Trop jeune pour moi ?! - Actualité manga

Trop jeune pour moi ?! : Critiques

Koi wo Suru made Kisanai

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 26 Avril 2012

On voit souvent des couples se former, dans les shojo ou autres mangas à histoire d’amour, une romance entre un élève et son professeur, qu’il soit particulier ou bien officiel à l’école. Rarement encore on a vu un couple formé d’un lycéen et de la femme de ménage de la famille ! Bon, il faut bien admettre que ça ne change pas grand-chose au problème. Parce que quoi ? Quand on est une adulte, même jeune, il serait absolument déraisonnable de tomber amoureux d’un mineur ? Oui, sans doute, d’autant qu’au Japon la majorité n’est pas la même qu’en France. Et c’est le principal dilemme dans la vie de Tomako. Parce qu’à force de côtoyer le beau, le charmant Yû elle va finir par en tomber amoureuse. Il est prévenant, fou d’elle, toujours prêt à la séduire ou à lui prouver ses sentiments, il sait y faire et garde cette fraicheur relative à son jeune âge, il est ... le fils de celle qui l’emploie. Et la société pour laquelle Tomako travaille est très claire sur ce sujet : pas de relation amoureuse (ou plus) avec des clients ou des membres de leur famille ! Cela cause trop d’embarras et de problèmes alors on s’abstient. D’autant plus quand ledit membre de la famille est mineur et qu’il n’a absolument pas conscience de l’interdit qu’il cherche à franchir. Bref, Tomako est dans de sales draps parce que, malgré tout, elle aime vraiment ce lycéen qui sait si bien la faire céder, par ses mots doux et ses attentions régulières.

Il n’y a que deux tomes à cette série, et très vite on comprend pourquoi, en plus de remercier l’auteur d’avoir eu la bonne idée de ne pas l’étirer en longueur. Parce qu’il ne se passe ... rien, ou du moins pas grand-chose. Tomako tombe rapidement amoureuse, Yû l’est déjà et à part succomber la jeune femme ne pouvait pas faire grand-chose d’autre. Il y a bien des tentatives de rebondissements, comme un ex qui débarque ou Tomako qui veut tout arrêter mais ... les caractères sont évidents et sans aucune aspérité. Yû est persévérant, amoureux et gentil mais il a la faiblesse de parfois s’écrouler et devenir égoïste, ne comprenant pas les désirs moyennement bien exprimés de son âme sœur. Jalousie, culpabilité, mensonges, tromperies et incompréhensions. Tous les classiques du shojo sont réunis pour nous donner la définition assez classique de ce que peut être un manga de ce genre. Mais l’auteur fait bien pire que nous décevoir dans des attentes que l’on avait pas vraiment. En effet, elle nous offre une image dégradante de la femme sur le second tome puisque Yû se moque bien que sa petite amie reste femme de ménage à vie plutôt que de penser à son avenir. Le genre de situation où l’ambition d’une femme est réduite au silence par son amour a tout du ridicule ... Et de l’inacceptable pour la lectrice qui y voit un message gros comme une maison : « l’amour est bien plus important que d’avoir un travail qui vous plait. Alors soyez belles et taisez-vous ». Ah, c’est beau tiens ... surtout quand cet amour est ridicule puisque constamment perturbé par des sautes de jalousie inexpliquées et pitoyables. Au final, rien ne peut sauver cette platitude dans le scénario.

Quoique, les quelques scènes de sexe en plus rajoutent un peu de maturité à l’ensemble ce qui n’est pas de refus. Surtout quand on voit à quel point les sentiments de nos héros sont futiles et immatures. On aurait aimé que ces deux versants de la relation soient équilibrés, et de préférence vers le côté mature mais après tout, on n’y peut rien. C’est donc un mix assez étrange entre des enjeux importants et une conduite adulte, à côté d’émotions de gamins qui s’expriment. Enfin, les graphismes. Ils ne sont pas désagréables à regarder, il faut bien l’avouer. Mais rien d’extraordinaire, loin de là. Pire, on fait le rapprochement avec bien d’autres shojos du même type qu’on aurait déjà lus, c’est dire si l’originalité en est désespérément absente. Des visages fins, trop fins. Des yeux ronds, trop grands pour l’héroïne. Des coiffures basiques, des corps filiforme, aucune rondeur, aucun style, rien. Des petites fleurs en fonds, ou des étoiles, des larmes dans les yeux, du rouge sur les joues ... Bref, le tableau habituel en somme. Si l’on n’y voit aucun détail raté et aucun dessin que l’on pourrait qualifier de « moche » ce n’est pas pour autant esthétique. Soleil aurait pu faire un peu plus d’effort au niveau de l’adaptation des onomatopées, mais à part ça c’est un travail standard que l’éditeur rend ici. Un manga qui reste donc très surfait, dans ce que l’on imaginait et sans aucune originalité, à part peut-être l’intérêt de la maturité de certaines scènes, qui ne font malheureusement que créer un fossé avec le reste de la série.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
11/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,10.00

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