Voici la chronique de
Takato portant sur le film
Fullmetal Alchemist - Conquerror of Shamballa, licencié par
Dybex.
Quelques mois après la fin de la première série, Edward se trouve toujours bloqué derrière la porte, autrement dit notre monde, en Allemagne. C'est l'entre deux-guerre et tandis que le parti Nazi est en pleine montée, Edward vit avec Alphonse Heiderich, l'alter-égo de son frère dans ce monde, et passionné de fuséologie. Mais pendant ce temps, un groupe associé au parti d'Adolph Hitler cherche à tout pris à ouvrir la porte, afin de mettre la main sur l'Alchimie du monde parallèle d'où vient Edward, un monde qu'ils nommeraient "Shamballa"...
Très attendu par les fans de l'oeuvre d'Hiromu Arakawa, ce premier film de la franchise vient apporter une conclusion à la première série animée qui a bien déviée du manga. Paru sous diverses éditions, le film revient dans un format très classique, incluant le boitier glissé dans un fourreau, mais aussi à prix très bas. Néanmoins, "édition basique" n'est pas synonyme de manque de qualité puis le packaging est très joli à l'oeil et se marie à merveille avec les autres volets de la collection Gold, sur les étagères.
Concernant le film en lui-même, autant le dire tout de suite : la déception est présente. L'idée de base de situer le contexte historique en Allemagne nazie était un pari risqué mais néanmoins intriguant. Seulement, cet aspect là est au final très secondaire puisque Hitler et sa milice ne sont que brièvement cités, et les ennemis de ce film, bien que rattachés au parti nazi, agissent de manière individuelle. Le premier défaut de ce long métrage est son temps de démarrage. L'introduction de la nouvelle vie d'Edward et ses premières rencontrent sont narrées de manière assez lente, et il faudra attendre plus de quarante minutes pour que le film se lance véritablement. S'en suivra alors un parallèle entre les deux mondes. D'un côté, Edward aura vent du désir ennemi à conquérir Shamballa tandis que de l'autre, Alphonse, amnésique, cherche à tout pris à ouvrir la porte et ramener son frère, le tout pour déboucher sur une grande bataille à Central, très décevante de par l'inutilité de nombreux protagonistes. Mais jusque là, les évènements qui mèneront à cette lutte sont narrés de manière peu cohérente, au point qu'on se demande si toutes ces péripéties n'ont pas été élaborées au hasard, dans l'unique but de faire apparaître quelques personnages cruciaux qui apparaissent de manière aléatoire pour mourir peu de temps après. Là est le principal gâchis de ce film. L'histoire de base paraissait intéressante mais finalement, seuls les frères Elric ont le beau rôle, les autres étant relégués aux rangs de figurants ou, au mieux, de faire-valoir. A ce titre, la plus grosse injustice de ce volet est la mise en retrait de Roy Mustang qui ne fera rien d'autre que détruire quelques armures ennemies et gonfler une montgolfière... L'ennemi de ce film, extrêmement manichéen, ne vient pas arranger les choses tant ses motivations se résument à conquérir et détruire par plaisir. Les autres nouveaux venus de cette conclusion, notamment Alphonse Heiderich qui ne sert à rien et n'est pas développé durant le film. Seules sa condition et sa fin tragique lui permettent de marquer un temps soit peu le spectateur. Le final proposé a le mérite d'apporter une conclusion définitive à cette première adaptation, mais décevra sans doute ceux qui souhaitait voir se concrétiser un certain couple...
Le film n'est pas totalement à bouder pour autant, ne serait-ce pour l'aspect technique. L'animation est de très bonne qualité, un poil supérieur à l'anime, et la 3D très bien intégrée. La bande originale est un peu moins marquante que pour la série sus-citée, et on retiendra une version instrumentale de "Brothers" à certains moment. L'autre plaisir du film réside dans la découverte de cette Allemagne nazie, bien que trop peu développée. Fort heureusement, la version française est toujours aussi bonne, permettant d'apprécier le film dans les deux langues présentes sur cette édition, édition qui ne propose d'ailleurs aucun bonus. Mais après tout, le but de cette "édition Gold" est de proposer le minimum syndical pour offrir aux fans ce film à bas prix, et le fait que le packaging soit une réussite est déjà un excellent point ! Mention spéciale supplémentaire pour les menus de ce DVD, très dynamiques !
Longuement attendu par les fans, "Fullmetal Alchemist : Le conquérant de Shamballa" n'a pas tenu ses promesses. Malgré un synopsis intriguant qui permettait de présenter notre propre monde, s'en suit une multitude de péripéties sans réelle saveur. Beaucoup de personnages sont présents mais ne servent à rien, où meurent de manière arbitraire sans avoir eu leur instant de gloire au préalable (exepté Wrath). Au final, il en reste un film qui satisfera sans doute les fans, mais en décevra aussi beaucoup. A voir cependant pour l'aspect technique très réussi.