Critique - Ninja Assassin

Pour cette première critique cinéma de la semaine, Kimi vous propose de découvrir Ninja Assassin, film de 2008 réalisé par James Mc Teigue.
      
   
  
Après l’excellent V For Vendetta sorti en 2006, James McTeigue, épaulé par les frères Wachowski et Joel Silver en guest de producteurs (Matrix/Speed Racer) nous livre en 2010 Ninja Assassin, un film de série B très nerveux ayant pour thème principal la vengeance sous fond de secte assassine. L’association de ces trois personnes fera-t-elle monter Ninja Assassin vers le sommet pour se différencier des autres films du genre?
   
Avant de visionner un film de série B, il faut bien se rentrer trois choses dans le crâne. Primo : laisser son cerveau de côté pendant approximativement quatre-vingt dix minutes. Secundo : ne pas se fier au scénario. Tertio : prendre son pied. Ninja Assassin ne déroge pas à cette règle. Pour faire simple, c’est une déferlante d’hémoglobine en long en large et en travers, le tout tenant en équilibre sur une intrigue assez mince, basique et avec un intérêt assez limité. 
   
Cette dernière pourrait se résumer en quelques lignes : Raizo, un jeune orphelin est recueilli par le Maitre Tattoo, chef du clan Ozumu et va faire de Raizo une véritable machine à tuer. Après quelques malencontreux évènements, un proche de Raizo va perdre la vie, il va donc réclamer justice en déversant des torrents de sang pour apaiser sa colère ainsi que son âme. Grosso modo, c’est l’intrigue avec les grosses ficèles qui a été réutilisée je ne sais combien de fois dans les téléfilms et autres films à petit budget… Mais la force de Ninja Assassin ne réside pas dans son scénario.
   
Le principal atout du film sont ses scènes de combat qui se révèlent être assez spectaculaires, voir extrêmes par moments. Dynamiques et nerveuses, elles contribuent grandement au film ainsi qu’à son ambiance, définitivement lourdingue, poussive et complètement assumée. James McTeigue s’est vraiment lâché sur ce point là, laissant parler librement ses pensées, qui sont retranscrites à l’écran. On pourrait reprocher tout de même quelques facilités concernant l’élément déclencheur de celles-ci : la scène de la laverie en est le parfait exemple, étant totalement inutile, tout est donc fait pour ne pas ennuyer le spectateur une seul seconde. Autre point noir : la succession de ces scènes ou le sang coule a flot donne lieu a des mouvements de caméra incessants, tout se déroule trop vite et le spectateur peut sembler perdu par moments, ne sachant plus ou donner la tête. Dernier point fâcheux : les combats sont pour la plupart expéditifs. Mais il faut bien se dire que le spectaculaire est de mise, il ne faut donc pas, par conséquent s’attendre a des combats qui s’éternisent. Nous sommes dans un film de série B, tout simplement. Par contre le dernier quart d’heure du film est vraiment jouissif et c’est à mon sens le meilleur moment de l‘oeuvre. Les effets visuels sont, quant à eux, assez réussis, notamment au niveau du sang : rouge vif à souhait.
  
Hormis toute l’action que reste-il au final? Quasiment rien… James McTeigue essaye de boucher les trous en étirant son intrigue et en arrondissant les angles pour donner quelque chose de potable au bout du compte. De ce fait Ninja Assassin n’est pas un film exempt de quelques longueurs sur le plan scénaristique. Quelques bonus sont présents au niveau du DVD, pas forcément indispensables mais pouvant être visionnés par curiosité.
   
La dernière œuvre de James McTeigue est donc satisfaisante. Néanmoins, les présences des frères Wachowski et de Joel Silver n’apportent rien au film : elles font juste l’objet d’un petit plan marketing pour booster les ventes de ce dernier. Minimaliste scénaristiquement, Ninja Assassin n’en reste pas moins un véritable défouloir pour les amateurs du genre. Il est vraiment dommage que l’intrigue gâche l’ensemble, dans le cas contraire nous aurions eu affaire a une très bonne surprise. En espérant que le réalisateur remontera la pente avec l’Ombre du mal, sa prochaine œuvre, sortant dans les salles obscures en juin prochain.