Chronique - Coffret Gamera Classiques I- Actus manga
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Ciné-Asie Chronique - Coffret Gamera Classiques I

Lundi, 10 Octobre 2011 à 10h43

Ouvrons cette nouvelle semaine avec la chronique du coffret Gamera Classiques I, réalisée par Erkael.

Au passage, on vous rappelle que la chronique du second coffret est visible ICI !
 

 
 
Si Godzilla est une célébrité dans le monde entier (notamment grâce au catastrophique film de Roland Emmerich), Gamera, la tortue volante géante aux cornes de sangliers qui projette du feu (ça fait beaucoup peut être) est encore assez peu connue en Occident.
We Prod essaie de remédier à cela en proposant, après la série de films des années 90, l’intégrale des vieux classiques datant des années 60.
Ce premier coffret regroupe donc les quatre premiers films.

Il faut savoir qu’au Japon, les Kaiju Eiga, autrement dit les films de monstres géants, sont une institution, un peu comme « Plus belle la vie » chez nous (et oui c’est triste). Bien entendu, au sommet on trouve Godzilla, mais pas très loin derrière on trouve Gamera, et malheureusement comme les deux monstres ne sont pas issus du même studio de production, (la Toho pour Godzilla et la Daei pour Gamera) ils ne s’affronteront sans doute jamais.
A l’instar de Godzilla, lors de sa première apparition (« Gamera l’invincible »), Gamera ravage tout sur son passage et est donc une menace pour l’humanité. Et si dans le second film il affronte un monstre géant, c’est plus pour défendre son territoire que pour protéger la Terre. Il faudra attendre le troisième film, « Gamera contre Gyaos » pour que notre tortue géante se soucie des humains.
Dans cette série de films, Gamera est un monstre en sommeil en Arctique qui sera réveillé et subira une mutation à cause d’une explosion nucléaire…nous sommes dans les années 60 et la menace nucléaire et les traumatismes qui en découlent ne sont pas encore très loin chez les Japonais. Tout en étant une façon d’exorciser le drame, le film est également une façon de mettre en garde contre les dangers du nucléaire.

Derrière le premier film, où Gamera sera seule face aux humains, où c’est lui qui représente la menace, on devine la préoccupation des Japonais pour le nucléaire. D’ailleurs Gamera absorbe toute forme d’énergie, y compris la nucléaire…on peut alors y voir une métaphore : on ne combat pas le mal par le mal ; aussi puissante soit-elle l’énergie nucléaire ne résout rien, au contraire elle ne fait qu’aggraver les choses et augmenter les drames !
Ce premier film, le seul en noir et blanc, et aussi le seul qui possède un autre degré de lecture à ce niveau, les autres étant beaucoup plus légers, voir triviaux. Et c’est aussi pour cela qu’il reste l’un des plus intéressants. Voir les humains mettre au point des théories scientifiques bancales pour empêcher le monstre de tout ravager peut s’avérer assez long, mais malgré tout on suit le film avec un certain plaisir.

A partir du second film, chaque épisode sera l’occasion pour que Gamera s’oppose à un autre monstre, qui donnera son titre au film, ici « Gamera contre Buragon ».
Fini le noir et blanc, place à la couleur, et également place à un scénario ! Et oui, contre toute attente, il y a un scénario dans ce film : des explorateurs Japonais se rendent en Nouvelle Guinée pour récupérer un diamant…qui se trouve être un œuf de monstre géant…pas de chance. Si on omet le fait que les Africains ressemblent à des Japonais maquillés, on se laisse volontiers entraîner dans cette introduction qui a le mérite de donner un peu plus de profondeur à ce film. Mais très vite, les monstres vont s’affronter, et le premier adversaire historique de Gamera s’avère être un lézard géant…ça alors comme Godzilla ! Peut on y voir un petit message adressé à la Toho, la société de production propriétaire de Godzilla ? Quoi qu’il en soit, ce premier affrontement entre monstres géants chez la Daei est sans doute le plus intéressant.

Dans le troisième film, Gamera contre Gyaos, le monstre en question est une sorte de ptérodactyle géant en sommeil sous le Mont Fuji, réveillé par des secousses. Là aussi est ce un hasard si le second adversaire de Gamera est un oiseau (ou presque), alors que l’un des premiers adversaires de Godzilla en était un aussi (Rodan)?
C’est à partir de ce film que Gamera devient officiellement le protecteur de la Terre. Il a même droit à une chanson à son nom en guise de générique de fin !
Là aussi on trouve un scénario, même s'il n’est que prétexte…un petit village essaie de résister au passage d’une autoroute…cela semble avoir été une préoccupation partagée par pas mal de Japonais issus des campagnes. Mais rien de transcendant. Ici ce qui intéresse c’est bel et bien de voir les deux pauvres acteurs en costumes essayant d’imiter les mouvements d’une tortue pour l’un et ceux d’un oiseau pour l’autre !

Enfin, le dernier film, véritable catastrophe qui n’aurait jamais dû voir le jour, est à peine soutenable. Autant les premiers sont intéressants et sympathiques, autant celui ci est un pur nanar, mais dans ce qui se fait de pire !
Des extraterrestres veulent envahir la Terre, Gamera leur met une rouste mais ils reviennent et prennent deux enfants en otages pour que Gamera leur obéisse. Tout apparaît ridicule dans ce film qui semble destiné aux enfants ! Les décors sont pitoyables (mais où sont les remarquables maquettes des premiers épisodes ?), l’intrigue l’est tout autant, et pire on ressent le manque flagrant de moyen qui fait passer ce film pour une production d’amateurs : on gagne 10 minutes sur le film en résumant les trois premiers épisodes, on récupère les images des premiers pour les scènes où Gamera détruit tout autour de lui, quitte à intégrer des images en noir et blanc du premier dans un film en couleur ; et on recycle même les acteurs qui reviennent jouer d’autres rôles… Même le monstre, Viras est ridicule : un poulpe géant qui n’apparaît qu’à la toute fin du film, à croire que c’était plus intéressant de montrer deux gamins faire n’importe quoi dans un vaisseau alien en carton.
Celui ci est à oublier !

Ce qu’on retient de ces quatre films (enfin trois, on ne comptera pas le quatrième), ce sont les effets spéciaux de l’époque. Il y en aura toujours pour trouver ça ridicule, ringard, mais à l'époque où la technologie ne permettait pas tout ce qu’elle permet maintenant, ces films étaient des trésors d’ingéniosité ! On pense bien sur aux acteurs en costumes de monstres, c’est toujours amusant de voir une tortue se déplacer sur « les genoux », mais le plus impressionnant reste les maquettes géantes que les acteurs s’amusent à détruire ! Il faut reconnaître qu’il y a là un véritable travail de précision, et que c’en est presque dommage de tout voir détruit aussi vite (par des explosifs qui eux par contre font un peu cheap).

Que faut-il retenir? Il y a toujours un zoologiste qui connaît ou devine tout quelque soit la créature, monstre géant ou autre qui apparaît, la science c’est quelque chose de très simple puisque n’importe qui peut élaborer des stratégies pour arrêter des monstres géants, n’importe qui peut rentrer et donner son point de vue dans les cellules de crises militaires au Japon, l’ONU préfère que l’humanité soit réduite en esclavage plutôt que de sacrifier deux enfants, (ça c’est sympa pour eux quand même), et Gamera est l’ennemi des touristes extraterrestres car elle les attaque sans leur demander pour quelles raisons ils viennent…et ça c’est pas sympa !

Véritables perles pour les amateurs de Kaiju, ou pour les fans de cinéma au sens large, ces films sont à découvrir ne serait ce que pour leur aspect « historique » !

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commentaires

Death

De Death [1011 Pts], le 12 Octobre 2011 à 13h44

J'ai toujours crus(aller savoir pourquoi)que Godzilla et Gamera n'était qu'une seule et même créature ,ce soir je m'endormirai moins bête ^^"...

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