Après
Super Metroid la semaine dernière (
voir la news), notre chroniqueur
Kimi revient cette fois-ci sur un autre opus majeur de la saga Metroid :
Metroid Prime !
Le passage inéluctable de la 2D vers la 3D est un moment décisif pour toute licence vidéo-ludique. Certaines se sont littéralement vautrées et ont complètement disparues, d’autres ont franchi difficilement ce tournant tandis que certaines ont franchi cette étape avec brio. C’est le cas des principales licences de Nintendo, Zelda, Mario, Donkey Kong et StarFox s‘en sortant admirablement. Samus Aran, quant à elle, a subit également ce changement avec Metroid Prime. Allons droit au but : Metroid Prime est un jeu qui fera date dans l’histoire du jeu vidéo.
Nous sommes en 2002, le fabricant japonais livre au monde entier sa nouvelle chouchoute : la GameCube, ce petit cube de couleur violette marque la fin de la sixième génération de consoles à côté de la PlayStation 2 de Sony, la Xbox de Microsoft et la Dreamcast de Sega. Metroid Prime faisait parti des jeux à fort potentiel au lancement de cette console et il est, incontestablement, le jeu à retenir de cette sélection.
Contrairement aux autres opus de la saga, Nintendo ne tient plus le rôle de développeur, c’est au studio de développement américain Retro Studios fondé par Jeff Spandenberg, que revient l’honneur de concevoir ce premier épisode en trois dimensions.
Une fois le disque inséré dans la console et cette dernière mise en marche, le fameux thème de ce Metroid Prime parvient à mes tympans et m’émoustille déjà. À la fois doux et violent, puissant et vigoureux, il arrive à trouver le juste équilibre pour faire vibrer d’entrée de jeu le joueur. Le titre du jeu apparait alors en lettres majuscules. Sans la moindre hésitation, j’appuie sur le bouton Start et trois emplacements de sauvegarde s’offrent à moi. Ayant confiance en Nintendo, je ne fais aucun détour inutile dans le menu, j’enclenche alors ma première partie et je me laisse emporter.
Le scénario de ce Metroid Prime s’avère être complètement indépendant des précédents, celui-ci bonifiant l’univers complexe et mature de la saga de Gunpei Yokoi. Samus à toujours pour mission première de traquer les pirates de l’espaces aux quatre coins de la galaxie, elle reçut un signal de détresse d’une station spatiale abandonnée. Elle partit donc en direction de cette frégate pour mener son enquête. À la suite à un malencontreux incident, Samus perdit malgré elle la majorité de son équipement et fut contrainte de se rendre sur Tallon IV, un astre frappé de plein fouet par une météorite
L’introduction du jeu me montre une station spatiale en orbite autour d’une planète à la taille démesurée. Un vaisseau dont l’apparence m’est familière vient se poser sur la piste d’atterrissage métallique de la station, la trappe s’ouvre et ma chasseuse de prime préférée fait surface. Je suis subjugué la beauté de Samus Aran, son costume Varia est étincelant et duveteux, le saut qu’exécute Samus pour fouler le sol est d’une telle grâce qu’il arrive à m’en donner des frissons dans les moindres recoins de mon corps. Samus est absolument sublime et ce, de la tête aux pieds ! La caméra tourne autour de la jeune femme, se positionne derrière cette dernière et, en une fraction de seconde, me voilà plongé dans la peau de Samus.
C’est cette station spatiale qui fera, l’objet d’un tutorial, permettant au joueur de s’accommoder des commandes de la manette GameCube. Si le joueur se retrouvera désarçonné à première vue en voyant la quantité de boutons présents sur la manette, il prendra ses marques au fur et à mesure et au final, tout sera une question d’instinct. L’ambiance est, encore une fois, très homogène et il règne dans cette station un climat très inquiétant et exécrable. Comme indiqué ci-dessus, cette grande aventure qu’est Metroid Prime se déroulera sur la planète Tallon IV que Samus devra explorer de fond en comble pour retrouver son équipement et mener à bien ses recherches.
Si au premier abord l’aspect scénaristique du titre reste très classique, il y a un élément primordial qui vient pimenter le tout : le phazon. Entendez par cette appellation peu commune, une substance chimique mortelle qui a des effets néfastes sur toute personne entrant en contact avec matière d’une couleur bleutée. Cet élément, les pirates de l’espace ont su en tirer des bénéfices et l’utilise donc à leurs dépends. Ce sera donc un danger de plus que notre chasseuse de primes devra affronter.
En comparaison avec les épisodes précédents, ce Metroid Prime possède un environnement encore plus grand, plus riche et plus détaillé. Six zones s’offriront au joueur, toutes reliées les unes aux autres par le biais d’ascenseurs. La surface de Tallon est l’endroit où se posera le vaisseau de Samus, c’est une région tropicale parsemée de ruisseaux, de vallées et où la pluie tombe en permanence. Elle donne également accès au cratère d’impact, dernière zone du jeu étant accessible dès le départ mais qui pourra être explorée uniquement quand certaines conditions seront remplies. Seconde zone du jeu : les ruines Chozo, région désertique, très mystérieuse où le peuple oiseau qui avait prit Samus sous son aile a complètement disparu. De nombreuses petites bêtes, pour la plupart inoffensives, occupent ce lieu dont il ne reste plus que des fragments. Les cavernes de Magmoor sont l’équivalent de Norfair dans Super Metroid, le thème de ce lieu étant celui de la région éloignée de Norfair dans l’opus sur Super Nintendo. L’air est très chaud et très contigu et il faudra faire attention ou vous marchez, pour peu que votre corps soit ensevelit, en quelques instant, d’un torrent de lave bouillante. Les monts de Phendrana sont le strict opposé de la zone précédente, un climat très glacial y règne, la faune s’adapte donc à cette atmosphère extrêmement froide. C’est dans cet environnement difficile que se sont installés les pirates de l’espace. L’avant dernière zone avant le cratère d’impact est les mines de phazon, endroit où les pirates font de multiples expériences, par le biais du phazon sur leurs congénères et également sur les métroides. D’une manière générale, vous aurez de quoi faire dans ce nouvel épisode.
Du côté des équipements, Samus à toujours l’équipement de « base » à savoir le rayon de puissance / charge / à ondes / glace / plasma, les missiles / super missiles, les bottes de saut spatial, le grappin, la boule morphing ainsi que ses petites bombes et enfin les bombes de puissances dévastatrices. Ce Metroid Prime fait également la part belle à de nouveaux items en incluant une amélioration pour chaque rayon (diffuseur d’ondes / de glace et lance-flamme). Contrairement à bon nombre de FPS, le stick C de couleur jaune présent sur la manette ne sert pas à la caméra mais bel et bien à changer de rayon, système très pratique et innovant qu’on trouvé les petits gars de Retro Studios. Si il y a beaucoup de nouveauté, les développeurs n’ont pas oublié de faire la part belle à un ancien item rarement utilisé : la boule araignée. Cette amélioration que nous n’avions pas vu depuis Metroid II : Return of Samus sur GameBoy revient dans ce nouvel épisode et permet toujours à Samus de s’accrocher à des réseaux de monorails magnétiques donnant, pour la plupart, accès à des zones inatteignables en temps normal. On retrouve également les costumes habituels de la saga comme le costume Varia, permettant à Samus de résister à de fortes chaleurs où encore le costume de gravité permettant à l’héroïne de se déplacer librement dans l’eau. Je préfère ne rien dévoiler et vous laisser la surprise concernant le dernier costume du jeu, ce dernier étant le plus réussi de tous. Metroid Prime n’est cependant pas exempt de nouveautés. La plus grosse d’entre elles est le rajout de plusieurs viseurs qui seront très utiles à notre chasseuse de primes. Samus disposera de trois viseurs différents : le viseur d’analyse qui, comme son nom l’indique permet d’analyser les éléments du décor. C’est sans aucun doute, le viseur le plus important de tous, sans lui, il serait impossible d’explorer cette immense planète qu’est Tallon IV. Je préfère également me taire concernant les deux autres viseurs afin que vous puissiez par vous-même découvrir les fonctionnalités de ces derniers.
L’exploration joue, une fois de plus, un rôle important dans Metroid Prime. Par le biais du viseur d’analyse, Samus peut analyser la faune et la flore de chaque environnement, en apprendre plus sur chaque région par le biais d’écrits disséminés par ci, par là. Une banque de données est également à remplir. Comme vous pouvez vous en douter, il faudra que cette dernière soit complète pour arriver à terminer le jeu à 100%. Pour avoir le pourcentage ultime, le joueur devra également récolter les 47 réserves de missiles, les 14 réserves d’énergies ainsi que les 4 réserves de bombes de puissances dispersés dans les six zones du jeu. Si l’auscultation de l’environnement joue un rôle important, les sunlights nerveux, notamment contre les pirates de l’espace ne sont pas oubliés. Le tout s’avère est très dynamique, pêchu et rajoute une dose d’action au titre de Nintendo. Le système de combat est d’ailleurs très astucieux. La gachette « L » permet de « locker » un ennemi pour concentrer ses tirs sur celui-ci. Un dispositif d’esquive est également présent pour faire face à des adversaires coriaces. Le joueur étant dans la peau de Samus, les combats sont très immersifs et prenants, surtout vers la fin du jeu lorsque Samus dispose de sa puissance maximale.
Le souci du détail est constant dans Metroid Prime. Tout est calibré pour renforcer l’immersion du joueur derrière le casque de Samus Aran. Des gouttes de pluies qui tombent sur la visière, du givre se formant sur le canon de la chasseuse de primes… Tout est parfait ! Du début jusqu’à la fin, le joueur est dans la combinaison… Les boss sont toujours aussi impressionnants et imposants (le pirate Oméga étant mon préféré de tous, il faut le voir pour le croire). À titre personnel, j’ai été un brin déçu concernant le duel entre Meta Ridley & Samus. Celui de Super Metroid était épique, celui de Metroid Prime est juste excellent, sans plus.
Côté musical, Retro Studio à fait du bon travail, les anciens thèmes côtoient les nouveaux pour une symbiose sonore très réussie. Graphiquement, le jeu s’en tire admirablement, les environnements sont très détaillés, pointus et recèlent une richesse incroyable.
Une question reste néanmoins irrésolue : le fait d’être dans la combinaison de Samus ne ferait-il pas pencher Metroid Prime vers un FPS comme il en existe tant d’autres ? Le jeu possède, en effet l’interface HUD présente dans d’autres titres du même registre (Head-Up Display : l’ensemble des informations du personnage ; vie restante, munitions, map etc…) ainsi qu’une action soutenue par moments. Néanmoins, c’est l’exploration qui prime encore une fois dans le jeu. Metroid Prime est bien plus qu’un jeu, c’est un guide de survie. Être seul(e), dénicher, s’informer, s’émerveiller, lutter : Metroid Prime c’est l’Aventure avec un grand A, tout simplement. Metroid Prime n’est donc pas considéré comme un FPS mais plutôt un FPA (First Person Adventure). Il en ressort de Metroid Prime un grand jeu, inaugurant une trilogie qui promet d’être dantesque et qui commence donc sur les chapeaux de roues.
Graphismes :Retro Studios a fait un boulot colossal sur ce point, nous avons le droit environnements dantesques, pour la plupart chargés et dotés d’une beauté hallucinante. Impossible de dire que le travail ai été bâclé de ce côté.
Sons :Le constat reste le même que pour Super Metroid. L’OST de Super Metroid est un régal pour nos oreilles, chaque thème pouvant être considéré comme une pierre précieuse. Lors du polissage de cette pierre, des reflets apparaissent, ces éclats se reflètent les uns dans les autres, s‘accordant entre eux, ce qui nous permet d’avoir une vision différente de chaque morceau.
Maniabilité :Aucun défaut n’est à souligner sur ce point, il y a juste un petit temps d’adaptation où le joueur pourra confondre tel et tel bouton mais le tout deviendra très intuitif au fur et à mesure. Le gameplay est sans cesse renouvelé à chaque item récolté, l’ennui ne montrera donc pas le bout de son nez. Le seul défaut à souligner serait la non-possibilité de configurer soi-même ses commandes, à l’instar de Super Metroid.
Durée de vie :Très conséquente. Environ une quinzaine d’heures de jeu pour terminer Metroid Prime une première fois. Deux fois plus pour le terminer à 100%. Si vous possédez également une GBA avec Metroid Fusion vous pourrez refaire le premier épisode de Metroid. De quoi rallonger considérablement la durée de vie du soft
Scénario :Tout dépend du joueur que vous êtes. Si vous comptez faire le jeu en ligne droite, le scénario sera quasiment inexistant. En revanche, si vous prenez le temps d’analyser toutes les informations et de lire ces dernières, vous aurez affaire à une trame scénaristique riche et très intéressante.
En résumé :À l’heure où ces quelques lignes sont écrites, Metroid Prime est en huitième position des meilleurs jeux de tous les temps. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il le mérite vraiment. Ce jeu a une âme, il nous transporte, il est unique. C’est une perle rare, à conserver précieusement et à refaire sans cesse. Un indispensable dans toute ludothèque qui se respecte et sans l’ombre d’un doute LE jeu de la GameCube.
19/20