrave; l'heure actuelle.</p> https://www.manga-news.com/public/images/membres/.Voq-iftos_s.jpg 16