Chronique Animation - Fairy Tail - Dragon Cry

Il y a un an, Fairy Tail Dragon Cry sortait dans les salles obscures japonaises. Second film de la franchise, il fut produit par A1 Pictures et son story-board fut réalisé par Hiro Mashima, l'auteur de la série. On pouvait légitimement s’attendre à un bon film.


La première scène nous laisse espérer, elle nous maintient en haleine et semble agréablement familière. Natsu enchaîné, décide de tout casser, comme à son habitude, pour se délivrer. Fairy Tail Dragon Cry commence à grand fracas avant de basculer dans un flash-back (trois jours avant) pour nous expliquer, un peu, la situation.

Un duo très classique apparaît à l'écran. Un méchant sadique et une jolie fille qui semble plutôt gentille volent le Dragon Cry, un bâton contenant la colère et la tristesse des dragons. Cet artefact magique étant assez puissant pour raser un pays, le roi envoie Natsu, Happy, Wendy, Carla, Grey, Lucy et Ezra (rien que ça) le récupérer.


Les deux premières séquences d’actions, très courtes (à peine 3 minutes chacune), laissent rapidement place à des instants bien plus guillerets. Il faut dire que les seins de Lucy nous feraient presque oublier l’enjeu de la mission. Fairy tail est connu pour son amour pour le fan-service et parfois, ce détail lui est reproché. Dans Dragon Cry, cet aspect de la série est bien trop présent. L’équipe a vraiment mis le paquet pour les animations allant dans ce sens. Les seins de Lucy rebondissent joyeusement, pour un rendu loin d’être naturel. Cela attire forcément le regard, au détriment du reste.

Arrivés au royaume de Stella, nous retrouvons la constellationniste en petite tenue qui danse pour attirer l'attention sur elle. Si les scénaristes essaient de justifier la scène, nous sentons qu'il s'agit surtout d'un prétexte. Ce personnage, déjà très sexualisé, le devient encore davantage, et ce d'une manière presque effrayante.
Dans La prêtresse du Phoenix, premier film de la franchise, Lucy avait pourtant un beau rôle. Malheureusement, dans Dragon Cry, la jolie blonde se retrouve réduite à son simple physique. Les autres personnages ne sont guère plus exploités, ce qui donne l’impression que le film souffre d’un casting bien trop grand pour peu de chose. Même Wendy et Gajil qui auraient dû être impliqués, étant donné leur nature de Dragon Slayer, ne font rien de notable.


Le seul héros de Dragon Cry reste Natsu, qui entre deux destructions, semble vivre une petite crise identitaire. Alors même que les dragons sont particulièrement présents, le jeune homme doit apprendre à vivre sans l’ombre protectrice d’Ignir, comme le montre la scène d’ouverture. Natsu commence à s’interroger sur sa nature profonde de chasseur de dragon et ce que cela implique. Le propos se veut nuancé, si les Dragon Slayer sont présentés comme un fléau, c’est aussi le cas des dragons eux-mêmes qui sans scrupule ont presque tué une fillette. Malheureusement, de ce côté, le film reste un peu léger et ne va pas au bout de sa réflexion. Nous pouvons donc supposer qu’il s’agit davantage d’une introduction au dernier arc de l’anime qui débutera en octobre 2018.

Du côté de l’animation, le film se défend plutôt bien et nous retrouvons le chara-design de l’anime. Nous pouvons tout de même être déçus, car Dragon Cry souffre particulièrement durant les scènes de bataille qui se révèlent terriblement ennuyeuses. L’équipe gère plutôt mal les différents combats se déroulant en même temps, ils se terminent donc avant même d’avoir commencé, un point particulièrement gênant pour un spectacle qui se base surtout sur des luttes magiques. Toutes ses minutes gâchées dans l’ecchi auraient pu être bien mieux investies. Et oui, nous pouvons dénombrer au moins 9 plans de pur fan-service !


Heureusement, la musique reste fantastique. Le film va parfois piocher, pour notre plus grand plaisir, dans la bande-son de la série. Enfin, il faut noter que Dragon Cry prend quelques libertés et se permet même de spoiler le mystère qui entoure Natsu. Malgré la timeline très floue, on peut supposer que l'action se déroule avant l'ultime affrontement et donc avant les dernières révélations (encore inédites en France au moment de sa diffusion).

Malgré tout, les fans de Fairy Tail se retrouveront en terrain connu. Combats, pitreries et ecchi en veux-tu, en voilà. Même si dans la surenchère nous perdons un peu de notre intérêt pour le film, il reste dans l’ensemble agréable. Un dernier conseil tout de même si vous êtes tentés par cette aventure : visionnez-la jusqu’à la toute dernière minute pour pouvoir profiter d’une scène supplémentaire.