The Terrorizers - Actualité anime

Critique du dvd : The Terrorizers

Publiée le Lundi, 03 Novembre 2014

Malgré un succès retentissant avec Yi-Yi, seul film du réalisateur à avoir été distribué en France, Edward Yang, pourtant chef de file du renouveau du cinéma Taïwanais, a du mal à exporter ses films.

Grâce à la belle initiative de Spectrum Films, nous avons l'opportunité de nous pencher sur son troisième film, « The terrorizers », drame social qui nous plonge dans un Taipei sombre et pessimiste.



Tout commence par une fusillade, deux jeunes gens tentent de quitter un immeuble, et alors que l'homme est arrêté, la jeune fille s'enfuit, mais un journaliste a capturé sur sa pellicule toute la scène.

En apparence loin de tout ça, nous découvrons un couple, elle est romancière et peine à avancer sur son dernier livre, alors que lui est laborantin et vise une promotion quitte à discréditer son collègue et ami. En apparence donc rien ne relit tous ces protagonistes, et pourtant un fil étroit va créer un lien entre eux, un lien minuscule, mais qui aura des conséquences importantes.



Pour tuer son ennui, la jeune délinquante passe des coups de fil anonymes au hasard et tombe sur la romancière pour lui dire, sans raison, que son mari la trompe…point de départ du début de la fin, mais en parallèle cela causera également le retour de l'inspiration de la jeune femme.

Loin d'être un film chorale où tous les personnages se rassemblent, Edward Yang nous dépeint des personnages empreints de solitude, tous tuant leurs malheurs et leurs ennuis comme ils peuvent.



Autant sur le fond que sur la forme, on peut trouver dans ce film une segmentation, élément clé de ce dernier. Les scènes sont segmentées, on passe d'un personnage à l'autre sans forcément de lien, parfois de manière abrupte, l'espace est segmenté également, tout se déroulant en intérieur, dans un appartement, dans un autre, dans un bureau...pas de rassemblement et de mélange ici, tout est compartimenté...ainsi les relations entre les personnages sont à l'image de cet état de fait, froides et détachés. Vous ne trouverez pas dans ce film des relations chaleureuses. Tout y est carré, quadrillé, froid...d’ailleurs c'est bien simple, vous ne trouverez pas de personnages qui sourient dans ce film.



Est-ce que le film est pour autant austère et désagréable ? Et bien non, le réalisateur y dépeint un triste état de choses, la lente mort d'un couple avec la disparition des sentiments, mais c'est fait avec talent.

Mais est-ce que tout cela est bien réel ? Plus on avance dans le film et plus on constate que le roman de l'écrivain raconte les événements que nous sommes en train de suivre...on se pose alors la question : est ce qu'elle traduit ou interprète les événements auxquelles elle assiste ou bien est ce que tout ceci n'est que fantasme de sa part ? Nous n'aurons pas de réponse et c'est très bien ainsi !



Il faut cependant être conscient que le film ne s'adresse pas à tous les publics : il est lent, souvent contemplatif, il est loin d'être gai, certains pourraient le qualifier d'atrocement mou, beaucoup pourrait le trouver terriblement ennuyeux…il faut savoir dans quoi on s'embarque avant de commencer le visionnage de ce film !

Le film ne bénéficiant pas de doublage, vous n'aurez pas d'autres choix que de le regarder en VOST, donc contraint et forcé de rester concentré dessus...



Il faut juste signaler par moment des décalages entre les sous-titres et la prise de parole des personnages, mais cela demeure assez rare.

The Terrorizers est un film intéressant, mais qui définitivement ne s'adresse pas à tous. Il s'agit presque d'un film élitiste. Mais sur la forme il est remarquable !
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

13 20
Note de la rédaction