Chronique Animation - Sailor Moon Crystal

Tout le monde connait l'histoire d'Usagi Tsukino une collégienne pleurnicharde et maladroite qui après sa rencontre avec une mystérieuse Luna se transforme en une puissante combattante d'amour et de paix : Sailor Moon ! La première version animée de ce manga date des 90's.
En France, il s'agissait de l'une des séries phares du Club Dorothée.


En 2014, TOEI Animation a réveillé notre nostalgie en nous promettant une nouvelle version. Sailor Moon Crystal, avait pour objectif d'être plus proche du manga d'origine. Tant dans le fond que dans la forme. Les épisodes à n'en plus finir de la version 90's appartiennent au passé.


Dans cette nouvelle version, en une saison, on nous sert les deux premiers arcs du manga. Le rythme est soutenu, chaque seconde compte. Le manga est parfaitement suivi parfois planches par planche. Le Chara Design tend davantage vers l'original avec des personnages filiformes.
Remis au goût du jour, l'anime a un visuel final plutôt agréable. Avec cette version, plus expéditive, on peut dire adieu aux relations entre les personnages. Les quatre guerrières sont les grandes perdantes.
Quelle déception. Leur caractère, leurs passions, leurs proches, tout ce qu'on avait pu découvrir dans la série 90's n'est plus qu'un vague souvenir.
Sailor Moon Crystal aurait pu totalement les supprimer vu le peu de substance dont elles sont dotées. Le seul épisode où on peut les voir briller un tant soit peu est celui où elles sont introduites.


Pourtant, l'opening nous promettait tellement... On se demande presque si ceux qui en sont à l'origine savaient quelque chose de la direction qu'allait prendre Crystal. Ils nous promettent des guerrières animées par une « volonté inébranlable » qui se battent « seules sans laisser un prince décider de leur destin » (il s'agit des paroles de l'opening, promis !). A mille lieux de ce qui nous ai donné par la suite. S'ils savaient, c'est du pur sadisme ! De même, la relation entre Usagi et Mamoru est une véritable maltraitance pour les fans. Dans cette nouvelle version, leur amour est totalement incompréhensible, dès le premier épisode, le voilà gravé dans le marbre. Avec ça, il n'est pas surprenant que le couple, pourtant culte, n'arrive pas à nous émouvoir. Malgré tout, le scénario reste efficace. TOEI, dans sa volonté d'être fidèle au manga, a rempli son contrat. Les côtés sombres de l'histoire, absents dans la 90's, sont mis en avant. Rassurez-vous, le coté girly cul-cul la praline est toujours bien ancré, mais dans la version Crystal les crimes passionnels et l'inceste sont un peu plus visibles.


Cependant, pour bien traiter tous les aspects de Sailor Moon, il aurait fallu un peu plus d'épisodes (alors qu'on reprochait à la première version de trainer en longueur!). Enfin, allonger la série sans pour autant faire davantage de copier/coller. La série n'a pas fait sa timide avec le calque. Pour les combats, c'est même abusif : Sailor Moon lance une première attaque inefficace. Les gardiennes unissent leurs forces, mais, carrément nulles, elles ne font aucun dégât. Le méchant attaque Sailor Moon, mais le prince la sauve. Moon se reprend et lance une attaque puissante pour terrasser son adversaire. Victoire !
Si ce scénario passé en boucle ne vous a pas achevé, le recyclage des animations s'en chargera. On ne peut pas le cacher, le niveau technique de Crystal n'est pas ultime. Il y a clairement un dépoussiérage de la 90's, mais la qualité est très aléatoire d'une scène à l'autre. Certaines, immondes, viennent gâcher des plans magnifiques.


De plus, le travail d'animation est un peu mou, voire feignant, mais il se rattrape bien dans la seconde partie ! Le problème vient surtout du célèbre « Moon Crystal power ! Make up ! ». Que lui ont-ils fait... C'est difficilement compréhensible. Quel masochisme. Pourquoi ce besoin de faire une animation 3D aussi mal maitrisée ? En revanche, c'est avec plaisir que l'on retrouve la voix de Mitsuishi Kotono qui assure à nouveau le doublage d'Usagi.
Le reste des seiyus est modifié, mais le groupe fonctionne bien ! Les musiques sont adaptées et apportent une certaine émotion aux scènes qui sinon en seraient dépourvues.
En conclusion, si Sailor Moon Crystal a pas mal de défauts au compteur, la série a tout de même quelques audaces qui valent le détour. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de faire partie de la génération Dorothée, la meilleure chose à faire est sans doute de regarder la 90's avant de se pencher sur cette nouvelle version.