Le second arc, lui, met aussi un certain temps à se mettre en place. Deux nouveaux antagonistes se présentent, Arukenimon et Mummymon qui se contentent pour l’instant de créer des Digimon factices à l’aide des dernières tours noirs. Difficile de connaître les objectifs des scénaristes sur ce second arc qui ne doit son intérêt qu’aux nouvelles digivolutions présentées. Seul le retournement de situation lié à la naissance d’un nouvel ennemi, en toute fin de coffret, vient apporter du piment à cette partie très classique qui manque d’un réel enjeu.
Le défaut qui vient souvent en tête lors du visionnage est bien le problème de rythme de ces épisodes. D’une manière général, on sent que les scénaristes ont pris leur temps, avaient quelques idées sans forcément savoir quoi en faire ni comment les coordonner. Ainsi, le schéma s’avère répétitif, et on se contente d’éprouver du plaisir lorsque de nouvelles digivolutions ont lieu. Les véritables avancées scénaristiques surviennent très lentement et ces épisodes ne dégagent pas l’intérêt éprouvé dans la première saison. Pourtant, la série explore pour l’instant différentes pistes qui soulèvent des enjeux divers, il est ainsi frustrant d’avoir affaire à ce rythme peu rapide quand on sait que certaines idées pourraient gagner en développement.
Ce qui a marqué la première saison, c’était bien le côté psychologique appuyé par le traitement des huit protagonistes. Chacun des Digisauveurs avait un background solide et faisait régulièrement l’objet de développement, que ce soit sur son contexte familial ou ses liens avec les autres enfants. Ici, c’est le néant concernant l’équipe principal. TK et Kari ont achevé leur semblant d’évolution dans la première saison tandis que David, Yolei et Cody ne parviennent pas à s’affirmer. Il est indéniable qu’ils restent dans l’ombre des précédents héros dont les interventions viennent relever le niveau lors de certains épisodes. Difficile de s’attacher à cette nouvelle brochette de Digisauveurs, et les scénaristes n’ont pas fourni le travail nécessaire pour leur apporter une réelle consistance.
A lire cette chronique, la saison de Digimon peut paraître comme un échec complet, ce qui est faux. La série, malgré ses défauts, n’en demeure pas moins agréable. Malgré l’abondance de digivolutions, on est ravis de voir de nouvelles créatures de manière régulière, cela permet de renouveler systématiquement les combats. Aussi, l’apparition régulière d’ancienne tête connue est un plus et prouve que les scénaristes n’ont pas renié pour autant la première saison. Mais le gros point positif, c’est bien le personnage de Ken Ichijôji, premier antagoniste de cette saison 2. Le terme d’ennemi est toutefois à nuancer et c’est là tout l’intérêt du personnage qui se révèle beaucoup plus complexe que tous les ennemis de la première saison. Son traitement apparaît comme juste et à l’instar de certains héros de la première série, le personnage se paie le luxe de bénéficier de quelques flashback, élément essentiel pour comprendre les raisons qui ont poussé Ken à basculer du « côté obscur ». Son évolution se fait sur le long terme et appuyer cette qualité par des exemples reviendrait à spoiler, chose que votre serviteur ne se permettra pas de faire. Néanmoins, à défaut de proposer de nouveaux héros intéressants, l’équipe scénaristique a créé un personnage complexe et passionnant. D’ailleurs, il faut croire que les ennemis réussissent mieux aux scénaristes dans la seconde saison puisque Blackwargreymon, qui apparaît tardivement, se présente aussi d’ores et déjà comme un antagoniste fouillé.
Un mot bref sur l’adaptation, l’impression catastrophique ressentie sur les débuts de cette saison 2 se justifient de plus en plus, à chaque épisode. Le ton grave de certaines scènes est souillé par des jeux de mots vaseux et blagues de mauvais goût, il ne faut pas longtemps pour que le spectateur comprenne que Saban a massacré l’ambiance de cette série, tout ceci dans l’optique de fournir un divertissement édulcoré et comique, et prendre par la même occasion la jeunesse pour des abrutis.
Après l’excellent Digimon Adventure, Digimon Adventure 02 déçoit, notamment à cause d’un rythme lent, des nouveaux héros peu inintéressants et de cette sensation d’une intrigue qui ne sait pas comment évoluer, malgré de bonnes idées. Le tout reste néanmoins très divertissant, le personnage de Ken apporte à lui seul un intérêt immense au titre, et l’avalanche de digivolutions est séduisante, mais on attend de cette deuxième saison qu’elle trouve d’avantage de panache ainsi qu’un véritable fil conducteur. Le cinquième coffret nous apportera des réponses à ces interrogations en conclusion la deuxième saison, mais aussi en introduisant la troisième !