Asuka répond à vos questions

Sur le site Boy'slove.fr, on peut lire une news intéressante dans laquelle les éditions Asuka répondent aux questions de leurs lecteurs.

Voici ces questions... et les réponses qui vont avec bien-sûr!
 
 
Quelles sont les grandes différences que vous notez entre les lecteurs japonais et étrangers ?
La différence principale, c'est le nombre ! Alors qu'il est très courant de lire du Boy's Love au Japon, c'est encore quelque chose de rare dans les pays francophones. Il y en a pour tous les goûts au Japon avec une vingtaine de magazines réguliers, sans parler des anthologies et des dôjinshi, alors que le marché français doit se concentrer sur des “valeurs sûres”, des titres fédérateurs. L'autre différence, c'est que les lectrices japonaises achètent tout ce qu'elles lisent !

 
Est-ce que vous pourriez publier certains dôjinshi ? Certaines auteures connues telle que Ayano Yamane en ont faits de très bons !
L'utilisation de personnages connus sans l'accord du créateur est quelque chose de toléré au Japon parce que les éditeurs pensent, à juste titre, que cela peut accroître la popularité de la série originale. Pour certains auteurs amateurs, c'est aussi un bon moyen de démontrer son talent et d'attirer l'attention. C'est donc un matériel quasi-illégal qu'il est impossible de licencier. Quand les auteurs prennent eux-même des libertés avec leur personnages (Gravitation Remix), ou donnent leur accord explicite (Code Geass Knight et Queen), cela devient possible.

 
Comptez-vous publier des Romans ? Des artbooks ?
À l'heure actuelle, nous ne comptons pas publier de romans. Nous avons expérimenté le format dans le BexBOY avec la publication d'extraits du roman de Yebisu Celebrities, mais ce n'est pas le même rythme de travail, pas les mêmes compétences… Nous sommes un éditeur de manga, et nous préférons faire ça au lieu de nous lancer dans toutes sortes de projets et ne pas être capables de proposer le même niveau de qualité.
En ce qui concerne les artbooks, ce serait avec plaisir, mais pour l'instant, ça nous paraît pas viable. Etant donné la taille du marché français du Boy's Love et le coût d'impression d'un artbook, nous serions obligés de vendre les livres très chers, ce que nous n'aimons pas.


Avez-vous le projet de sortir un calendrier boy's love ?
Eh bien oui, nous y avons pensé. Cela fait même un certain temps que nous y réfléchissons. Mais comme dans le cas des artbooks, il y a beaucoup de critères à prendre en compte, et pour l'instant, nous n'avons pas encore franchi le pas.


Pourquoi utilisez-vous des titres en Anglais, comme Silent Love au lieu de Bukiyou na Silent ? Pourquoi ne pas tout franciser et arrêter d'angliciser !
Si vous vous souvenez, quand nous avons commencé la collection Boy's Love, nous avons souvent traduit les titres en français, pour des raisons évidentes. Mais quand nous avons lancé le magazine, Libre nous a demandé de faire un choix et de nous y tenir, entre traduire tous les titres en anglais ou tous en français. Nous avons beaucoup hésité, mais dans l'ensemble, il nous a semblé que les titres en anglais étaient plus intrigants, plus vagues, et donc plus proches de l'esprit des titres japonais, qui jouent beaucoup sur l'ambiguité de la langue. Depuis, quasiment tous les titres issus du catalogue Libre ont un titre anglais.


Comment se passe l'adaptation ? Pourquoi choisir d'adapter Nyanta en Miaouta dans Punch Up, plutôt que de mettre des notes ? Vous arrive-t-il de censurer des textes ? 
Quant aux adaptations des noms et autres éléments de ce genre, la raison est assez simple. Nous sommes attaché à rendre nos livres accessibles au grand public. Nous ne pouvions donc pas partir du principe que les lecteurs sauraient que “nyan” est l'équivalent japonais de “miaou”, ou que le nom Shimeji (dans Lover's Doll) représente un champignon (c'est pourquoi nous l'avons traduit par Bolet, qui semblait tout droit sorti d'un livre de Lewis Caroll). Habituellement, nous ne faisons appel à des notes que lorsque le contexte japonais fait partie intégrante de l'histoire, et là encore, c'est toujours à contre-cœur, car soyons honnêtes, une blague expliquée en note ne fait jamais rire.
Nous n'adaptons jamais dans le but de censurer. Nous avons d'ailleurs eu des traducteurs, par le passé, qui avaient tendance à adoucir les dialogues, et nous réinstaurions au moment de nos relectures, le ton de l'original.


Allez vous sortir des rééditions de certains de vos licences comme Yellow ou encore Nouveau départ, que l'on ne peut plus se procurer ?
Ah, Yellow ! Depuis le temps que nous promettons de le rééditer... Il est malheureusement toujours enfoui dans notre sac de projets à faire dès qu'on trouvera le temps. Le souci par rapport à une simple réimpression, c'est que nous avions rencontré un certain nombre de problèmes lors de son édition originale, et nous souhaiterions effectuer des corrections assez poussées pour que la nouvelle édition soit conforme à nos aspirations. Pour les plus vieux one shots, ceux publiés aux premiers jours de la collection, la demande et les chances d'une réédition sont moindres.


Comptez-vous publier la suite de Yellow et Junjo Mistake, le one-shot parallèle à Junjo romantica ?
Nous travaillons à sortir les suites de nos titres, même si dans certains cas l'obtention des droits est étonnamment compliquée (pour des raisons variées) !


En acquérant une licence obtenez-vous les droits étendus sur tous les produits dérivés et avez-vous la possibilité d'exploiter les images sur des produits de votre création plus en adéquation avec le marché français ou bien êtes-vous limités à ce qui est fait au Japon ?
Nous n'obtenons que les droits sur les livres. C'est pourquoi, quand nous faisons des produits dérivés, ce sont toujours des cadeaux à but promotionnel et jamais destinés à la vente. Par contre, ce sont toujours des produits originaux, et d'ailleurs, il est très courant que BExBOY au Japon organise des concours pour faire gagner nos produits dérivés ! Preuve qu'on veut toujours ce qu'on ne pas avoir !


Pourquoi le prix des Boy's Love est supérieur aux autres mangas ?
C'est d'abord une question de format : les Boy's Love sont plus grands que les Shôjo ou les Shônen, mais aussi grands que les Seinen que nous publions et pourtant moins chers ! Il y a aussi évidemment la question du nombre de lecteurs : les ventes d'un Boy's Love étant souvent inférieures aux autres titres, pour atteindre la rentabilité, nous devons les vendre un peu plus chers. Les éditeurs japonais sont exactement dans la même situation. Si le public devenait plus large, nous pourrions envisager de baisser nos prix…