Chronique Animation - Magical Girl Lyrical Nanoha Reflection

Cela fait 6 ans que le dernier long métrage de Nanoha est sorti. Finalement, la franchise revient sur grand écran avec Magical Girl Lyrical Nanoha Reflection. Cependant, au lieu de reprendre, comme les deux précédents films, les évènements de l’anime, Reflection raconte une histoire totalement inédite. Ou presque.
Ce troisième s’appuie grandement sur les éléments du jeu PSP Gears of Destiny pour introduire les principaux antagonistes de l’histoire.



Pur moment de fan service, ce film devrait ravir les fans de la franchise. En commençant par un combat d’entrainement aérien, sans importance pour le développement de l’intrigue, Reflection cherche à gagner des points. Il réintroduit tous les personnages que nous connaissons déjà, y compris les moins importants, comme les parents et amis d’école. Toutefois, à trop vouloir cajoler les convaincus, on perd les nouveaux venus. Pour ceux qui voudraient attraper le train en marche, Reflection sera sans doute incompréhensible.


Et malheureusement, même pour les fans la joie sera de courte durée. Si dans la forme Reflection a l’air fort sympathique, le film se révèle dans le fond, plutôt décevant. Inviter les anciens personnages aurait pu être une bonne idée, s’ils avaient été correctement gérés. Malgré un casting très chargé, la majeure partie du développement de cette histoire repose sur les frêles épaules de Fate. Bien que très appréciable, ce focus n’a pas la même puissance émotionnelle que lors des précédents films. Nous pouvons tout de même établir un parallèle entre Kirie et la jolie blonde, ce qui attire l’attention sur le chemin parcouru par cette dernière.


En outre, parmi les principaux défauts, on trouve également les antagonistes. Quel dommage étant donné que Nanoha avait, jusque-là créé des opposants plutôt convaincants, motivé par leurs sentiments et leurs désirs de protéger leurs êtres chers. Si Kirie s’inscrit dans cette tendance, en voulant sauver sa planète et son père mourant, on la sent curieusement détachée de ses objectifs. On peut attribuer la faute au contexte plutôt mal présenté. Les précédents films nous livraient les motivations des antagonistes vers la fin et la révélation changeait la perception du spectateur.


A l’inverse, Reflection commence en introduisant l'histoire de Kirie, pour le coup bien trop peu développée pour que l'on s'y attache. Pire, d’un bout à l’autre du film, notre vision de ce personnage reste la même, ce qui la rend plus plate que Precia et Wolkenritter. Il manquait sans aucun doute à la demoiselle deux qualités pour être à la hauteur de ses prédécesseurs : la culpabilité et le désespoir.
Ce manque de profondeur est peut-être pardonnable, car ces nouveaux ennemis nous promettent de belles batailles aériennes. Grâce à une solide direction artistique, la série se modernise. L’animation, réalisée par le studio Seven Arc peut parfois sembler chaotique, ici et là, mais le storyboard est aussi solide que dynamique.


Le regard scrutateur de la caméra nous offre des angles frappants sur les armes surpuissantes. Un clin d’œil au manga Nanoha Force est d’ailleurs fait lorsque l’héroïne utilise le même canon. Ces combats brutaux en mettent plein la vue, mais structurer l’intrigue uniquement autour de cela rend l’ensemble très tape-à-l’œil. A tel point que cette qualité devient l’une des failles du film. Lorsque Nanoha, Fate et Hayate se battent séparément, mais à l’identique, il devient évident que les combats ne servent qu’à mettre en valeur les armes des filles au détriment d’une quelconque tension.


Après le frisson initial causé par les premières attaques, il est difficile de maintenir son intérêt d’autant plus que le film nous accorde peu de temps entre chaque affrontement.
Malgré ses quelques faiblesses, Reflection parviendra à divertir les amateurs de la franchise. Si les combats sont votre partie préférée de Nanoha, Reflection pourrait même devenir votre favori. Pour les nouveaux, mieux vaut commencer par le premier film, sans quoi vous serez vite perdus !