Chronique animation - Himôto! Umaru-chan

Himôto ! Umaru chan est une production du réalisateur Mashiko Ohta avec le studio Doga Kobo de 2015. Le manga dont est tiré l'anime fut écrit en 2013 par Sansaku head. Contrairement aux apparences ce manga, type slice of life, est catégorisé parmi les seinen et fut prépublié dans le magazine Weekly young jump.
Dès le titre nous avons un petit indice sur le contenu de l'anime. « Himoto » est composé de deux mots. Le premier « himono » désigne une personne sérieuse en public, mais totalement paresseuse en privé. Le second « imôto » signifie petite sœur.


A 16 ans Umaru est une jeune fille très serviable, la meilleure de sa classe, douée en sport, mais elle a un secret bien gardé. Sitôt la porte de chez elle passée, la lycéenne parfaite se métamorphose et devient une petite peste accro aux mangas, jeux vidéo et une vraie goinfre buveuse de coca.
Avec ce type de personnage, le studio ne prend aucun risque et caresse son public cible dans le sens du poil. Même s'il est facile de s'identifier à Umaru, le choix de l'héroïne n'est pas une grande innovation ! Kirono de l'anime Oreimo, Nika héroïne du manga Switch girl ou encore Gabriel (de Gabriel dropout) sont taillées du même bois. Difficile de tenir la comparaison face à Switch girl je vous l'accorde, mais Umaru reste moins insupportable que Kirono (et ça, c'est déjà bien !).
Tout comme dans Oreimo, Umaru cohabite avec son frère qui semble être le seul à connaître sa double personnalité.


Taihei, le frère de notre hamster orange, est un jeune salarié, travailleur et désintéressé. Il semble être l'«onii-chan » parfait, car cédant à tous les caprices de son insupportable petite sœur, il la complète dans son mode de vie. Presque réduit en esclavage Taihei passe ses journées à travailler puis à faire le ménage et à cuisiner. Peut-être manque-t-il un peu de personnalité ? Sans doute même ! Mais Taihei reste le personnage secondaire le plus travaillé de la série. Seul protagoniste masculin majeur, il est entouré de plusieurs amies d'Umaru qui semblent toutes être de véritables clichés ambulants.

Ebina, une fille timide, à forte poitrine, amoureuse de Taihei et puis … C'est tout. Au début j'ai cru qu'elle aurait pour rôle d'assagir Umaru, mais non, elle est juste la paysanne de service. Son accent campagnard qui revient lorsqu'elle devient nerveuse semble vouloir ajouter une petite touche d'humour à ses scènes, mais finalement ses apparitions tournent en rond et le personnage n'apporte rien.
Kirie est très timide et socialement handicapée. La jeune fille voue un véritable culte à Umaru au point de ne pas la reconnaître sous sa véritable apparence.


Enfin, Sylphynford, est une lycéenne excentrique et en compétition constante avec Umar, lors d'un tournoi de jeu vidéo Sylphynford rencontre UMR qui n'est autre qu'Umaru sous sa forme otaku de sortie ! (Masque et casquette sont de la partie !) Sylphynford, disciple d'UMR c'est un peu Kirie, mais ultra positive.

A mon grand regret, les personnages secondaires sont au final assez creux. Mis au service du comique de situation, ils sont là pour remplir quelques vides et répètent en boucle une action ou quelques répliques. Le choix des doublages parvient tout de même à apporter un vent de fraicheur à nos protagonistes sur-stéréotypé et quelque peu malmené.


Aimi Tanaka décroche son premier rôle principal en prêtant sa voix à Umaru. On peut saluer sa prestation, en modulant son timbre elle parvient à nous faire distinguer « la fille parfaite » de la « gameuse ». A ses côtés, pour lui donner la réplique, on trouve Akari Kageyama qui commence sa carrière. Ebina a ainsi une voix bien moe mais qui correspond bien au personnage ! Il est agréable de voir de jeunes seiyus débuter avec des rôles un tant soit peu importants !

L'aspect visuel est en lui-même plutôt efficace et reste fidèle à l’œuvre originale. L'anime sur ce plan est stable et cohérent, mais pas spectaculaire. A noter qu'Umaru a deux designs différents : Sa forme normale, quand elle sort et sa forme chibi, quand elle passe en mode gremlins. La bande-son se défend elle aussi. L'opening est vraiment bien trouvé et dynamique. L’orange dominant donne du peps tout comme la musique. Dès le début nous avons les deux facettes de notre héroïne, aucune surprise là-dessus.



Tout comme le reste de l'anime, l'opening est truffé de références aux jeux vidéo et mangas pour notre plus grand bonheur. Rapidement nous pouvons entrevoir Pokemon, Mario Kart, ou encore One piece. Enfin, attention de ne pas associer le comportement d'Umaru à de l'hypocrisie ! Himôto ! Umaru chan permet, de façon exagérer, de mieux appréhender un comportement typiquement japonais.
Au Japon le « Honne » et le « Tatemae » font partie du quotidien de chaque individu. Le « honne » correspond au visage que l'on montre à ses proches, ses vrais sentiments (Umaru chibi). Tandis que le « Tatemae » est une façade qui reflète la pensée adaptée à la société.


Indirectement, on nous laisse entendre qu'Umaru est plus sereine sous cette seconde forme. L'anime, sous ses airs bon enfant, glisserait-il une légère critique sociale ?
Globalement, il faut bien avouer que Himôto ! Umaru chan ne propose rien de bien novateur et l'histoire n'est qu'une succession de petites aventures. On pourrait presque commencer par l'épisode 12 sans être perdu. L'anime ne donne pas à réfléchir et se cantonne au simple divertissement. Ainsi, sans prise de tête cet animé nous présente, sous les traits d'une fille hamster un peu peste, notre propre passion tout en légèreté.