Chronique Animation - Gabriel Dropout

Durant leurs études, anges et démons sont envoyés sur terre pour compléter leur formation. Les élèves sont inscrits dans des lycées pour y suivre un cursus normal tout en laissant leur véritable nature dicter leurs actes. Gabriel White Tenma, première de sa promotion au paradis, arrive sur terre pour débuter sa vie de lycéenne.
Ses motivations sont tout à fait angéliques : répandre le bonheur et la paix autour d'elle. Mais rapidement, les choses changent et l'auréole dorée de la demoiselle vire au noir. Les coupables de cette déchéance ne sont pas des démons, mais les jeux vidéo et autres activités humaines. Activités bien plus intéressantes que de propager l'amour, il est vrai. « Ça fait longtemps qu'on est sur terre pas vrai ? Depuis que je suis arrivée, je me dis... Il y a vraiment besoin d'autant d'humains ? Ils sont chiants et bruyants. »



Venant d'un ange, c'est sur ça fait bizarre, mais le concept de la jeune fille parfaite qui devient tire au flanc n'est pas une grande nouveauté. Dans le même registre, nous retrouvons par exemple Himouto ! Umaru-Chan qui débute sa seconde saison. Ces deux animes ont d'ailleurs le même réalisateur : Ohta Masahiko et le même studio de création : Dogakobo.

Toutefois, Gabriel Dropout se démarque des autres histoires du même genre, car on suit la vie d'une jeune ange. Cette particularité a aussi le mérite de renforcer l'aspect comique de certaines scènes. « Je me demande si l'humanité périra » dit-elle dans l'opening. Mais en sera-t-elle la destructrice ? Car Gab se balade avec l'une des cornes de l'apocalypse. Instrument, on ne peut plus dangereux, qu'elle est souvent tentée d'utiliser : quand sa culotte apparaît seule dans la classe (la téléportation semble comporter des risques), lorsqu'elle est ivre, ou tout simplement quand sa sœur (miss parfaite) décide de lui rendre une petite visite à l'improviste. Toutefois, ses diverses tentatives sont empêchées par sa meilleure amie : Vignette.

Cette première saison (et on espère une seconde) nous montre les principaux événements d’une année scolaire. En seulement 12 épisodes, on assiste au développement des personnages principaux. On peut voir quatre filles devenir un bloc uni malgré leurs caractères et leurs origines si variées.


Car en plus de Gabriel, nous suivons le quotidien de 3 autres lycéennes non humaines. Vignette, un démon qui n'a rien de démoniaque (un peu comme Blanche neige, les oiseaux se posent dans ses mains). Raphiel, ange sortie seconde de la promo, qui cache derrière son visage souriant un coté sadique et mesquin. Et enfin, Satania, une jeune fille qui se voit comme la future maîtresse des enfers, mais qui se fait beaucoup trop martyriser pour ça. Comme on peut vite le constater, les étiquettes ne collent pas vraiment aux personnalités, ce qui donne un comique de situation plutôt bien dosé. De même, les différences d'origines ne se cantonnent pas simplement au concept ange/démon. Celles-ci sont également culturelles et sociales. Lorsque Gab rentre chez elle, nous pouvons voir qu'elle est issue de la classe moyenne, tandis que Raphiel (accompagnée de serviteurs) est d'une classe sociale bien plus élevée. De même, si nous pouvions nous attendre à voir Satania en haut de la hiérarchie démoniaque (vu son ego surdimensionné) il n'en est rien !



Ainsi, Gabriel Dropout nous parle du contraste qui peut exister entre la voie qui nous est destinée (par nos origines) et la voie que l'on veut suivre. De même, l'anime fait passer un message de tolérance. Pour Gabriel, les amitiés nouées au cours de cette année humaine, sont la preuve d'une possible coexistence. Mais était-elle sérieuse en disant ça ? Car il ne faut pas oublier que Gabriel Dropout verse surtout dans l'humour. Si l'anime fait bien passer quelques messages, il veut surtout que le spectateur puisse passer un agréable moment. C'est chose faite. L'opening donne une assez bonne vision du contenu de la série. Son rythme dynamique s'y accorde bien. Le fait que les personnages principaux y participent tous pour donner une jolie cacophonie n'est pas sans rappeler certaines scènes. Le visuel est vraiment soigné (coup de cœur pour les ailes qui se déploient) et il est agréable de constater que cette qualité graphique se retrouve tout au long de la série.

Enfin, Gabriel Dropout n'a pas la prétention de diffuser un message ultra moralisateur et de condamner le comportement de Gab. Au contraire, à la fin de cette première saison, la jeune fille ne semble pas avoir vraiment avoir changé et on retrouve même l'une des scènes du premier épisode.
Cette fois-ci, sonnera-t-elle dans la corne ?