Les éditions Cornélius ont annoncé la publication française, pour le début d'année prochaine, du recueil Contes du caniveau.
Au programme, un recueil regroupant sept histoires conçues entre 1969 et 1974 par Tadao Tsuge. Il s'agira de la première publication française de cet artiste actif au Japon depuis les années 1960 dans le domaine du manga alternatif. L'ouvrage d'environ 250 pages bénéficiera d'une postface écrite par l'illustre Yoshiharu Tsuge, qui n'est autre que le frère de Tadao.
Sortie prévue le 1e février 2024 au prix de 26,50€, dans un format similaire aux ouvrages de Yoshiharu Tsuge déjà sortis chez Cornélius (grand format rigide avec jaquette). On sait également qu'un deuxième recueil de l'auteur devrait normalement paraître par la suite chez l'éditeur.
Issu d’une famille pauvre, à l’enfance malmenée aussi bien par les coups de son beau-père que par la guerre, Tadao Tsuge est né en 1941 à Tokyo. Les quartiers malfamés de la capitale nippone deviendront son refuge pendant une grande partie de sa vie. Il observe avec ses yeux d’enfant ces marginaux et reclus de la société qui peuplent les ruelles de Tateishi, les prostituées et les yakuzas le fascinent et seront la source d’inspiration de beaucoup de ses récits. Il finit par être embauché dans une banque de sang clandestine où il croisera un bon nombre de ceux qu’il appellera « les indésirables » : personnages brisés par la guerre, parias que l’on cache et que l’on tente d’oublier. Les histoires de Tadao Tsuge condensent une grande partie des témoignages qu’il recueillera tout au long des vingt premières années de sa vie. Il commence dès lors à suivre les pas de son frère, Yoshiharu, un des précurseurs de la bande dessinée autobiographique. Il contribuera à la réputation du magazine Garo, en publiant ses histoires entre la fin des années 1960 et le début des années 1970. Sa production s’apaise à partir des années 1980, avec davantage d’histoires autour du monde rural et de la pêche, une de ses passions.
Présentation :
Bercé par les bras du quartier Tateishi de Tokyo défavorisé hanté par les prostituées et les yakuzas, Tadao Tsuge, pionnier du manga alternatif des années 60, nous renvoie l’angoissant reflet de cette civilisation japonaise, marquée au fer par la Seconde guerre mondiale, ayant tant influencé ses œuvres. Tsuge donne naissance à des personnages au caractère irascible pris dans un tourbillon de situations plus qu’improbables, dont certaines sont inspirées de sa propre vie, notamment celles ayant lieu dans une banque de sang clandestine (la vente de sang est officiellement interdite au Japon en 1968) ou au sein d’un cercle familial violent.