Cette année à Japan Expo, le stand des éditions
Kana organisait des séances de doublage pour les fans, dans le studio installé spécialement à cet effet. Naturellement, certains comédiens des séries phares de l'éditeur, notamment
Fairy Tail et
Black Butler, ont répondu présent à l'appel afin de permettre aux plus curieux de les voir à l'œuvre. Aussi, Manga News était sur place et a pu s'entretenir avec les voix de ces personnages populaires qui sortaient d'une séance de doublage pleine d'intensité !
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Tout d'abord, pouvez-vous vous présenter et nous parler des personnages que vous interprétez ?Jean-Pierre Leblan : Je m'appelle Jean-Pierre Leblan. Je suis dans Black Butler 2 et je joue Claude Faustus.
Jackie Berger : Je m'appelle Jackie Berger et je suis la voix d'Alois Trancy dans Black Butler 2.
Fanny Bloc : Je m'appelle Fanny Bloc et je suis la voix de Happy dans Fairy Tail.
Arnaud Laurent : Je m'appelle Arnaud Laurent et je suis la voix de Natsu dans Fairy Tail.
Bruno Méyère : Je m'appelle Bruno Méyère, et je suis comédien et directeur artistique. Je dirige les doublages de Fairy Tail et Black Butler, et je fais les voix du Vicomte de Druit et de Undertaker dans Black Butler.
Comment en êtes-vous venu à prêter vos voix à des personnages d'animation ?Arnaud Laurent : Pour ma part, j'ai été guidé, comme souvent quand on veut faire du doublage. C'est par l'animation que j'ai commencé.
Fanny Bloc : J'ai commencé au lycée. J'avais déjà dans l'idée d'être comédienne mais je ne savais pas trop vers où me tourner. J'ai commencé à peu près à la même période qu'Arnaud et, comme lui, ça a été beaucoup d'animation japonaise au début. Maintenant, je fais essentiellement dans le dessin animé, je double surtout des enfants.
Jackie Berger : Et bien je ne sais plus. Ca fait tellement longtemps que j'ai débuté en fait...
(rires) Quand j'ai commencé les dessins animés, mon premier rôle a été dans
les Mystérieuses cités d'Or. Ca remonte donc à très longtemps.
Jean-Pierre Leblan : J'ai commencé en faisant du théâtre. Parallèlement, j'ai un ami qui est devenu directeur artistique et qui m'a fait assister à des plateaux de doublage, ce qui m'a ensuite amené sur des dessins animés. Puis ça vient au fur-et-à-mesure : On fait une petite phrase par-ci, une par-là, et à force d'entrainement et de voir travailler les camarades, on récupère de vrais rôles.
Bruno Méyère : Pour moi, c'est similaire à Arnaud et à Fanny. J'ai commencé à la même période puis nos chemins se sont croisés, se sont recroisés et se croisent toujours
(rires). C'est en assistant et en regardant les autres faire qu'on apprend. Puis on y va de sa petite phrase, puis de cette petite phrase s'enchaine un rôle, puis un autre rôle...
Connaissiez-vous les séries dans lesquelles vous prêtez vos voix avant de justement les doubler ? En l'occurrence Black Butler et Fairy Tail...Bruno Méyère : Pour ma part, comme je fais aussi de la direction artistique, quand je dois préparer une série, je me dois de la connaître intégralement. Après, en tant que comédien, je ne sais pas forcément ce que je vais doubler le jour même. C'est un peu la découverte et la fraicheur à chaque fois. On doit en permanence rentrer puis sortir d'un univers, puis en découvrir un autre et ainsi de suite.
Arnaud Laurent : Pour ma part, pour Fairy Tail, j'en avais un peu entendu parler. J'avais vu deux ou trois épisodes et lu un tome du manga avant d'être pris pour cet anime. Je m'intéressais déjà à l'animation japonaise, principalement à Naruto ou Bleach ou des séries de ce genre.
Fanny Bloc : Je ne connaissais pas Fairy Tail avant de commencer mais ce fut une belle découverte, c'est vraiment très drôle ! En fait, je m'intéresse beaucoup à l'animation Japonaise donc je connais déjà un certain nombre d'œuvres. Ça m'est arrivé de doubler des séries que je connaissais déjà mais pour Fairy Tail, c'était une découverte.
Jackie Berger : Je ne connaissais pas du tout. Autrefois, l'animation japonaise ne m'intéressait pas vraiment mais j'y ai pris goût ! Maintenant, j'aimerais continuer à en faire.
Jean-Pierre Leblan : Comme ma camarade Jackie, je n'y connaissais rien en animation Japonaise. C'est par le métier de comédien que j'ai découvert et ait fini par m'intéresser à certaines séries que j'ai doublées, comme Bleach et maintenant Black Butler. Même si ce n'est pas le domaine qui me passionne le plus et qu'en tant que comédien je me dois de découvrir différents univers, je m'y intéresse quand même.
Jackie Berger : J'aimerais corriger quelque chose que j'ai dit tout à l'heure. La première série animée que j'ai doublé, c'est
Capitaine Flam. C'est important de le dire car c'est une série culte ! Et je crois que mon personnage s'appelait “Kipo”
(rires).
Au fur et à mesure de l'avancement du doublage, arrivez-vous à entrer dans l'univers de la série que vous doublez et à l'apprécier ?Jackie Berger : Ça dépend de la série. Il y en a certaines que l'on n'apprécie pas du tout jusqu'à la fin mais en règle générale, on finit par s'attacher à nos personnages.
Arnaud Laurent : Pour ma part, dans le cas de Fairy Tail, je m'attache de plus en plus à la série vu que je l'ai vraiment adorée.
Jean-Pierre Leblan : Quand à moi, je lance un appel : On s'est beaucoup attachés à Black Butler, on veut la suite !
Bruno Méyère : On fait quand même notre travail, que ça nous plaise ou que ça nous plaise pas. À un moment donné, on finit par s'investir et par sympathiser avec nos personnages, même si ça dépend des séries, des gens avec qui on travaille... Ça dépend de beaucoup de choses.
Avez-vous des exemples de séries que nous n'avez pas apprécié ?(rire général)Fanny Bloc : C'est la question piège !
Jean-Pierre Leblan : Comme je l'ai dit tout à l'heure, je ne connaissais pas beaucoup l'univers des manga et il ne m'attirait pas. Mais à force d'en faire, j'y ai pris goût. Je n'ai donc pas particulièrement de souvenir désagréable, au contraire ! En faisant nos personnages, on s'amuse, donc ça reste de très bons souvenirs.
Jackie Berger : De toute façon, sur les plateaux, on se marre toujours beaucoup, même si la série n'est pas bonne.
Jean-Pierre Leblan : On s'amuse, quoi qu'il arrive !
Bruno Méyère : Je n'ai pas vraiment le souvenir d'une série qui ne m'a pas enchanté. Même quand on série ne nous plait pas forcément, on arrive à trouver un côté sympathique ou amusant sur celle-ci. Car si on est en total refus, on n'arrive pas à jouer correctement. Je n'ai pas d'exemple précis et même si il y a toujours des séries que l'on trouve plus intéressantes que d'autres, il n'y en a pas que je déteste vraiment.
Avant de doubler un personnage d'animation, vous renseignez-vous sur son doubleur original japonais ? Essayez-vous de calquez sa voix et sa manière de jouer ?Bruno Méyère : J'avoue ne pas faire de recherches sur les doubleurs japonais d'une série d'animation. Par contre, nous entendons les interprètes originaux puisque, en séance de doublage, on nous diffuse les séquences que l'on va jouer. On peut faire un mimétisme avec la voix qu'on entend ou être totalement libre en créant notre propre voix, en exprimant ce qu'on ressent en regardant le dessin animé. On peut aussi nous choisir parce que nos voix ressemblent aux originales. Ca dépend du choix artistique qui a été fait mais en général, on reste assez libre là-dessus.
Jackie Berger : Quand on est un bon directeur de plateau, on essaie de trouver des comédiens dont le jeu corresponde au personnage qu'on va doubler. On ne peut pas se baser sur la voix originale car le japonais est totalement différent du français, ce n'est pas la même musique... Mais la distribution est faite en conséquence.
Fanny Bloc : Je ne me suis jamais renseignée sur la doubleuse japonaise. Par contre, il m'est déjà arrivé de doubler deux personnages totalement différents et qui étaient doublés en japonais par la même comédienne. Je pense que ce n'est pas un hasard car justement, les directeurs de plateau cherchent les voix les plus ressemblantes.
Arnaud Laurent : Comme mes collègues, je ne me suis pas vraiment renseigné sur le doubleur original. Mais je pense qu'on va naturellement avoir envie d'être le plus proche possible de la voix d'origine, en tout cas de transmettre les même émotions. Après, ça sera automatiquement différent du Japonais donc il n'y a pas vraiment de mimétisme à faire. C'est plus à l'image que l'on va essayer de s'accorder plutôt qu'à la voix de base.
Bruno Méyère : C'est plus le jeu qui est important dans ce qu'on fait. Je sais que pour la direction artistique, en ce qui concerne l'animation, on ne me donne pas une liste de comédiens japonais ou anglais, et on ne me dit pas de trouver des équivalences. C'est surtout du feeling. On essaie d'être proche de l'original, mais il faut qu'il y ait une logique. Le plus important reste le jeu, et si le rôle est suffisamment bien défendu.
Aperçu du studio de doublage Kana à la Japan Expo 2011 Remerciements à Fanny Bloc, Arnaud Laurent, Jean-Pierre Leblan, Jackie Berger et Bruno Méyère et aux édition Kana.