Chronique - La forêt oubliée

Notre première chronique de la semaine est consacrée à La Forêt oubliée, film émouvant réalisé par Kohei Oguri.
 

 
 
Khôhei Oguri, cinéaste japonais habitué des festivals fut notamment récompensé par le grand prix du jury en 1990 pour l’aiguillon de la mort. En 2005, La forêt oubliée fut présentée à cannes dans la section La quinzaine des réalisateurs, son Œuvre a fait l’objet d’une rétrospective à La maison des cultures du japon, ce qui souligne l’importance de ce cinéaste.

On ne peut pas vivre sans rêves, sans passion, indique la bande-annonce de la Forêt oubliée qui sonne comme une invitation à l’adresse du spectateur qui l’amène aussi à s’interroger.

La forêt oubliée peut dérouter par sa lenteur et sa narration, mais c’est justement ce qui fait sa force. À l’instar de sa consœur Naomi Kawase, Khohei Oguri à la sensibilité animiste qui met la relation à la nature et les relations humaines au cœur de ses films. L’importance de la nature est visible dés le générique avec une peinture évoquant à la fois la forêt du titre et l’école picturale sumi E si chère au japon.

Les deux thèmes principaux du film sont le pouvoir des mots et de l’imagination, Machi et ses amies sont le moteur de l’histoire, La scène d’ouverture fait référence à l’importance des mangas ici shojo et au graphisme, mais les jeunes filles peu satisfaites de leur lecture vont inventer leurs propres histoires devenant ainsi narratrices et actrices.

Le cinéaste n’aura de cesse de circuler entre chronique sociale et onirisme, pointant le fossé entre générations, les jeunes poursuivant leurs rêves, les adultes ayant renoncé à les poursuivre se retrouvant prisonniers de leur quotidien.

La découverte d’une forêt oubliée va établir un pont entre ces différents mondes, Khôhei Oguri affiche pleinement sa sensibilité animiste jusque dans son esthétique, le spectateur attentif pourrait faire arrêt sur image à chaque plan pour admirer la beauté plastique du film.

La musique souligne de manière subtile cette œuvre qui donne envie de se replonger dans ses rêves d’enfants et de leur donner vie.

Il est dommage que le Dvd ne soit pas doté de bonus significatifs, un entretien du réalisateur aurait été intéressant.
 
 
Lady Musaraki