On remarque que Bakuman adapte cette épopée éditoriale à la sauce shônen. Mashiro et Takagi, leurs talents liés, forment un duo remarquable et ont pour ambition de dépasser un certain Eiji Niizuma, nouveau manga à succès du Jack, du même âge qu’eux. Ces codes repris et adaptés à l’histoire de Bakuman s’avèrent intéressants, donnent certes une dimension irréaliste à l’œuvre mais ajoutent une certaine dynamique scénaristique et narrative. Les retournements de situation, réguliers, contribuent aussi à apporter un rythme à la série. Ainsi, malgré la grande place qu’occupe la très fade histoire d’amour, l’intérêt reste présent grâce à tous ces ingrédients permettant à Bakuman de captiver durant ces 13 premiers épisodes. Gageons toutefois que le rythme de départ n’étant pas des plus rapides, on espère entrer réellement dans le vif du sujet dès la seconde moitié de cette première saison.
L’adaptation du manga d’Obata et Ohba s’avère donc très fidèle. Certains ont peut-être été rebutés par le densité du texte qui occupe une place centrale dans la version papier. Fort heureusement, les scénaristes ont su couper les dialogues, n’en garder que l’essentiel pour proposer au final une intrigue fluide. Le dialogue garde une place centrale étant donné le lot important d’informations dévoilées, mais le tout est bien plus digeste que le manga. Avis donc aux amateurs qui auraient souhaité suivre l’histoire sans avoir affaire à la longue lecture de chaque opus !
Par contre, le style graphique d’Obata en prend un coup via le chara-design opéré ici. Les silhouettes des personnages sont fidèles, mais l’absence de détails est flagrante et décevra sans nul doute les amateurs du trait de l’artiste. Ce n’est qu’un détail néanmoins, on pourrait ne pas reconnaître la patte du mangaka…
Du point de vue technique, la série est très réussie. La mise en scène et l’animation, toutes deux dynamiques, se marient très bien durant ces 13 épisodes. Bien sûr, pas de mouvements fous furieux, la série ne comporte aucune action (exception faite d’un coup de poing de l’ami Takagi), la dimension survoltée des péripéties de nos deux mangaka se joue sur la mise en scène, et essentiellement durant les phases d’atelier.
La musique se veut très discrète et ne contribue que peu à l’ambiance du titre. Des sonorités très rock la compose, on reconnaît que le style est alors adapté au ton de l’intrigue mais mine de rien, la palette musicale n’est pas mise en valeur. De même, les génériques, orientés Pop, restent très classiques, si bien qu’on ne les garde pas en mémoire. A ce titre, l’opening, faisant la belle part à l’intrigue amoureuse entre Mashiro et Azuki, reflète bien la mise en avant du jeune couple dans cette adaptation.
Et à l’occasion de cette série attendue par beaucoup, Kazé nous propose un doublage français en plus de la Vostfr ! La version française est ainsi très honorable, grâce à des voix correspondant aux personnages et des jeux d’acteurs en cohérence avec les personnalités et les situations vécues par les protagonistes. On aurait tendance à reprocher la voix agaçante de Miyoshi et la volonté de sa comédienne à surjouer mais n’oublions pas que la performance est en phase avec le personnage survolté…
Par contre, il ne faudra pas chercher dans ce coffret un quelconque bonus intéressant, nous ne retrouvons que les banals génériques en guise de supplément…
En définitive, ceux qui ont adoré Bakuman dans sa version papier apprécieront sans doute tout autant l’anime. Fidèle, celui-ci peut aussi permettre à ceux n’ayant pas tenté le manga de découvrir l’histoire sans avoir à supporter l’abondance de texte qui a parfois fait défaut au manga. Malgré quelques choix d’adaptation discutables, comme la mise en avant du couple entre Mashiro et Azuki, ces 13 épisodes restent suffisamment dynamiques et riche en anecdotes et références sur l’univers « Jump » pour se savourer d’une seule traite. Les amateurs du genre seront conquis par cette monture animée tout à fait honorable !