Firestorm - Actualité anime

Critique du dvd : Firestorm

Publiée le Mardi, 19 Janvier 2016

Alors qu’une tempête s’approche dangereusement du centre-ville de Hong Kong, les forces de l’ordre sont confrontées à une gigantesque vague de hold-up. Armes lourdes, tactiques imparables, prise d'otages... Le commando ne recule devant rien, pas même l'élimination de civils.  Un inspecteur de police va pourtant tenter de relier les différents indices laissés pour les dénicher et éviter de nouvelles catastrophes.


Réalisé par Alan Yuen, collaborateur de Benny Chan, et ayant notamment travaillé sur le violent et bourrin (oui parce que bon, le scénario...) New Police Story et l'intéressant Connected, Fire storm avait tout sur le papier pour se révéler comme une bonne surprise. La promesse d'un élément novateur dans ce genre de polar (une tempête qui vient perturber le jeu du chat et de la souris), la présence d'Andy Lau en flic implacable et Gordon Lam dans un rôle qui le change de ceux qu'il tient habituellement... Oui sauf que le soufflé retombe vite. A-t-on déjà vu marketing si mensonger ? Une promesse non tenue à ce point ? Car voilà le principal souci de Fire storm : alors que le film est présenté comme quasi-révolutionnaire dans le genre, grâce à cette promesse d'un scénario bouleversé en permanence par un ouragan, Nemesis ultime, cette fameuse perturbation climatique est pour ainsi dire...inexistante pendant tout le film ! Mais le problème ne s'arrête pas là : si encore Fire storm n'avait été que banal...il s'avère qu'il est nettement moins que cela.


La tension narrative ne fonctionne pas, la faute à une violence gratuite et inutile (tendance qui a de plus en plus de mal à passer dans le contexte actuel...que vient faire là cette scène détestable avec une petite fille handicapée, dont la violence visuelle et psychologique ne sert absolument pas le propos ?!), beaucoup de détails superflus, des personnages sans consistance et aux rôles mal définis (qui est agent double ? Qui ne l'est pas ? Pourquoi ? comment ?). Les trahisons et retournements de situation n'en paraissent que plus difficiles à apprécier. Le comble revient au final totalement abracadabrantesque, et même pire : malsain. Un commando qui prend une gigantesque artère de Hong Kong dans une fusillade, faisant des dizaines de morts, avec des forces spéciales incapables de les stopper... On nage en plein ridicule lorsque l'on voit que les dégâts provoqués sont similaires à ceux d'une catastrophe naturelle, et que l'inspecteur de police subit plusieurs explosions sans aucune blessure. Une cascade, un tourbillon sur soi-même façon Power rangers, et tout va bien. Il faut le voir pour le croire... N'importe quoi ! Si encore Fire storm avait pour lui un second degré salvateur, à la manière de n'importe quel Johnnie To, avec un humour noir ou un ton impertinent qui creuse là où ça fait mal dans les milieux de la mafia hongkongaise : même pas. Le ton est plat, sans envergure, sans ambition, sans finesse.


Que vient faire Andy Lau dans ce bazar ? Toucher un cachet ? Espérons pour lui qu'il fut important, car étant donné l'inanité du scénario, même un acteur de sa trempe ne peut rien faire pour éviter le désastre.

Quelque chose à sauver peut-être ? Oui. Au début, on y croit. L'illusion que quelque chose va s'enclencher, que le scénario va s'emballer est bien là... On attend qu'un élément perturbateur (une tempête, par exemple ?) arrive pour que l'on s'écarte d'un classicisme insipide. Mais non. Il y a aussi une scène réussie, avec un gros budget cascades/doublures : un combat sur une grille suspendue entre deux immeubles, puis une chute sur plusieurs étages, qui, si elle n'a pas la classe de celles des derniers James Bond, fait très bien le job. Les quelques autres scènes sympathiques se comptent sur les doigts d'une seule main, pour lesquelles le cinéaste n'a d'ailleurs, pour ainsi dire, pas grand mérite, dans la mesure où c'est la beauté de Hong Kong qui fait le travail toute seule. Une scène d'action dans une cage d'escalier aurait pu surprendre si The Raid n'avait pas imposé de nouveaux standards il y a de cela plusieurs années. Et que dire des effets numériques, omniprésents, mais tellement ratés... L'aspect artisanal du cinéma HK jusqu'à la fin des années 1990 a bel et bien disparu, et c'est un véritable manque !


Zéro bonus sur le DVD, hormis une bande-annonce qui nous rappelle qu'en coupant intelligemment quelques morceaux d'un film, il est possible de susciter l'attention et l'envie. De fait, Fire storm fait partie de ces trop nombreux films pour lesquels on aurait dû s'arrêter à la bande-annonce mensongère, puisque l'illusion aurait été sauvegardée.

Face à un tel gâchis, on est en droit d'espérer que les maîtres se réveillent (Johnnie To ! Ringo Lam !) pour reprendre les choses en mains et refaire du polar urbain HK la référence mondiale, puisqu'il l'était bien avant les années 2000. Laisser ce genre à un second couteau tel qu'Alan Yuen n'est définitivement pas une bonne idée, et risque de sonner le glas d'un genre pour lequel la Corée du Sud a pris la première place depuis un moment déjà. Et elle reste sans égal.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

5 20
Note de la rédaction