Test rétro - Pokemon Bleu

Nous vous proposons de découvrir notre test de Pokemon version bleue, sorti sur GameBoy en 1999.




Suite à l’incroyable succès de la licence au Japon à partir de 1996, c’est en 1999 que la licence Pokémon parvient en France, avec les versions rouge et bleue des jeux. La franchise a été déclinée en tout ce qui est possible, mais pour l’heure, intéresserons-nous à ce qui est la base du succès mondial, avec les tous premiers jeux vidéo sur Game Boy.

Pokémon, le jeu, c’est avant toute chose un concept. Celui de pouvoir exploiter un énorme bestiaire dans des affrontements typés RPG. Lors de ce premier jet, il est question de 151 bestioles plus ou moins mignonnes, avec des attributs élémentaires et les techniques offensives qui vont avec, qu’il faut capturer et entrainer pour affronter celles des autres entraineurs présents dans le jeu. Le héros est un personnage complètement transparent, que vous pouvez nommer à votre guise et qui ne dialogue pas dans le jeu, sans doute afin de pouvoir avoir une meilleure immersion une fois plongé dans la partie. Toujours est-il que son but est de devenir le meilleur dresseur de Pokémon. Après avoir reçu votre Pokémon de départ des mains d’un scientifique bienveillant qui voit en vous un futur grand découvreur de Pokémon, le professeur Chen, vous voilà parti à l’aventure, délaissant quelques temps votre petite vie tranquille au village de Bourg Palette pour voyager de villes en villes, afin d’affronter les maîtres d’arène, les champions du dressage de Pokémon. Ils sont au nombre de huit, et une fois qu’ils seront tous vaincus, le joueur pourra se frotter au conseil des quatre, les quatre meilleurs dresseurs du jeu.

Vous l’aurez compris, le scénario est plutôt linéaire, malgré quelques rebondissements de temps à autres. Simple, mais pas simpliste, car la majeure partie du jeu consiste en la découverte de tous les Pokémons du jeu, et le scénario permet le bon déroulement de cet objectif. Il y aura même quelques détours à faire afin de découvrir tous les lieux et dévoiler tous les évènements du jeu. En tout cas, le challenge est là, l’ambiance aussi, et la consistance de même. Il s’agit d’un RPG, qui nécessite de s’entrainer pour avoir une chance de vaincre les adversaires à venir, car plus le jeu avance, plus ils sont coriaces. Il n’y a pas de quoi paniquer toutefois, le jeu n’est pas dur. Il faut faire quelques dizaines d’heures de jeu pour en voir le bout, mais ces heures ne sont pas une torture. Au contraire, c’est le côté exploration du jeu qui prend du temps, mais peu de chance de s’ennuyer, car cet aspect est particulièrement passionnant. La mappemonde est d’ailleurs fournie en lieux de tous genres, avec chacun d’eux la présence de Pokémons tous aussi variés. Comme la faune réelle, certains types de Pokémons ne sont trouvables que dans certains lieux, et comme le jeu est basé sur l’efficacité d’un élément par rapport aux autres, il est logique d’aller un peu partout afin de se constituer une équipe de Pokémon efficace contre à peu près tout. La marche dans les hautes herbes, le surf sur la mer, une expédition dans une grotte, tels sont les activités qui font surgir des Pokémons sauvages devant vos yeux et qu’il faut affaiblir afin d’avoir une chance de la capturer avec une pokéball, une balle qui peut contenir des Pokémons. Il est aussi possible d’obtenir certains Pokémons spéciaux par des dons ou des gains en ville. Et pour gérer toute sa petite troupe, on peut constater que les développeurs du jeu ont réussi à allier pratique et originalité. On ne peut combattre qu’avec six Pokémons sur soi, mais ont peut en attraper plusieurs centaines. Les Pokémons qui ne sont pas dans l’équipe sont ainsi placés dans un PC, et tel un distributeur automatique, on peut venir les retirer et les stocker lorsque c’est nécessaire.

Bref, si vous ne connaissiez pas le jeu, voilà en gros comment il est construit. Pour l’époque et la capacité de la console, on peut dire que le jeu est extrêmement bien élaboré. La gestion du jeu est très bien pensée sous tous les angles, d’autant plus que c’est un jeu assez technique. C’est ce qui saute aux yeux après avoir été attiré par le principe d’entrainer une troupe de monstres de poche interchangeables, concept ô combien alléchant pour les joueurs de l’époque. Mais pour un RPG, que son background soit bien pensé est une chose, que le déroulement des combats et l’évolution des combattants permettent l’amusement en est une autre ! De ce point de vue, le système de combat du jeu est très simple, mais très efficace. Seulement quatre attaques par Pokémon maximum, système au tour par tour, possibilité de dégâts critiques grâce aux attributs élémentaires, possibilité pour le joueur d’utiliser des items de soins en plein combat… Le côté RPG du jeu en est réduit au minimum syndical, ce qui a pu peut-être lasser les vieux routards du genre. Mais comme le jeu a été très prisé par les enfants, c’était un bon calcul de la part de Nintendo que de ne pas trop tenter l’impossible.

Et justement, Nintendo a su attribuer au jeu une toute autre dimension pour prolonger le plaisir des joueurs, et notamment des enfants : grâce au fameux câble Link, il de vient possible de connecter deux Game Boy et d’échanger des Pokémons entre amis, ou bien de s’affronter. Bien que nécessitant un minimum de coordination avec le câble pour ne pas faire bugger le jeu, cet aspect s’avère lui aussi très abouti. On peut même dire que cet aspect du jeu est inévitable si on souhaite le finir à cent pourcents : certains Pokémons évoluent uniquement après un échange, et les seules différences entre les deux types de cartouches ne peuvent s’annuler que par ce procédé. Pour rappel, la seule vraie différence entre les deux cartouches est l’exclusivité de certains Pokémons à l’une et l’autre des versions Rouge et Bleue.

Prenant, bien foutu, avec un monde vaste, le seul vrai défaut du jeu est peut-être qu’il peut bugger assez facilement et de manières assez diverses. Parfois, c’est un avantage. Il devient ainsi possible par une manipulation anormale, par exemple, de capturer Mew, qui normalement ne pouvait être offert par Nintendo qu’à certaines occasions exceptionnelles. Cette manipulation se fait sans Action Replay, et est sûrement valable pour d’autres Pokémons. Mais avec ou sans Action Replay, la cartouche peut souffrir et faire planter violemment le jeu. Le mieux est de ne pas en abuser et jouer « réglo ».




Graphismes :
C’est un jeu de 1996 sur Game Boy. Il a donc extrêmement vieilli. Les maisons ressemblent plutôt à des briques, les arbres à des boules, les personnages sont très simples. Mais en contrepartie, la mappe est vaste, les endroits à visiter sont très nombreux et très variés, on peut interagir avec tous les personnages. L’avantage de la version bleue par rapport à la rouge, c’est que la teinte générale du jeu est dans le bleu, et apaise bien plus que la teinte rouge.

Bande-son :
Les thèmes sont très chaleureux et sympathiques, ils respirent la bonne humeur la plupart du temps. Les thèmes des combats sont assez épiques, notamment ceux des maîtres d’arène. En revanche, certains sons récurrents peuvent agacer, à l’image du « bip bip » d’alerte lorsque la barre de vie du Pokémon est dans le rouge.

Durée de vie :
Il faut compter au moins une bonne vingtaine d’heures pour finir le jeu tranquillement. De quoi s’amuser un moment sans se lasser, puisque faire progresser les stats des Pokémons est le cœur du jeu.

Scénario :
Assez basique pour un RPG, mais pas déplaisant pour autant. On se plait à passer les étapes les unes après les autres pour parvenir aux adversaires les plus forts. Peut-être même que certains joueurs ressentent un petit sentiment de puissance face au conseil des quatre, présenté dans le jeu comme quasi-inaccessible pour le dresseur lambda.

Jouabilité :
Comme dit plus haut, le système de combat est bien pensé et dynamique. En revanche, le déplacement en dehors des combats n’est pas des plus fluides. A l’inverse d’un Zelda sur Game Boy, le personnage ne peut pas faire de diagonales et ne se déplace que par avant/arrière ou gauche/droite. Le personnage est lent également. Cela ne saute pas forcément aux yeux tout de suite, mais une fois la bicyclette obtenue, vous ne pourrez pas vous en passer…

En résumé :
Pokémon bleu, tout comme Pokémon rouge, est un jeu qui a marqué une génération de joueurs. C’est le commencement d’une grande saga qui perdure encore aujourd’hui. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier jet n’est pas un bête coup d’essai. C’est bel et bien un jeu vidéo complet, tout ce qu’il y a de plus passionnant. Son originalité et la qualité de sa technique en font un jeu culte.