Sympathy For Mister Vengeance - BluRay - Actualité anime

Sympathy For Mister Vengeance - BluRay : Critiques

Critique du dvd : Sympathy For Mister Vengeance - BluRay

Publiée le Lundi, 26 Juin 2017

Park Chan-wook est sans doute le réalisateur coréen le plus connu de la planète, grâce à Old Boy, un thriller noir et stylisé. Salué au Festival de Cannes 2004 présidé par Quentin Tarantino, Old Boy est le deuxième volet de la trilogie de la vengeance de Chan-wook, avant Lady Vengeance, et après Sympathy for Mister Vengeance, qui nous intéresse ici.



Sympathy for Mister Vengeance est donc une histoire de vengeance aussi noire corsée qu'Old Boy. Sa particularité, sans vous spoiler, est que les personnages ne sont pas aussi sombres à la base que ce qu'ils vont montrer le long de l'intrigue. Le personnage de Ryû cherche seulement de quoi soigner sa sœur. Sa petite amie souhaite l'y aider. Quant à son patron, il n'est qu'un chef d'entreprise, riche, mais de caractère modeste. Une succession d'actions mal calculées va conduire ces pauvres « monsieur-tout-le-monde » à connaître les pires souffrances et à vouloir se venger par-dessus tout. Comme souvent dans les thrillers coréens, la violence est représentée de manière exacerbée. Les outils utilisés pour agresser sont originaux, et le spectateur est parfois partagé entre le sentiment d'oppression et le rire, issu du malaise généré par la réalisation. On part donc de gens simples pour arriver à des actes extrêmes. Le message est sans doute qu'un rien peut faire basculer le monde dans une spirale de violence.


Tout le monde se souvient de la qualité de la réalisation, du choix de l'image de Park Chan-wook dans Old Boy. Par exemple, la scène de baston en traveling latéral. Sympathy for Mister Vengeance n'est pas en reste. Ryu étant sourd-muet, la narration en lien avec ses dialogues et ses phrases de pensée sont particulièrement astucieuses. Lorsqu'il pense, l'action et les sons s'interrompent pour un écran noir avec du texte. Lorsqu'il dialogue en langue des signes, son point de vue est sans son et le point de vue de son interlocuteur est avec son. Cette alternance rapide des ambiances sonores donne un rythme unique aux scènes. En plus de cela, le réalisateur fait appel à quelques ellipses et entrelacements de dialogues, avec une grande minutie. Sans être le film le plus complexe en la matière, il faut avoir un regard éveillé pour ne pas en perdre le fil. En soi, c'est une qualité puisqu'il permet au spectateur d'être captivé.





Le scénario se montre particulièrement tortueux, envoie beaucoup de pistes sans forcément les résoudre basiquement. Il y a sûrement une volonté de la part du réalisateur de verser dans le symbolique, et de crypter les messages qu'il a voulu envoyer à travers son film. En dépit de la frustration que ce type de choix artistique peut générer en fonction du spectateur, Sympathy for Mister Vengeance est un film très réussi au niveau formel, et dont la narration est à la hauteur des enjeux d'un thriller. À cela on ajoute un casting brillant. Bae Doona, incroyable actrice coréenne, est encore toute jeune dans ce film, et se voit proposer un rôle plutôt original. Song Kang-ho et Shin Ha-kyun, qui ont déjà collaboré avec Park pour Joint Security Area, sont tout aussi incroyables. On ressent l'injustice et le besoin de vengeance sur le visage de Song, là où on voit la déchéance et la tragédie dans celui de Shin.





Pièce charnière dans la filmographie de Park, Sympathy for Mister Vengeance nous questionne sur le hasard et le sentiment de haine, et ce de manière subtile. On sent toutefois que Park n'a pas donné la pleine mesure de son art, qu'il lui reste un peu de tripes pour donner quelque chose de complètement grandiose. Ce sera mission accomplie avec Old Boy l'année suivante. Malgré tout, pour comprendre les obsessions de cinéaste de Park, il est absolument nécessaire de voir Sympathy for Mr Vengeance et de le replacer dans la trilogie de la vengeance, en tant que point de départ. Pourquoi pas au rôle de naissance de la haine dans la psyché humaine ?

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

15 20
Note de la rédaction