Piano Forest - Blu-ray - Actualité anime

Critique du dvd : Piano Forest - Blu-ray

Publiée le Mercredi, 03 Juin 2015

Adapté d’un manga de Makoto Isshiki, Piano Forest a débarqué au cinéma grâce aux éditions Kaze. Des films sur la musique et la passion de jeunes héros pour divers instruments, il en existe des tas. Ils sont cependant plus rares dans l’animation japonaise, voire dans l’animation tout court. Piano Forest est-il un concerto raté ou une symphonie réussie ?



Il était une fois, un piano...

Piano Forest, avant d’être un film d’animation japonais comme il en existe tant, prend le parti de se placer en tant que "conte musical". Et qui dit "conte", entend forcément, "pour enfants". Une impression qui sera confirmée par la présence de nombreuses petites têtes blondes dans la salle de cinéma du Forum des Images où a eu lieu la projection presse du film.

Dès les premières images, les notes de piano qui accompagnent les premiers plans du film faisant office d’ouverture ont le mérite de mettre les choses au clair : on nous avait annoncé que le piano et la musique seraient considérés comme des personnages du film à part entière. La première impression est donc la bonne. L’instrument en lui-même sonne comme une véritable source d’inspiration pour le réalisateur, Masayuki Kojima, et parle aussi bien aux adultes qu’aux enfants.


La musique de Piano Forest est incontestablement l’une de ses plus grandes qualités. On notera l’habileté du réalisateur d’avoir su mélanger aussi bien les créations originales (composées par le grand Keisuke Shinohara) et les morceaux classiques plus connus (Chopin, Mozart, Beethoven…) qui font appel à l’inconscient collectif. En effet, on aura tous entendu -sans pour autant en connaître les titres- La Valse du petit Chien, la Cadence de Mozart, ou la Lettre à Elise. Les morceaux sont, de plus, magnifiquement interprétés à la fois par le pianiste Vladimir Ashkenazy (qui se cache derrière les doigts de Kai), Kentaro Hashimoto (Shûhei) et Mariko Nogami (Takako). S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas retirer à Piano Forest, c’est cette capacité à pouvoir transporter le spectateur grâce à la simple interprétation de ces morceaux par les personnages. Les créations originales comme le thème principal du film sont également d'une qualité à couper le souffle, et vous donneront à coup sûr l'envie de vous procurer la bande originale du film.


Musique et fantastique

L’histoire en elle-même n’est pas particulièrement transcendante, mais les personnages restent attachants, même si l’on reste dans le tout public. N’oublions pas que ce film s’adresse avant tout à un jeune public et de ce côté, on peut donc parler de réussite. Entre les leçons de morales faciles ("Utilise tes mains pour jouer de la musique, plutôt que pour te battre") et les pitreries incessantes de Kai, le but de Piano Forest est clairement atteint : plaire au plus grand nombre. Pour preuve, les quelques pouffements qui s’élevaient dans la salle à chaque facétie de Kai...

Les personnages en ressortent néanmoins assez stéréotypés, et certains ne seront peut-être pas touchés par Kai et sa désinvolture un peu trop exagérée, et le look BCBG de Shuhei, ses chaussettes montant jusqu’aux genoux et ses polos à col blanc. L’un est pauvre, se balade pieds nus et a les cheveux ébouriffés ; l’autre est de bonne famille, propre sur lui et bien coiffé. Mais on l’a dit précédemment : ce film est destiné aux petits qui ne s’embarrasseront pas de ces détails, et apprécieront Piano Forest pour ses personnages, sa musique et même la pointe de fantastique qui entoure le mystérieux piano endormi dans la forêt, et dont la seule personne à pouvoir en jouer est le jeune Kai.


Le personnage d’Agino ressort tout de même dans le casting assez basique de Piano Forest. L’animation japonaise regorge de ces personnages un peu torturés, sombres et classes à la fois. Et Piano Forest ne fait pas exception avec ce professeur de musique, ancien pianiste de génie, obligé de mettre un terme à sa carrière en raison d’un accident. La relation qui se noue entre Kai et Agino aurait ainsi mérité d’être plus développée.

Pour cela, il faudra évidemment s’atteler à la lecture du manga de Makoto Isshiki dont est inspiré le film. En effet, la version manga de Piano Forest suit les aventures de Kai et de Shuhei bien au-delà du concours de musique relaté dans le film, jusqu’à les suivre adolescents dans leurs voyages à travers le monde pour l’amour de la musique. En espérant évidemment, une adaptation française.


Techniquement parlant, Piano Forest ne fait pas de miracle. Le character design est sympathique sans être formidable. Néanmoins, le soin apporté à l’animation des doigts des protagonistes courant sur les touches du piano est réellement appréciable. On y croirait presque…

Vu dans sa version française, le doublage reste d’assez bonne facture et fait de Piano Forest une jolie fable musicale, dont vous ressortirez le sourire aux lèvres et la tête pleine de musique.

Mouss
Critique 1 : L'avis du chroniqueur


15 20
Note de la rédaction