Dead Ball - Actualité anime

Critique du dvd : Dead Ball

Publiée le Mercredi, 20 Mai 2015

Surdoué en baseball, Jubei (Tak Sakaguchi) a décidé d'abandonner son don après avoir provoqué un accident coûtant la vie à son père. Devenu délinquant, il lutte contre les injustices et la corruption en tuant ses adversaires. Emprisonné dans un établissement pour jeunes considérés irrécupérables, il est contraint de rejoindre l’équipe de baseball montée par la surveillante principale. Mais c'est aussi pour retrouver son frère que Jubei se bat.



Sorti en 2011 au Japon, Dead Ball est réalisé par Yamaguchi Yudai, qui retrouve l'acteur Tak Sakaguchi pour une nouvelle collaboration. Ces deux-là s'étaient déjà croisés sur Versus, mais aussi dans Battlefield baseball, dont le synopsis évoque curieusement celui de ce Dead ball (personnage principal décidant d’arrêter le baseball après un accident, obligé de s’y relancer pour un tournoi). On repart donc sur les mêmes bases fainéantes (pourquoi un scénario aussi proche 8 ans après ?), pour une production qui respecte les codes Sushi Typhoon, c'est-à-dire ceux de la série Z : budget limité, effets spéciaux relevant du numérique raté pour les uns et de la débrouillardise artisanale pour les autres (prothèses, maquillage), un scénario volontairement ridicule, un héros beau gosse à mèches, qui fait mauvais genre, mais est un vrai justicier, des nanas en petite tenue si possible, et un maximum de gore. Cela peut être très drôle et plutôt fun (voir Zombie ass et Dead sushi, les plus réussis sortis sous le label Sushi Typhoon), ou nettement plus indigent et ennuyeux. C'est la fameuse différence entre le nanar (divertissant) et le navet (insipide). Malheureusement, Dead ball tend plus vers le légume pas frais qu'autre chose...



Il y a bien quelques idées sympathiques. Une première demi-heure plutôt dynamique par exemple, qui change des réalisations de Noboru Iguchi, toutes chiantes à mourir pendant 30 minutes, ne déployant leur potentiel que par la suite. Certains gags font leur effet, mais j'hésite à vous les révéler...tout simplement, car une fois ces petits amusements passés, il ne reste pas grand-chose au film qui puisse plaire. Sans trop vous en dire, attendez-vous à du fist fucking (oui, oui...mais en faux hein !), des situations bien dégueus dans la prison (le meilleur du film est là), et un gag récurrent plutôt original consistant pour le héros à se saisir d'une cigarette en hors-champ pour avoir l'air classe. Ceux qui luttent contre le tabagisme des jeunes, contre la cigarette marqueur de « cool attitude », une idée pas si ringarde il y a encore quelques années, apprécieront...



En dehors de ces 4-5 gags, rien ne peut être sauvé. Il faut attendre pas moins de 50 minutes pour que le mach de base-ball commence...et on ne peut pas dire que ce soit la partie la plus passionnante, bien au contraire. Tandis que l'équipe de prisonniers, tous des bras cassés, affronte des naïades en petite tenue cuir, l'arbitre étant corrompu, le seul objectif n'est pas de respecter les règles du baseball, mais de mettre à mort de façon la plus baroque – et violente – possible pour glaner le maximum de points. Alors que ces règles auraient pu donner lieu à un festival gore réussi, on s'ennuie ferme. Les effets spéciaux sont tellement mauvais que même les fatalities du plus mauvais Mortal Kombat (prenons l'exemple de ceux sortis sur Playstation 2, c'est-à-dire avant que la licence ne revienne à son meilleur niveau) sont plus drolatiques à regarder. Gerbes de sang, de feu et d'acide ne font pas tout. La seconde partie de Dead ball qui aurait dû être la plus jouissive s'avère la plus lassante...et même narcotique, osons le dire. Et ce n'est pas l'apparition du boss de fin, loin d'être aussi fun que dans Zombie ass ou Dead sushi, qui parvient à éveiller l'intérêt. On peut regretter, quitte à franchir certaines frontières, que les naïades en cuir ne soient pas un peu plus mises à l'honneur. C'est toujours le problème de la série Z : quand on s'ennuie, on regrette que le film ne soit pas un peu plus porno, histoire d'en profiter un minimum.



Au-delà d'une seconde partie totalement à la rue, et d'une première franchement pas transcendante, mais mieux rythmée, Dead ball est un concentré de tout ce qu'il peut y avoir de plus mauvais goût : des nazis mangeurs de choucroute qui font ami ami avec la directrice de prison obsédée par son père, ancien héros nationaliste de la Seconde Guerre mondiale, une attaque du Japon par la Corée du Nord en toute fin de film pour se venger d'un pays qui maltraite sa jeunesse... C'est nullissime et pas comique du tout. Ajoutons à cela que le film entre parfois dans le registre du sérieux, comme lorsqu’il aborde le traumatisme de Jubei ou que ce dernier cherche son frère disparu, et l'ennui laisseront place à l'énervement. La série Z n'a pas vocation à ce sérieux-là, censée offrir du fun à tout prix, pas des tentatives d'enrichissement du scénario... Autant dire que le film tire énormément en longueur à ces moments-là. Dernier regret, le film avait du potentiel avec des personnages secondaires potaches et caricaturaux comme il faut : tous les prisonniers reprennent les clichés de personnages de mangas à la sauce psychopathe (le bizu, l'intello, le yakuza... tous ont assassiné quelqu'un avec une manière bien particulière). Problème : leur rôle est beaucoup trop limité, et on n'en profitera que trop peu.



Niveau bonus, vous retrouverez les habituelles bandes-annonces par dizaines.

Les rares situations récréatives ne sauraient excuser le manque de rythme, l'ennui qui s'installe et des situations de très mauvais goût qui ne servent à rien (la surexposition des croix gammées, de nazis concons, de personnages ridicules). A éviter. Si vous voulez du Yamaguchi Yudai, privilégiez Meatball machine et Yakuza weapon, qui sont quand même un peu mieux (mais pas trop non plus). Sinon, préférez de bons films de série Z, comme Zombie ass et Dead sushi.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

4 20
Note de la rédaction