Naked Soldier - Actualité anime

Critique du dvd : Naked Soldier

Publiée le Mardi, 05 Mai 2015

L'inspecteur Lung (Sammo Hung) travaille pour Interpol. Lors d'une opération, il intercepte la drogue de Madame Rose (Ellen Chan), dirigeant une organisation d'assassins professionnels. Madame Rose se venge de Lung en tuant toute sa famille, excepté sa petite fille qu’elle kidnappe et conditionne en lui lavant le cerveau. 15 ans plus tard, la petite fille est devenue une assassin professionnelle (Jennifer Tse) et elle est identifiée par Interpol comme la petite fille de Lung disparue. Le père et la fille vont-ils enfin pouvoir se revoir ? La fille se souviendra-t-elle ?


Exigeant, mais jamais gratuit lorsque je démonte un manga ou un film dans une chronique. C'est comme cela que je conçois mon nindô ! Avec Naked soldier, au moins, ce fut simple. Attention à la jaquette ! Une beauté en combi cuir, un flingue, la promesse d'un film d'action, avec vengeance et arts martiaux à la clef, ça peut être trompeur. Effectivement, ça l'est, et pas qu'un peu.


Troisième épisode de la saga des « Naked » débuté avec Naked Killer (en 1992) puis Naked Weapon (en 2002), ce Naked soldier sort en 2012 en Asie. N'espérez aucune continuité entre les différents volets : le scénariste Wong Jing (dont les travaux sont rarement parvenus jusqu'en Europe) et le réalisateur Marco Mak (monteur sur d'excellents films, mais réalisateur de mauvais) ne font que reprendre le synopsis du second film, changeant quelques ingrédients, pour concevoir ce Naked soldier à éviter à tout prix.


Naked soldier s'en sort avec brio dans tout ce qu'il ne faut pas faire. Pourquoi faire l'effort de rédiger quand une simple litanie suffira. Un scénario qui tient sur la paume d'une main de bébé lépreux. Des bons sentiments affligeants (la palme pour l'amourette entre un pseudo-agent d'Interpol et la fameuse naked soldier). Des personnages insupportables et des incohérences monumentales : une petite fille enlevée conditionnée en quelques secondes, une ado qui ne fout rien à l'école, des naïades et boys band à méchouilles surentraînés partant exécuter des missions partout dans le monde, une rivalité entre deux naïades (forcément...), une héroïne qui pleure vite fait son ami d'enfance (qui, lui, veut la pécho, comme c'est original) après qu'il se soit sacrifié, des barons de la mafia tous habillés de façon excentrique. Des dialogues débilitants, entre premier degré affligeant et série B qui n'est pas pleinement assumés. Des effets spéciaux en images de synthèse totalement anachroniques (les bris de verre et les explosions...on se croirait dans un Dolph Lundgren ou un Steven Seagal des années 90...).


Les scènes d'action ? Filmées comme un clip MTV, coupées de partout. Il n'y a aucune continuité dans les mouvements, c'est moche et chiant à regarder. Pas une ne vaut le coup d'oeil, ce n'est donc même pas la peine de vous jeter sur Youtube pour un aperçu de ce qui aurait pu être correct dans ce navet : rien n'est bon. Le pire du pire reste certainement une erreur de montage absolument dégueulasse (un ennemi accroupi coincé sous des chaises qui se retrouve comme par magie debout sur le parquet la scène suivante), qui en dit long sur la rigueur adoptée. On se croirait revenus 20 voire 30 ans en arrière tant les chorés, le montage, les effets spéciaux sont mauvais. Quand on pense qu'on nous annonce en début de film Corey Yuen aux chorégraphies... Et bien il a dû déléguer le bonhomme, ou alors il vieillit mal, très mal...ou alors sa participation s'est réduite à peau de chagrin, et son nom n'est là qu'en pur argument marketing... Les trois solutions semblent pertinentes. Et puis de toute façon, Corey Yuen n'a jamais eu le talent d'un Yuen Woo-Ping ou un Ching Siu-Tung, ou même d'acteurs qui font désormais eux-mêmes leurs chorés comme Donnie Yen ou Sammo Hung.


Et de Sammo Hung, parlons-en, puisqu'il s'agit là de l'acteur principal. En fait, tous font peine à voir. Sammo Hung fait son truc gentiment et poliment, Jennifer Tse a le jeu d'actrice d'un poisson rouge, Anthony Wong est pathétique en cabotinant, Ellen Chan est à moitié à poil dans toutes ses scènes.


Seule réussite infime ? Les quelques répliques portant sur le poids de Sammo Hung, sentant l'autocritique (« il est enrobé mon papa, mais il ne paie pas de mine, car c'est un expert en arts martiaux », « tu as des réserves donc si tu as faim, ce n'est pas grave »).


Côté bonus sur le DVD... non, mais sérieusement, vous voulez vraiment vous laisser tenter ?! Ne perdez pas votre argent dans la mesure où l'on vous recommande de ne même pas gaspiller votre temps.


Naked soldier est à dix mille lieux de n'importe quel Donnie Yen ou plus récemment des excellents The Raid de Gareth Evans, que ce soit en matière de scènes d'actions ou de scénario (et pourtant, les films cités ne volent déjà pas haut). Et même sans aller vers ces très bons films, autant vous dire que n'importe quel mauvais Jackie Chan des années 90 vous contentera davantage, parce qu'au moins, « avec Jackie, on a des chorégraphies » (brevet déposé pour la citation).


On s'étonne encore que ce genre de production, qualifiée honteusement de « thriller », mais qui n'est rien d'autre qu'une comédie pour ado hongkongais en pleine crise, calibré pour le marché beauf grand public asiatique, puisse encore trouver un distributeur en France. Il y a tant d'autres vrais films d'action à privilégier !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

4 20
Note de la rédaction