The Killer - Edition Collector - Actualité anime

The Killer - Edition Collector : Critiques

Critique du dvd : The Killer - Edition Collector

Publiée le Lundi, 12 Octobre 2015

1989, John Woo et Tsui Hark s’associent pour un remake assumé du Samouraï (1967) de Jean Pierre Melville, The Killer avec l’acteur Chow Yun Fat, figure du cinéma de Hong Kong ayant perdu 100% de son aura en jouant les bridés de service au pays des obèses, et Danny Lee, le héros cabotin du Colosse de Hong Kong (1977), incarnant un flic accaparé par une histoire d’amour entre un tueur à gages et une chanteuse mutilée. A la fin de la décennie 80, John Woo et Tsui Hark signaient une œuvre sanglante et chorégraphiée.



Quand il réalise The Killer, John Woo se tourne vers la France, Melville est un guide auquel on aurait apposé le label Peckinpah, source d'inspiration purement formelle, dénuée de toute description du désordre intérieur des personnages.
Le duo John Woo-Tsui Hark accouche d’une œuvre de paroxysmes, la colère des protagonistes, le jusqu'au-boutisme de l’action, la photographie dégueulasse, les fusillades chorégraphiées comme un ballet de Maurice Béjart, les mexican standoffs, les colombes affolées, des corps qui ploient au ralenti et partent en vrille avant même d’avoir rencontrés les balles des assaillants....



Producteur de l'entreprise, Tsui Hark déploie toutes ses figures de style, la caméra est aérienne, le montage est un bulldozer lyrique et captivant, le spectateur est happé par l'action. Tout un univers de clandestinité est reconstitué, les appartements vides, les cigarettes qui rougeoient dans la nuit, la ville endormie, il ne manque plus qu'un canari s'agitant au fond de sa cage....
En complément de la tierce Chow Yun Fat-Jeff Costello-Alain Delon, Danny Lee campe un flic hargneux motivé par le même sentiment de loyauté envers ses partenaires que le tueur sentimental. Naîtront de virils échanges entre le criminel et le flic, procédé scénaristique faisant se confondre les deux personnages centraux.





Sous des effets de stylisation à l'occidentale (l'église, la musique classique....), le duo Woo-Hark fait flotter une ritournelle interprétée par Sally Yeh, actrice ovine insufflant par la légèreté de ses cordes vocales, un peu de douceur dans un monde d'hommes, cher à Chang Cheh, père de la série des Sabreur Manchot (1970-1971).



The Killer est un polar jubilatoire franchissant un point de non retour dans le domaine de l'action, beaucoup de chair déchirée par l'acier et surtout beaucoup de romantisme, les compères Woo et Hark font s'associer des torrents d'amour à des tourbillons de violence non simulée.



The Duke
Critique 1 : L'avis du chroniqueur


17 20
Note de la rédaction