Il s'agissait de l'une des sorties manga les plus attendues de l'année: lancée par les éditions Glénat le 4 juin dernier, l'édition prestige du manga culte Berserk du regretté Kentarô Miura a immédiatement su conquérir son public avec son grand format luxueux et ses autres spécificités que nous vous avions détaillées dans cette précédente news. Et pourtant, ces derniers jours, c'est le tome 2 de cette édition, paru le 18 juin, qui a beaucoup fait parler de lui.
Tout commence par un tweet énervé posté par Loazertie, une lectrice et streameuse fan de la série, signalant sur le réseau social X une grosse erreur sur un visuel d'ouverture de chapitre du deuxième tome: là où, dans l'édition classique française du manga, l'épée du héros Guts sur cette illustration, a son pommeau en haut et sa lame en bas, dans l'édition prestige c'est très étonnamment une lame qui pointe aussi vers le haut, rendant le visuel absurde. Il faut aussi savoir que, dans la version japonaise d'origine de cette page, le logo-titre cache le haut de l'épée, même si l'on y devine en partie le pommeau.
Les visuels pris par Loazertie, avec à gauche la version normale, et à droite la version erronée de l'édition prestige.
Il n'en faut pas beaucoup plus pour que, très vite, la communauté réagisse autour de cette erreur, et s'enflamme en suspectant d'emblée une utilisation abusive de l'IA pour reformer le haut de l'épée. Les avis divergent, certains s'insurgeant de la possible utilisation d'IA quand d'autres disent que le problème ne vient sans doute pas de là et que l'erreur est humaine (exemple en image ci-dessous avec un message de Luchisco, youtubeur et graphiste professionnel pour plusieurs éditeurs de manga). Mais pendant quelques heures, le fait est que l'affaire fait beaucoup parler d'elle, jusqu'à même avoir son article dans certains médias nationaux généralistes comme BFM TV.
Suite à tout ça, les éditions Glénat auraient pu rapidement se retrouver dans la sauce, mais ont fort heureusement réagi dès ce lundi en fin d'après-midi, en donnant le fin mot de cette histoire en toute transparence: il s'agit bien d'une erreur humaine dont elles assument la responsabilité.
De son côté, Loazertie, par qui la polémique a démarré, a été la première à avouer qu'elle ne s'attendait pas à ce que cela prenne de telles proportions, puis à saluer la rapidité de réaction et la transparence des éditions Glénat.
Bien que nous n'ayons pas pour habitude de parler ici de ce genre de petit drama typique des réseaux sociaux, le cas présent nous semblait intéressant, pour deux raisons.
Tout d'abord, il reflète bien les deux faces négative et positive de ce genre de situation sur les réseaux, avec d'un côté la manière dont les choses peuvent immédiatement s'enflammer sans qu'on ait tous les éléments en mains pour connaître la vérité, et de l'autre côté la possibilité de faire entendre sa voix pour faire remonter à un éditeur les problèmes.
Ensuite, cela concerne directement le lectorat puisque les éditions Glénat, en plus d'avouer leur erreur et de s'excuser, ont annoncé qu'elles vont lancer une réimpression en urgence du tome 2 avec l'image d'origine parfaitement réintégrée et validée par l'ayant droit, et que les personnes ayant déjà acheté ce 2e volume pourront se le faire échanger gratuitement en librairie. L'éditeur tiendra informée sa communauté lorsque le tome 2 corrigé sera disponible.