Vampire Knight - Actualité manga
Vampire Knight - Manga

Vampire Knight : Critiques

Vampire Knight

Critique de la série manga

Publiée le Vendredi, 02 Mars 2018

Sortie il y a quelques années Vampire Knight est l'une des séries phares de Panini manga. Elle fut remise à l'honneur avec la sortie de Vampire Knight Mémoires durant l'été 2017.
Créé en 2005 par Matsuri Hino, le manga, comme l'indique le titre, nous parle d'un thème qui était alors très à la mode : les buveurs de sang.

Yûki, une jeune humaine, est sauvée par un vampire une nuit d'hiver. Devenue adolescente, elle étudie dans la même académie que son sauveur. En tant que chargée de discipline, elle maintient l'ordre au sein de l'école en compagnie de Zero. Leur mission ne s'arrête pas là, car ils doivent aussi éviter que le secret de la Night Class soit découvert.



Vampire Knight, est sans aucun doute, la série la plus travaillée de Masuri Hino. Le monde de la nuit qu'elle nous décrit est finement pensé et elle ne se contente pas de laisser les lecteurs livrer à leurs simples connaissances de ce mythe. Au contraire, dans ces croyances populaires, elle ne prend que ce qui l'intéresse pour développer sa propre légende.

En contrepartie, elle a créé des institutions, des règles une hiérarchie sociale régie par le sang. Le système qui semble archaïque, cette pureté du sang définie la place des individus. En haut de l'échelle sociale, il y a les vampires de sang pur, puis viennent les prestigieuses lignées. À l'échelon suivant se regroupent les vampires ayant un taux de sang humain non négligeable dans les veines. Celui encore en dessous se réfère aux autrefois humains qui sombreront, un jour ou l'autre, dans la folie. Sangs purs et aristocrates se distinguent par leur noblesse, mais aussi leurs écrasants pouvoirs qui semblent empêcher tout renversement de situation éventuel.



Dans l'univers de Masuri Hino, les vampires retrouvent la splendeur et la grâce perdue des premiers mythes. Ils vivent dans une société à l'image de leur apparence : belle et froide. On ne peut que louer l'effort qui est fait pour que l'intrigue se déroule sur une base solide.
La mangaka n'a alors plus qu'à déployer ses personnages sur l'échiquier qu'elle a inventé. Malheureusement, c'est là que le bât blesse. Durant les premiers chapitres, Yûki est décrite comme une fille naïve, impuissante et désemparée. Un tel personnage peut fonctionner pour un début de manga, ou du moins nous pouvons pardonner ce caractère aussi cliché qu'inintéressant. Cependant, alors que l'histoire progresse, nous pouvions nous attendre à ce que son caractère soit développé et qu'elle gagne en maturité.

Bien au contraire et l'ellipse du onzième tome en est une preuve flagrante. La demoiselle semble incapable d'évoluer dans le bon sens et elle devient encore plus transparente, égoïste et désespérée. Nous pourrions presque oublier qu'elle est l'héroïne et non le faire-valoir des principaux hommes de la série.
Logiquement, notre attention se tourne alors vers les seuls personnages décents. Quand on lit Vampire Knight, on ne peut s'empêcher de se demander si l'histoire n'est pas plutôt celle de Kaname.


Il domine les autres grâce à sa complexité et ses contradictions. À bien regarder, ses manipulations, son obsession, son altruisme et ses mystères sont les moteurs de l'intrigue. Dans Vampire Knight, il est le seul qui n'est jamais complètement prévisible. Même physiquement absent il reste celui qui influence tous les autres personnages.
Vampire Knight a beau être un Shôjo, l'histoire a un aspect morbide qu'on ne peut pas négliger. Certaines scènes se révèlent violentes et la mangaka n'hésite pas à barder ses pages d'hémoglobine. Le sang est omniprésent, jusqu'aux couvertures qui ne manquent pas d'attirer le regard. Cela se remarque davantage dans l'édition simple où la couleur domine réellement, mais la double ne manque pas de faire un rappel au rouge grâce au titre qui se détache vivement du fond gris.

D'un certain point de vue, la relation entre les personnages a aussi quelque chose de malsain. Le lien qui existe entre Kaname et Yûki ajoute un aspect dramatique à l'histoire, mais ne manquera pas de déstabiliser quelques lectrices qui avaient fait du brun ténébreux leur préféré.
Vampire Knight reste avant tout l'histoire d'un triangle amoureux. Disposition très classique qui paraît sortir de l'ordinaire grâce aux vampires, mais est-ce vraiment le cas ?
L'auteure explore avec talent les hésitations et les incertitudes de la demoiselle, choses auxquelles les adolescentes pourront sans difficulté s'identifier. Yûki va douter de ses sentiments suffisamment longtemps pour nous puissions faire notre propre choix.



Une partie des lectrices ne manquera pas de critiquer l'héroïne lorsqu'elle aura pris sa décision et de compatir pour leur favori évincé. Au début, nous avions encore un intérêt pour ces trois personnages.
Malheureusement, l'histoire perd brutalement son charme. Les multiples retournements de situations auront raison de la patience d'un bon nombre de lecteurs. Le monde si bien construit s'estompe au détriment de la romance.
Dans sa dernière partie, la série souffre d'un sévère problème de rythme. Alors que certaines conclusions sont amenées si vite qu'elles en deviennent bancales, des passages se révèlent bien trop longs.

La fin de Vampire Knight nous laisse un arrière-goût amer, car elle aurait bien mérité un ou deux chapitres supplémentaires. Chapitres qu'on aurait bien amputés à l'arc "Sara Shirabuki" était sans doute la pire des idées.
Nous nous doutons bien que Matsuri Hino aurait voulu une nouvelle Shizuka Hio pour nous maintenir en haleine, malheureusement c'est un véritable échec. Ni charismatique ni effrayante, cette dernière "méchante" a seulement manqué de nous faire mourir d'ennui.


Malgré tout, Vampire Knight est une série qui mérite le détour. Au moins pour son premier arc. Si les suivants ne sont pas à la hauteur du début, nous prenons tout de même plaisir à voir le style graphique de la mangaka se développer. Entre le premier et le dernier tome, le constat est là. Matsuri Hino possédait déjà un trait élégant et elle a réussi à l'améliorer durant toute sa série. Son style gothique met particulièrement bien en valeur l'ambiance mystique et enchanteresse de son œuvre. L'auteure nous montre aussi qu'elle maîtrise parfaitement son coup de crayon. Les personnages et les décors sont visuellement magnifiques, mais les scènes d'action ne sont pas en reste.

Vampire Knight est une série qui a marqué une génération de lecteurs et de lectrices. La première édition proposée par Panini n'était guère convaincante en termes de qualité. Les pages étaient légèrement transparentes et cela pouvait gêner la lecture.
La seconde édition qui est composée de volumes doubles est bien meilleure, plus économique et le papier de qualité rend la prise en main du pavé agréable.
De nouveau mis en avant, Vampire Knight avait sans doute déçu les premiers lecteurs avec sa fin bâclée, mais il se rattrapera peut-être avec Les Mémoires. Toutefois, pour lire Spin Off, il faudra tout de même passer par la série principale...

Note de la rédaction
Note des lecteurs
16/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,16.00,17.00,17.00,16.00,14.00,14.00,13.00,13.00,14.00,12.00,13.00,11.00,13.00,13.00,13.00,10.00,11.00,15.50,14.50

Les critiques des volumes de la série