Interview - Jun Mochizuki

Pétillante, tout sourire... Visiblement, Jun Mochizuki était très heureuse d'être en France pour Japan Expo ! Ce fut également l'occasion pour Manga-news d'interviewer cette jeune mangaka prometteuse, auteure de l'attendu Pandora Hearts, nouveau manga-phare de l'éditeur Ki-oon. Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir le compte-rendu de cette interview!
Bonne lecture !
 

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
J'ai toujours aimé dessiner, et quand j'étais à l'école primaire, au collège et au lycée je remplissais mes cahiers de dessins. Après le lycée, j'ai préparé le concours d'entrée dans une école d'art et j'ai malheureusement échoué. Mais pendant ce temps-là, j'ai beaucoup dessiné. Après cet échec, j'ai continuer à dessiner pour le plaisir, puis un jour, j'ai fait quelques illustrations que j'ai envoyées à Square Enix, qui ont été remarquées, et c'est à partir de là que j'ai commencé ma carrière chez eux.


Pouvez-vous nous parler du premier titre que vous avez publié ?
J'ai officiellement débuté avec la première version de Pandora Hearts, qui est un one-shot ayant été prépublié dans un magazine de Square Enix. Cette œuvre se nommait déjà Pandora Hearts, mais le contenu n'avait rien à voir avec la série actuelle. Ensuite, j'ai réalisé une autre série assez courte, toujours prépubliée chez Square Enix, et nommée Crimson-Shell. Après cela, j'ai fait mes véritables débuts avec Pandora Hearts.
 



Avec quels manga avez-vous grandi ? Quelle œuvres et quels artistes vous ont influencée ?
Quand j'étais petite, je lisais ce que mes grands frères et mes grandes sœurs achetaient. Mes frères étaient abonnés au Jump, mes soeurs au Ribon. J'avais donc des lectures très éclectiques. La mangaka m'ayant le plus influencée est Hiromu Arakawa.


Vous avez évoqué précédemment votre manga Crimson-Shell. Pouvez-vous nous en parler un peu plus ?
C'est l'histoire d'un combat entre une fille que l'on appelle la "Crimson Rose" ou la "Rose Rouge" et des gens devenus monstrueux après qu'on leur ait transplanté des graines de roses noires. Il s'agit plutôt d'un shôjo manga car l'un des principaux thèmes y est l'histoire d'amour entre cette "Rose Rouge" et un autre personnage.


De notre côté, nous français découvrons tout juste Pandora Hearts. Que pouvez-vous dire pour que les lecteurs français aient envie de se pencher sur votre série ?
L'intrigue de Pandora Hearts est très complexe, mais il ne faut surtout pas se décourager. C'est une histoire qui se bonifie au fil du temps.
 
   


Au Japon, Pandora Hearts en est déjà à son onzième volume. Savez-vous déjà où vous allez amener vos personnages par la suite ?
J'ai déjà fixé la fin de l'histoire, mais les différentes étapes pour y parvenir sont encore en cours.


Pour cette Japan-Expo, Ki-oon a mis en place un magnifique stand sur Pandora Hearts. Que pensez-vous de cette exposition consacrée à votre série ?
Évidemment, au début j'étais un peu surprise face à l'ampleur de ce stand. Mais quand je vois tous ces gens contents de voir ces objets en rapport avec mon manga, j'étais très heureuse.
 



Par ailleurs, l'exposition diffuse le premier épisode de l'anime de Pandora Hearts. Quelle a été votre implication sur cette adaptation animée ?
Personnellement, j'aurais voulu m'impliquer davantage dans la production de cet anime, mais mon directeur éditorial m'en a dissuadé en me disant qu'il fallait laisser le dessin animé suivre sa propre voie. Tout ce que j'ai pu faire a donc été de vérifier des images lorsque la maison de production me le demandait, et de fournir des illustrations quand il le fallait. Tout a toujours été à l'initiative de la maison de production.


Et qu'avez-vous pensé du résultat final ?
Lors de la première diffusion de l'anime, j'étais très angoissée, mais quand j'ai vu les personnages que j'ai créés bouger, s'animer, parler, en tant qu'auteure ça m'a beaucoup touchée.


Dans Pandora Hearts, nous pouvons remarquer beaucoup de références à Alice au Pays des Merveilles et à De l'autre côté du Miroir de Lewis Carroll. Vous semblez porter un certain intérêt à cet écrivain...
Je voulais créer un univers assez joyeux mais doté d'une facette inquiétante, et il est vrai qu'Alice au Pays des Merveilles est l'œuvre qui me semblait correspondre le mieux à l'univers que je voulais créer. Il s'agit donc, en effet, d'une grosse influence.


Vous êtes-vous inspirée d'autres œuvres ?
A part Alice au Pays des Merveilles, on ne peut pas dire que d'autres œuvres m'aient vraiment influencée. Par contre, j'ai pris de nombreux éléments de l'époque de l'Angleterre victorienne, que j'adore, et me suis inspirée de tout ce qui a fait cette période.


Notamment au niveau des vêtements...
Principalement au niveau des bâtiments et de l'architecture. En ce qui concerne les vêtements, il y a un peu de moi dedans. Il s'agit d'une Angleterre victorienne à la sauce Mochizuki ! (rires)
 



Parmi les principaux personnages, quel est celui dont vous vous sentez la plus proche, et pourquoi ?
Il s'agit de Oz, parce qu'il est ambivalent. Parfois il a l'air joyeux, mais au fond de lui il est assez sombre. Je pense que mon caractère correspond un peu au sien (rires).


Quel est votre plus gros défaut ?
Je ne vais pas dire que je déprime facilement, mais quand je fais une erreur, j'ai tendance à dramatiser très rapidement même si les personnes autour de moi me disent que ce n'est pas très grave.


Vous êtes perfectionniste ?
Pour certaines choses, je suis perfectionniste, en effet.
 

 
 
Vous êtes en France depuis maintenant quelques jours. Que pensez-vous du public français ?
Évidemment, je ne parle pas français, mais je ressens l'enthousiasme du public et cela me fait très plaisir. Cela me fait prendre conscience que même si l'on ne comprend pas une langue, il y a toujours quelque chose qui passe.


Un autre auteur interviewé précédemment disait que, qu'ils soient japonais ou français, les fans se ressemblent tous. Que pensez-vous de cela ?
Je suis tout à fait d'accord, tous sont très enthousiastes, et l'on ressent autant cela en France qu'au Japon.


Pouvez-vous nous citer les trois manga que vous considérez comme incontournables ?
(Jun Mochizuki réfléchit longuement et vivement en souriant) Je dirais Fullmetal Alchemist, Slam Dunk et Dragon Quest !
 
   
 
 
Merci pour cette interview!
 
 
Remerciements à Jun Mochizuki et aux éditions Ki-oon.