Albator, corsaire de l'espace - Actualité anime
Albator - Corsaire de l'Espace - Anime

Albator, corsaire de l'espace : Critiques

Critique du dvd : Albator, corsaire de l'espace

Publiée le Lundi, 04 Mai 2015

Fin 2013, les studios Toei Animation nous gratifient d’un long-métrage d’animation en images de synthèse sur l’un des héros emblématiques du manga et de la japanime : Captain Herlock, plus connu chez nous sous le nom d’Albator. Pour l’occasion, les origines du corsaire de l’espace ont été remaniées et il n’est d’ailleurs pas le personnage sur lequel la narration se focalise.


Nous suivons ainsi le jeune Yama qui intègre l’équipage d’Albator en tant qu’agent double pour le compte de GAIA. Cet état, genre de gouvernement de l’humanité à l’échelle de l’univers, a décidé d’interdire le retour des humains sur Terre, qui est désormais un lieu sacré et protégé. La coalition GAIA est en conflit avec Albator qui tente de rouvrir l’accès des humains à la Terre. Yama va ainsi côtoyer les membres déterminés de l’équipage, ainsi que la figure fantomatique du corsaire, un véritable héros humaniste pour ses subalternes…


Pour commencer, le principal point positif du film, à l’instar de son successeur chez Toei Animation Studio en 2015 (les Chevaliers du Zodiaque), est son aspect visuel. Ce point divise les spectateurs : certains saluent la qualité du travail réalisé pour redonner vie à ce personnage qui a fait ses débuts en manga et en animation dans les années 70, d’autres parlent d’une bouillie numérique froide. Mais pourtant, cette « froideur », si elle contraste peut-être avec l’humanité de la série originelle, ajoute une plus-value certaine à cette nouvelle interprétation du mythe d’Albator. Le capitaine de l’espace est une ombre, mystérieuse et mythique, visiblement immortel, et qui déambule dans son vaisseau pirate souvent en compagnie d’une extraterrestre de la race Nibelungen (élément important de l’univers de Leiji Matsumato, le créateur de la saga) tout aussi mystérieuse. Nous sommes également témoins de luttes de pouvoirs par des individus peu scrupuleux et des batailles dans le noir spatial. Cette froideur visuelle, elle est voulue et elle donne son intérêt à cette version, qui évoque l’avenir peu radieux du lieu de naissance de l’humanité, et donc, en corollaire, de sa propre fin. Dans le détail, les décors sont époustouflants, les personnages un peu moins (parfois un peu raides dans l’animation).


L’intrigue quant à elle pose quelques questions. Plusieurs pistes délirantes sont lancées vers le milieu du film, notamment concernant les cycles temporels. Elles font d’Albator un ancien héros qui a commis l’irréparable et en soi, cela brise complètement l’affection que les fans peuvent avoir pour lui. La résolution de l’histoire est d’ailleurs obscure, non pas par volonté de rester dans le questionnement, mais parce que la narration n’est pas claire. À la fin, une question nous taraude : so what ? Quel a été l’intérêt de nous amener à cette conclusion ? Typiquement, il faudrait une suite pour lui donner du sens, mais on sent pourtant que ce film a été conçu comme un one shot stylistique, dont l’intérêt est principalement visuel.


Il y a aussi un véritable problème concernant le traitement des personnages. Si Albator perd en capital sympathie, il lui reste un traitement honorable et son aura sombre, c’est déjà ça. Par contre, Yama, le personnage principal, n’est qu’un outil, qui guide l’histoire par ses choix et sa condition, mais qui ne dispose pas lui-même d’une psychologie très marquée. Passe encore pour lui, pure création du film, mais les membres connus de l’équipage sont dépossédés de leur substance par rapport au matériau d’origine : Yattaran est froid, un peu glauque, alors qu’il était la note humoristique et chaleureuse des histoires originelles ; Kei Yuki est quant à elle la belle guerrière, à la fois forte et féminine, l’élément érotisant du film et que cela (en témoigne la scène de la douche, pas foncièrement honteuse, mais symptomatique de ce qu’à quoi les scénaristes ont dédié ce protagoniste). C’est aussi le cas pour Miimé, qui ne fait qu’effleurer le mythe des Nibelungen et dont les choix, lourds de sens dans le film, sont mal justifiés. Le film les Chevalier du Zodiaque souffre d’un problème du même genre : les personnages sont moins charismatiques et plus « ados attardés ». Mais au moins, leur détermination est intacte et l’aspect chevaleresque est conservé : le choix de la production est mieux assumé.


Une histoire peu consistante et pourtant alambiquée, des personnages qui ne touchent pas au cœur comme ils le devraient, telles sont les deux grandes faiblesses du film Albator – corsaire de l’espace. Restent les graphismes, l’atout majeur du film et qui justifie néanmoins un visionnage sans trop d’arrière-pensées.
L’édition DVD de F.I.P. est de très bonne facture : les menus sont animés et bien fichus, la qualité de l’image est excellente, comme le son. Le doublage français est correct, bien que manquant un peu d’éclat.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru

11 20
Note de la rédaction