Nouvelle rencontre avec Mangetsu

En février dernier, nous vous proposions une interview vidéo de Sullivan Rouaud, le directeur de la collection Mangetsu rattachée au groupe Bragelonne. Depuis, les premiers ouvrages de la maison sont disponibles librairie, tandis que de nouvelles annonces de licence ont été faites. L'occasion idéale pour faire un bilan des premiers pas de Mangetsu, tout en nous intéressant à l'avenir de l'éditeur...

Bonjour Sullivan ! Nous nous sommes entretenus pour la première fois en février de cette année, soit avant la sortie en librairie des premières parutions de Mangetsu. Depuis, vos premiers bébés sont disponibles, dont Ao Ashi, Tomie, Le Mandala de Feu, Chiruran, Panda Detective Agency... Tu as récemment communiqué quelques chiffres pour ces premiers tomes. Correspondent-ils à tes attentes ? Peut-être est-ce même au-delà pour des récits "grand public" comme Ao Ashi ?

Sullivan Rouaud : Coucou Manga-News ! Merci de me recevoir à nouveau, déjà, et merci pour votre soutien depuis le départ, en tant que lecteur fidèle j’ai toujours du mal à réaliser qu’on fait désormais partie de l’actu’ du quotidien.

Pour entrer dans le vif du sujet, le lancement de Mangetsu est une excellente surprise. Certes, le marché est porteur, mais à date nous avons dépassé nos objectifs sur la quasi-totalité des lancements. Nous en sommes à la deuxième réimpression de Tomie, Chiruran talonne Ao Ashi, Le Mandala de Feu est une très belle surprise, seul Panda Detective Agency a eu un peu plus de mal à trouver son public mais rien de catastrophique. Et surtout, parce qu’en ce qui me concerne, je ne suis pas très au fait des chiffres, je suis particulièrement ravi de l’accueil critique de nos premiers titres. Que ce soit sur le travail de D-A et d’édition, mais surtout des récits et des auteurs qui les font, je baigne dans le bonheur après de longs mois de doute, ça fait du bien même si ce n’est que le tout début d’un long marathon.


Ao Ashi est le premier titre à avoir été publié, et peut-être le manga le plus mis en avant dans le catalogue. C'est peut-être même un coup de poker puisque l'adaptation animée a été annoncée la semaine du lancement de l'œuvre de Yûgo Kobayashi chez nous. Maintenant que nous avons pu découvrir le début de l'histoire, peux-tu nous dire ce qui vous a attiré vers le titre, chez Mangetsu ? Le fait qu'il s'éloigne du schéma classique du manga sportif lycéen pour s'intéresser directement au milieu pro ? Sa manière de traiter ses thèmes avec humanité quitte à étaler le vrai démarrage du scénario sur plus de deux tomes ?

SR : Bragelonne me laisse beaucoup de liberté éditoriale, et j’ai longtemps rêvé de publier un autre Manga de foot, lors des balbutiements de Mangetsu. Puis, lorsque ce n’était pas possible et que j’étais quasiment résigné au fait de ne pas avoir de série de ballon rond au lancement, je suis tombé sur Ao Ashi dans une librairie d’Ikebukuro à Tokyo, et là, le coup de foudre. J’aime tout dans Ao Ashi. Son énergie, le talent de son auteur qui est un immense bédéaste, ses personnages, son positionnement entre shonen nekketsu sur le terrain et seinen en dehors, son évolution dans la durée (les derniers chapitres au Japon sont extraordinaires), sa progression constante... Je pense sincèrement que c’est un très grand manga, donc c’est un honneur de commencer par là.

Après, notre bonne étoile (ou la lune) a fait que la série a décollé au Japon depuis un an, jusqu’à apparaître dans le Top 10 Oricon, et sera bientôt adaptée en anime, en plus de plein d’autres opérations super chouettes. C’est un coup de chance pour nous, surtout que ça a été rendu officiel le jour du lancement de Mangetsu, et ça va nous permettre d’accompagner Ao Ashi sur la durée, ce qui est très important pour une série de plus de 25 tomes.

Tomie profite d'une préface du cinéaste Alexandre Aja (qui travaille sur une adaptation live de l'œuvre de Junji Itô). Sensor, lui, sera préfacé par Hideo Kojima ! Peux-tu revenir sur ces « collaborations » ? Comment se sont déroulées ces rencontres avec ces artistes ?

SR : Chaque préface a sa petite histoire, j’essaie de profiter du réseau que je me suis constitué depuis 10 ans (j’étais journaliste pop culture pendant presque 7 ans avant d’être éditeur), et il faut bien dire que tout les gens qui le connaissent ou qui connaissent son œuvre acceptent d’emblée d’écrire sur Junji Itô. J’ai la chance d’arriver dans une période où l’auteur est enfin très reconnu, mondialement, et les artistes qui le côtoient ont envie de marquer le coup. C’est souvent autant de plaisir pour nos invités que pour nous d’écrire sur lui, et surtout de faire partie de la grande famille des préfaciers de Junji Itô. J’ai particulièrement hâte d’annoncer les préfaciers 2022, car il y a vraiment des noms qui font rêver, et je ne pourrai jamais suffisamment les remercier.


Les premières éditions françaises des œuvres de Junji Itô avaient une particularité : Le travail original effectué sur certaines jaquettes. Quand on travaille la bibliographie du maître, la qualité d'ouvrage constitue-t-elle un challenge encore plus important que sur une autre œuvre ?

SR : C’est peut-être trop ambitieux, mais comme je le dis souvent, l’idée sur notre collection Itô, c’est de faire la plus belle collection jamais faite sur l’auteur. Couplé au fait qu’on adore les beaux livres et les effets de fabrication, ça nous pousse effectivement à faire des folies. Mais plus que des effets gadgets comme on a pu le voir par le passé, c’est l’homogénéité et la pertinence de la direction artistique qui m’importe. Pour ça, j’ai la chance d’être accompagné par Spade, avec qui on réfléchit sur le moindre détail et avec qui on fait beaucoup d’essais jusqu’à arriver au résultat optimal. Je suis vraiment très fier de ce qu’on a fait sur Tomie et Sensor, même si j’ai tendance à ne voir que les défauts pour le moment et qu’on va s’améliorer dans le futur, mais la découverte toute récente de Sensor a vraiment été un grand moment pour moi, surtout par son statut d’inédit sur lequel le travail était fait from scratch, sans élément de comparaison.

Évoquons brièvement Le Mandala de Feu. L'histoire de Chie Shimomoto est intéressante car elle se penche autant sur l'artiste que sur l'humain. Comment a eu lieu ta rencontre avec ce one-shot ? Comment, à Mangetsu, avez-vous réfléchi à sa parution, en terme de fabrication et de format notamment ?

SR : Le Mandala est clairement un coup de cœur pour moi, que j’ai découvert en farfouillant dans le catalogue de son éditeur au Japon, qui à ma grande surprise ne me l’avait pas proposé de lui-même, sans que je comprenne bien pourquoi, en dehors du fait que sa parution date un petit peu maintenant. J’adore son autrice et son trait, j’avais simplement peur que la biographie d’un peintre relativement inconnu en France n'intéresse pas grand monde. Dieu merci, c’est tout l’inverse, et les thèmes de l’histoire ont particulièrement touché les gens qui l’ont découvert depuis.
Quant à la fabrication, ça a été un relatif no-brainer, dans la mesure où les double-pages sont tellement nombreuses et tellement belles que le format agrandi s’est imposé de lui-même. L’idée était simple : pouvoir profiter au mieux du dessin de Chie Shimomoto, ce que nos partenaires au Japon ont adoré.


A l'heure où cette interview sera enregistrée, Keiji viendra juste de sortir. A ce sujet, quelle fut la motivation pour se lancer dans du Tetsuo Hara avec ce manga plus qu'un autre ? D'une manière générale, est-ce difficile d'obtenir les droits pour du Tetsuo Hara quand on est un éditeur de manga qui se lance (quand bien même Mangetsu est lié à Bragelonne) ?

SR : Keiji, c’est pour moi l’occasion de travailler avec un autre géant, dans un registre très éloigné de Junji Itô. Je suis amoureux du style de Hara depuis tout petit, pour moi il incarne à 100% ce qui se fait de mieux en matière d’illustration en Manga, et Keiji est un immense classique un peu trop vite oublié en France. Étrangement, ça n’a pas été les droits les plus difficiles à obtenir, simplement parce que personne ne s’y intéressait au moment où nous avons rencontré l’ayant-droit, qui était ravi qu’enfin, la France revienne s’intéresser à son sensei. C’est un honneur énorme de poser nos petites mains de travailleurs sur l’art du maître, et j’espère vraiment qu’on lui rendra hommage et qu’il sera fier de ce qu’on a essayé de faire. En ce qui me concerne, je suis tout particulièrement content de la traduction et du lettrage, je trouve même que c’est ce qu’on a fait de mieux chez Mangetsu en la matière pour le moment, et je pense que les lecteurs seront d’accord avec moi tant c’est impressionnant. De plus, si un tel travail d’orfèvre de la part des équipes (passionnées comme moi par l’œuvre de Hara) peut permettre aux lecteurs de se pencher un peu sur l’importance d’une bonne trad’ et d’un bon lettrage, alors notre mission sera totalement réussie, et nous pourrons poursuivre le voyage dans la collection Mangetsu Tetsuo Hara.


Pump Sawae est un artiste que vous avez publié avec Panda Detective Agency, et qui revient avec Tout au bout du quartier. Là aussi, peux-tu évoquer ta rencontre avec son travail ?

SR : Effectivement, c’est là aussi un beau hasard rencontré lors d’un de mes voyages au Japon, puisque je suis arrivé un peu en avance à un rendez-vous chez un éditeur que je rencontrais pour la première fois, et comme souvent, les maisons d’édition japonaises ont une bibliothèque où elles présentent toutes leurs parutions dans l’entrée. Il s’avère que Tout au bout du Quartier était bien mis en valeur, et qu’en fouillant un peu, je découvre Panda Detective Agency pas très loin. Je comprends vite que c’est l'œuvre du même auteur et que c’est très affirmé dans le dessin, tout en étant à la fois doux et bien punchy. En rentrant en France, j’ai fait traduire les deux tomes et j’ai été convaincu une deuxième fois, par la puissance des thèmes développés. C’est un vrai honneur que de pouvoir publier un auteur pour la première fois, c’est le cas aussi sur Chiruran et Ao Ashi, mais je suis vraiment fier de pouvoir faire découvrir Pump Sawae aux lecteurs et aux lectrices français(es) qui aiment sortir des sentiers battus.


Avec Ao Ashi, Chiruran est l'un des mangas fleuves déjà lancé par Mangetsu. On a là un récit à la fois historique mais jouant aussi avec certains codes du manga de voyou, mais dans un Japon du XIVe siècle. C'est un récit long et et nerveux, qui peut avoir l'allure du « gros titre grand public » de Mangetsu. Est-ce ainsi que le titre a été travaillé ?


SR : Chiruran c’est l’histoire d’un dilemme. De plusieurs, même. On a acheté la série après Ao Ashi, qui était déjà un manga à plus de 20 tomes, toujours en cours au Japon. Et comme il n’était pas question de lancer une série qu’on arrêterait ensuite, doubler ce pari sur Chiruran n’était pas rien, mais j’avais vraiment confiance dans les qualités de la série. Je suis moi même très client de ce genre de récits, le dessin m’a mis une tarte et je voulais un shonen plus “classique” pour accompagner notre autre titre phare, qui n’était “qu’un manga de sport” (et qui est pourtant tellement plus) aux yeux de beaucoup.
Ensuite, il fallait savoir comment le sortir et comment le défendre. Ao Ashi étant notre titre de lancement, difficile de lui accorder autant d’attention trois semaines plus tard. D’où la fabrication un peu deluxe direct, avec la dorure rouge sur la jaquette. À un niveau commercial c’est un peu la même logique, difficile de demander aux représentants de défendre deux shonens aussi denses alors que Mangetsu n’était pas lancé. Et pourtant, la mayonnaise a pris, et le Tome 1 de Chiruran talonne aujourd’hui celui d’Ao Ashi, ce qui, concrètement, est une folie. Les lecteurs sont hyper présents depuis le début et ont tout de suite accroché, certains me disent que le paysage manga manquait d’un titre du genre depuis quelques temps, et j’ai vraiment hâte de voir l’accueil qui sera réservé au Tome 3, qui sort aujourd’hui au moment où j’écris ces lignes.


Maintenant que nous avons fait un état des lieux des titres parus ou lancés chez Mangetsu, on peut se pencher sur les sorties à venir. Pour parler de nouveau de Junji Itô, on sait qu'une grosse partie de ses œuvres est au programme. Y a-t-il eu une réflexion minutieuse pour décider des titres à proposer en priorité ?

SR : Forcément, mais je l’ai fait très en amont. Quand j’ai su que je pourrai publier une trentaine de titres Junji Ito, mon premier réflexe ça n’a pas été de demander comment les faire, mais plutôt dans quel ordre par rapport à ce qui nous était confié. On en voit un extrait, qui ressemble fort à l’ordre de sorties, sur le rabat de Tomie et Sensor, mais j’ai bouclé le planning Ito très précisément jusqu’à 2025 la semaine dernière, en sachant quels préfaciers on accueillera sur quel ouvrage. Et franchement, qu’est-ce que ça fait envie ! Maintenant qu’on a terminé la D-A et trouvé notre effet de bibliographie autant d’un point de vue édito que de fabrication, j’ai envie de me téléporter pour voir la dinguerie que sera cette collection d’ici quelques années, à la fois dans les pages comme en dehors, une fois rangés. C’est vraiment un honneur de travailler l'œuvre d’un tel géant d’une telle façon, et de pouvoir inviter autant de gens à la fête. C’est clairement le plus beau projet de ma petite carrière d’éditeur, et on n'est pas près de s'ennuyer dessus.

Deux autres mangas de Tetsuo Hara sont au prévus : Sôten no Ken et Ikusa no Ko. Voilà qui comblera une certaine demande par rapport à cet auteur peu présent dans nos librairies ces dernières années. Ce sont des séries longues dans le sens où elles dépassent la dizaine de volumes, ce qui en fait des projets ambitieux, tout comme Chiruran, Keiji et Ao Ashi. Quand on se lance dans des séries étalées sur tant d'opus, le travail autour de ces titres est-il plus important que sur des séries courtes ou des one-shot ?

SR : Pas vraiment, paradoxalement. J’ai coutume de dire que “le plus dur, c’est le Tome 1”. C’est sur celui-là que va porter le travail sur le titre, le placement des logos, le format, les règles de D-A sur les pages intérieures etc. Du coup, les one-shots demandent presque autant de boulot, au même titre que les séries courtes. Mais c’est vrai qu’on s’est lancés sur des gros morceaux en 2021, et j’ai quelques lecteurs qui m’ont expliqué qu’ils ne peuvent pas suivre beaucoup de séries longues. C’est un peu inconscient mais il s’avère que sur 2022, on lance 3 ou 4 séries courtes (en 5 tomes maximum environ), parfois complètes sur le courant de l’année. Bon, il y a aussi plusieurs longues séries prévues pour le futur parce qu’on aime ça, mais la collection s’agrandissant, on va apporter plus de variété au niveau de la longueur des ouvrages. D’ailleurs, je travaille sur deux one-shots en ce moment, format qu’on retrouvera un peu moins en 2022 qu’en 2021. C’est assez organique, ça dépend aussi et surtout de ce qui sort au Japon et de ce qu’on arrive à obtenir comme droits ensuite.


On remarque maintenant que chez Mangetsu, vous travaillez avec plusieurs éditeurs japonais (Shôgakukan, Leed, Tokuma Shoten, Asahi...). Est-ce difficile de négocier avec ces maisons en tant que jeune éditeur ? On parle souvent des difficultés rencontrées quand on s'adresse à des enseignes comme Shûeisha ou Kôdansha, ce fut votre cas ?

SR : Non, ce n’est pas difficile du tout, car nous sommes accompagnés par trois superbes agences pour la quasi-totalité des éditeurs Japonais, et qu’elles font vraiment un travail formidable pour nous aider. Le plus difficile, c’est peut-être de s’adapter aux spécificités de chaque maison, d’un point de vue juridique par exemple, mais c’est notre métier. Dès 2022, on ouvre en grand notre portefeuille de partenaires et on discute avec 5-6 nouvelles maisons d’édition, de tailles très diverses (parfois petites, parfois les plus grandes), pour continuer à apporter les meilleurs titres à la collection. C’est vrai que les plus grandes maisons ne parlent pas forcément tout de suite aux éditeurs les plus petits ou les plus récents, mais on a la chance que Mangetsu leur plaise autant que nos ambitions pour le court, moyen et long terme, donc on arrive vite à s’entendre. Après, la réalité c’est que le marché n’a jamais été aussi florissant donc forcément aussi féroce côté négociations, mais c’est la règle du jeu et tout le monde s’en accommode.

Mangetsu brasse déjà plusieurs genres entre l'action, l'historique, le sport, l'horreur, la tranche de vie sociale... Avez-vous (toi et ton équipe) une volonté de brasser encore d'autres registres ? Je pense notamment à des genres peu représentés en France comme le furyo ou le mecha, alors que certains titres sont de plus en plus demandés ou redemandés.

SR : Joker ! J’ai une grosse frustration, c’est que j’aurais rêvé de faire une magnifique collection Mangetsu Furyo, étant moi-même super fan du genre, mais que la plus grosse série qui aurait été le démarreur d’une longue liste de titres hyper forts dans son sillage, est partie chez un autre éditeur. Au-delà du fait que ça m’a scié les pattes, ça casse surtout l’idée d’une collection qui permet vraiment d’amener intelligemment, et avec une certaine chronologie, ce genre si particulier. Je ne dis pas que j’en ferai jamais, parce que j’aime trop ça, mais mon grand projet est un peu tombé à l’eau donc difficile de se contenter d’un plan B. Quant aux Mechas, c’est vrai que je suis un fan de gros robots, et qu’il n’y en a pas encore au catalogue !


Mangetsu semble assez installé maintenant, dans le sens où certaines séries ont déjà trouvé leur public, et qu'il semble y avoir des attentes et une fidélité du lectorat. Peux-tu nous parler un peu de l'horizon de la maison ? Des gros projets en chantiers ? Ou plutôt une volonté de travailler minutieusement ceux annoncés ? (Les deux options ne sont, évidemment, pas incompatibles !).

SR : Les gros projets en chantier, ce sont les plannings 2022 & 2023, car c’est important de prendre un peu d’avance dans la production de Manga. Du coup, ça donne énormément de négociations en cours, pour des titres vraiment très différents les uns des autres, sur tous les plans. Après, la maladie de l’éditeur, c’est de toujours regarder vers le futur et de ne pas se contenter de ce qu’on a là, au présent, mais je dois bien avouer que l’accueil de Mangetsu est un tel bonheur depuis le 26 Mai que je suis très conscient de la chance qu’on a d’avoir un tel lectorat et un tel soutien de la part des libraires et de nos partenaires. Nos bouquins plaisent, les auteurs nous font confiance, la collection commence à avoir de l’allure, que demander de plus à part un retour à la “normale” et une belle expo, de belles annonces et de beaux moments partagés avec les gens qui nous font confiance ? Vraiment, merci du fond du cœur à tous les gens qui soutiennent, ça veut dire beaucoup et je sais que beaucoup perçoivent déjà très bien ce qu’on essaie de faire sur la durée avec Mangetsu.

Interview menée par Takato. Merci à Sullivan pour sa disponibilité et ses réponses, à et Stéphanie Moennard de Mangetsu.