Chronique Animation - Hataraku Maou-sama !

Hataraku Maou-sama, nommé aussi The devil is a part-timer, commence d'une manière assez sombre et ceux qui auront lu la synopsis pourraient penser qu'ils se sont trompés d'anime. Mais cette ambiance sérieuse ne dure guère longtemps et n'est là que pour présenter la façon dont Satan régnait auparavant sur Ante Isla et les changements qui s'opèrent en lui une fois sur Terre.
Vaincu par Emilia, le roi du mal et l'un de ses fidèles lieutenants n'ont d'autre choix que de gagner Tokyo. Avec peu ou prou de pouvoirs magiques, ils vont devoir apprendre à vivre comme des humains et tout ce que cela implique. Dès le début de l'anime, on voit le potentiel quelque peu WTF de la série.
Le roi démoniaque bosse chez MgRonald et s'implique à fond, allant jusqu'à utiliser ses derniers restes de magie pour se sortir d'une situation on ne peut plus dramatique. En effet, la friteuse est tombée en panne. Mais tout cela pour quoi ? Pour un studio pas plus grand qu'un mouchoir de poche.
Satan s'énerve-t-il pour autant ? Bien au contraire. Il prend la vie comme elle vient.


Les scénaristes ne font pas l'erreur d'enfoncer exagérément le clou. Le fait que Satan fasse le boulot de n'importe quel citoyen et que l'ensemble des personnages agissent (plus ou moins) normalement nous permet de nous voir en eux. Au début, c'est assez drôle, mais quand on creuse un peu plus, on peut voir dans The devil is a part-timer un soupçon de satire. De manière subtile, l’anime-nous montre à quel point il peut être détestable d'avoir un boulot à temps partiel et la monotonie qui en découle.
Parfois, notre héros et son acolyte sont attaqués. Faut-il pour autant s'inquiéter ? Les séquences de bastons sont bien sûr présentent, mais elles servent surtout à la comédie. Les choses deviennent seulement plus drôles et un démon supplémentaire vient squatter le petit logement.


Les divers personnages de la série s'accordent très bien avec l'ambiance générale. Ils sont stupides et cela est totalement assumé.Ils fonctionnent aussi très bien les uns avec les autres. Satan et Emi, bien que rivaux, arrivent à régler leurs différends de manières humoristiques sans qu'on oublie pour autant ce qu'ils sont.
La conception d'Emi reste très classique. Fille mi-ange mi-humaine, elle est élevée en secret dans une ferme avant de découvrir qu'elle est la seule à pouvoir vaincre le mal.


Si on était resté à Ante Isla, elle aurait été bien ennuyante, mais sa façon de réagir face à la passivité du Roi, dans notre monde la rend intéressante.
Elle passe son temps libre à le traquer pour l'empêcher de sévir, mais elle ne tarde pas à se rendre compte que les actions dudit démon sont loin d'être mauvaises. La jeune femme se retrouve alors tiraillée. D'un côté elle se souvient de lui comme la personnification du mal, de l'autre elle le voit comme un homme ordinaire dont les actions sont parfois remplies de bonté. Est-il juste de l'achever ? Un héros peut-il tuer un homme qui a changé ?


Le stéréotype de l'antagoniste est aussi mis à mal. Dans son propre monde, il avait un objectif qui correspondait parfaitement à son rôle : dominer, quitte à tout zigouiller. À Tokyo, il a l'air humain et on pourrait croire qu'il pense comme tel. Pourtant, comme il vient d'un pays où il y a une lutte constante entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, il traite tous les dilemmes de cette façon. Quand un SFC ouvre en face de son MgRonald, il traite la situation comme une mini guerre ; des espions sont envoyés, des tactiques élaborées, une contre-attaque préparée.
La première partie de l'anime parvient à maintenir un excellent équilibre entre la comédie et l'intrigue. Chaque épisode est basé sur une situation à laquelle nous pourrions tous être confrontés et en arrière-plan, l'histoire principale avance.


Les tremblements de terre, les rapports de meurtres et les appels téléphoniques mystérieux nous maintiennent en haleine. Malheureusement, en cours de route, l'équilibre prudent s'effondre brutalement. La comédie reste présente jusqu'à la fin, mais l'action et le mystère s'évanouissent. Soudain, il n'y a plus de tension. De nouveaux personnages apparaissent, mais ils semblent aussi dangereux qu'une armée de chatons. C'est vraiment dommage, surtout que l'anime est bouclé sans que rien ne soit résolu. Malgré tout, The devil is a part-timer reste très agréable à regarder et même s'il date de 2013, il reste doté d'une très bonne animation et le son s'intègre parfaitement. Rien de grandiose, mais cela reste un bon travail.
Les scènes de combat sont nettes et bien rendues et les expressions faciales des personnages sont des plus hilarantes. Hataraku Maou-sama est un anime qui, grâce à une situation fantastique, fait des commentaires sociaux sur le monde dans lequel nous vivons, le tout avec beaucoup d'humour. Dans l'ensemble, il reste très amusant. Il n'y a pas de références japonaises qu'un public occidental n'arrivera pas à comprendre. Il s'agit d'une pure comédie situationnelle qui pourra séduire les amateurs du genre.