Annoncée en fin d'année 2022 par les éditions IMHO avant de refaire parler d'elle il y a quelques mois, la future publication française du manga Jun de l'incontournable "roi du manga" Shôtarô Ishinomori a eu droit à de nouvelles précisions, et avec quelques changements suite aux validations des ayant-droit japonais.
En effet, alors qu'elle était initialement prévue en deux tomes, l'œuvre prendra finalement la forme d'un seul gros volume de 336 pages qui sera vendu 20€, le tout en format de 14,7×21 cm. Pour le moment, aucune date de sortie n'a été confirmée par l'éditeur, même si certains sites de vente en ligne avancent la date du 12 septembre (rappelons que les dates des sites de vente sont toujours à prendre avec des pincettes). Qui plus, pour concevoir sa version française, l'éditeur a pu avoir accès à des scans des planches originales noir et blanc et couleur qui ont servi à l'édition de Pot Publishing, l'édition de référence.
Dans ce manga qui a vu le jour au Japon en 1967 sous le titre Jun - Shotaro no Fantasy World et qui fait donc plutôt partie des débuts de la carrière d'Ishinomori, le mangaka propose à travers son héros Jun un alter ego de lui-même, afin de conter un récit expérimental.
Rappelons que Shôtarô Ishinomori (1938-1998) est un mangaka essentiel, à la bibliographie extrêmement riche. Il se passionne pour le manga depuis qu’il est écolier et est un grand fan d'Osamu Tezuka. Il fait ses débuts dans la revue Manga Shonen en 1955, sur recommandation de Tezuka pour qui il travaillait alors en tant qu’assistant, notamment pour Astro Boy. Auteur prolifique au point d’être entré dans le Livre Guiness des records, Ishinomori est le créateur de nombreux supers héros et cyborgs japonais. On lui doit de nombreuses séries comme Kamen Rider, Skull Man ou encore Cyborg 009. Bon nombre de ses mangas ont été adaptés en séries télévisées et inversement. Comme beaucoup d’artistes de cette génération, Shôtarô Ishinomori a été très influencé par la guerre et le traumatisme des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. En 2001, un musée consacré à son œuvre ouvre ses portes à Ishinomaki.
Synopsis :
Un jeune homme, Jun, rencontre une petite fille. Débute alors un voyage onirique dans lequel nous entraîne Shôtarô Ishinomori. Jun, qui rêve de devenir mangaka comme son père, doit faire face à la féroce opposition de ce dernier. Le dessin et son imagination sans limite se présentent comme une échappatoire à son quotidien mais cristallisent aussi ses angoisses. Les pages, presque toutes muettes, nous entraînent dans des mondes, des époques, des réalités différentes. Nous tanguons délicieusement entre rêve et réalité à travers toute une panoplie de styles graphiques d’une richesse rare. Entre onirisme et surréalisme, le dessin de Shôtarô Ishinomori nous invite à plonger à notre tour dans ses dessins pour vivre notre propre voyage.
Ces différents chapitres, publiés dans la revue COM entre 1967 et 1969, forment une invitation au voyage et à la découverte d’un auteur emblématique, Shôtarô Ishinomori, dans un style où on ne l’attend pas.