Tough - Actualité manga

Tough : Critiques

Koko Tekken-den Tough

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 24 Août 2015

Critique 1

Réalisée par Tetsuya Saruwatari de 1994 à 2003, la série Tough est un manga d'action en 42 tomes qui va nous faire suivre les aventures mouvementées de Kiichi Miyazawa, un jeune lycéen qui est l'héritier d'un art martial mystérieux appelé le nadashingaké, qui mélange des techniques pouvant aussi bien dévaster le corps humain que le soigner. En France, ce sont les éditions Tonkam qui se sont chargées de publier ce titre, de mai 1999 à mai 2007.

L'histoire va commencer dans un environnement scolaire (les scènes auront lieu dans le lycée de Kiichi, qui sera toujours accompagné de deux camarades de classe), et s’apparentera plus à un manga de baston qu'à une véritable série sur les arts martiaux. En effet, durant les premiers tomes Kiichi va tout d'abord affronter dans la rue ou des lieux isolés des jeunes combattants de la même génération que lui (ou presque), qui seront détenteur d'un savoir martial bien particulier, comme le judo, le karaté ou encore le catch... Notre héros va ainsi pouvoir progresser en luttant contre des adversaires très différents de lui, qui vont lui permettre d'en apprendre plus sur la voie martiale, mais aussi sur lui-même. Notre héros gagnera donc en maturité petit à petit, tout en restant sous la tutelle de son père Seiko, un grand combattant assez effacé dans les premiers tomes, mais qui prendra de l'importance au fur et à mesure de la série. Avant chaque combat important, Kiichi devra suivre un entraînement difficile qui lui permettra d'acquérir une technique particulière qui sera déterminante pour la lutte à suivre.


Doté d'une personnalité enjouée et sympathique, notre héros va fédérer autour de lui ses ennemis d'hier, et certains d'entre eux seront à ses côtés pour affronter les nouveaux adversaires qui se présenteront.


C'est sur ce schéma, sans doute répétitif, que va se construire la série sur ses premiers tomes, pour finalement évoluer avec l'arrivée d'Iron Kiba.


Catcheur de renom, Iron Kiba est l'un des rares combattants encore en activité qui a eu l'opportunité d'affronter Seiko, le père de Kiichi. Cependant, il garde une énorme rancune face à l'actuel gardien du nadashinkagé, qui lui a crevé un oeil durant leur duel. Son but est donc de détruire la famille Miyazawa, et pour ce faire il enverra vers Kiichi divers guerriers. C'est à partir de là que la série va entrer dans sa seconde phase. Notre jeune héros n'avait pas d'ennemi particulier au début de la série, mais Iron Kiba, après une suite d'évènements particuliers, va devenir pour lui "l'homme à abattre". Le scénario, pendant plusieurs tomes, va donc s'articuler autour de la rencontre entre ces deux personnages. Leur combat, qui conclura le premier tiers de la série, sera marquant aussi bien par son intensité que sa longueur, et restera dans les mémoires des lecteurs.


Par la suite, après quelques tomes de transition durant lesquels Kiichi va rencontrer des combattants d'horizons divers, la série va entrer dans sa seconde partie avec le lancement du tournoi du TDK, organisé par Iron Kiba. Durant cet évènement, l'auteur va nous plonger dans le monde du combat libre, en nous offrant une multitude de duels qui nous rappelleront les premiers affrontements de l'UFC ou du Pride (deux organisations de MMA, respectivement américaine et japonaise). D'ailleurs, de nombreux guerriers seront inspirés de combattants ayant réellement existé : Rickson et Royce Gracie, Mark Kerr, Enson Inoue, Yoshiki Takahashi... et bien d'autres encore ! Ici, bien qu'ils aient chacun leurs spécificités, les combattants seront plus polyvalents que dans les premiers tomes, et les percussions s'accompagneront de techniques de combat au sol (clés, prises de soumission...). On ressent bien à la lecture de cet arc l'amour de l'auteur pour le combat libre. Et même si parfois, certaines techniques apparaîtront comme assez farfelues, de manière générale les combats seront plutôt réalistes dans leur déroulement, même si la résistance de certains combattants en impressionnera plus d'un (exemple : quand on se fait déboîter l'épaule, on déclare forfait, on ne continue pas le combat !).


Enfin, dans les derniers tomes, l'intrigue de la série va se recentrer autour de la famille Miyazawa. Difficile de parler de cette partie sans vous révéler des éléments clés de l'intrigue, je n'en écrirai donc pas plus à ce sujet. Sachez cependant qu'à la lecture de cette ultime partie, la série ne sera plus qu'un simple manga sur les arts martiaux, mais bien plus ça. En effet l'auteur donnera une autre dimension à sa série en nous offrant un background particulièrement fouillé pour ses protagonistes, et on prendra beaucoup de plaisir à suivre la destinée des membres de la famille Miyazawa !


Pour dépeindre les dizaines d'affrontements de son manga, Tetsuya Saruwatari va pouvoir compter sur un coup de crayon particulièrement adapté à ce type de récit, et qui va beaucoup s'améliorer tout au long de la série. En effet, avec le succès du titre au Japon, l'auteur va pouvoir compter sur l'aide de plusieurs assistants qui vont lui permettre de s'appliquer sur le rendu de ses personnages (ce dernier était maladroit et manquait cruellement de détails au début du titre). Ayant plus de temps pour s'appliquer sur ses dessins, Tetsuya Saruwatari nous révélera son grand talent pour dépeindre les muscles avec un réalisme époustouflant. La mise en scène servira quant à elle avec beaucoup de succès l'intensité qui découle des combats. L'auteur utilisera à bon escient plusieurs techniques de dessin pour retranscrire les affrontements, comme le ralenti, les lignes de vitesse ou encore divers effets de perspective. Au final le rendu est bien souvent excellent et sera l'une des grandes forces de ce titre !


Le travail de Tonkam sur ce titre est plutôt correct. La traduction, assurée par Laurent Latrille, est très bonne et fluide. Plusieurs coquilles seront présentes dans divers tomes, mais rien de bien gênant. La qualité du papier n'est pas excellente (papier un peu fin) et varie en fonction des volumes. Soulignons également que l'éditeur a choisi de traduire les bonus présents dans les tomes de l'édition originale. Ces derniers sont essentiellement constitués d'interviews de grands combattants faites par l'auteur lui-même, qui est, rappelons-le, un grand passionné de combat libre. Ces entretiens, bien que courts, auront néanmoins beaucoup d'attrait pour tous ceux qui se passionnent pour le MMA.


En définitive, Tough est sans conteste l'une des meilleures séries d'arts martiaux en circulation en France. L'auteur a beaucoup modifié sa série tout au long des 42 volumes qui la composent, la faisant ainsi évoluer de simple manga de baston en une grande épopée nous dépeignant la destinée de la famille Miyazawa, composée de combattants à la force terrifiante. Le succès a d'ailleurs été si important qu'une seconde série, intitulée Free Fight - New Tough, a vu le jour. Cette dernière est également disponible en France, toujours chez Tonkam. Elle totalise 39 volumes.





Critique 2

Pour paraphraser Omar Sharrif ou presque: "moi, le combat libre c'est ma passion!" Du coup, comment résister à Tough?... Et bien longtemps j'ai cru que c'était une bien mauvaise série, basée sur du vent, faite par un auteur n'y connaissant rien, mais c'était oublier que le Japon est la seconde nation du combat libre après le Brésil...

Kiichi Miyazawa veut devenir le combattant le plus fort du Japon, il est le fils de l’héritier d’une des écoles d’art martial les plus secrètes et les plus mortelles du Japon, le Nadashinkageryu, et Kiichi est naturellement destiné à devenir un jour le grand maître de cette école. Soutenu et entraîné sévèrement, mais justement par son père, il va affronter de nombreux adversaires grâce à certaines techniques interdites de la fameuse "école de l’ombre"... Voilà pour le résumé qui ne décrit pas pour autant à quel point la série est puissante…


On commence par des affrontements sans réel enjeu, où chaque style y passe, judo, karaté, sumo, kick boxing... puis apparaît un super méchant avant d'entamer un tournoi réunissant les 16 hommes les plus forts du monde!!


Avec un schéma très répétitif à ses débuts (Kiichi affronte un adversaire maîtrisant un style particulier, puis rencontre un adversaire plus fort qui souvent écrase le précédent, entraînant une nouvelle phase de préparation pour le combat…), l’auteur arrive à sortir de ce cadre pour nous proposer d’excellents rebondissements. Outre le classique tournoi (encore que celui-ci sera loin d’être linéaire et nous réserve de grosses surprises), Saruwatari va donner une histoire au Nadashinkageryu, l’art pratiqué par Kiichi et son père, et cette histoire va être riche et complexe, tragique et profonde, bref, tout ce qu’il faut pour passionner le lecteur!


Sur la fin la série prend une tout autre dimension, cette découverte du passé du Nadashinkagé et du destin de la famille Miyazawa va nous propulser dans une histoire épique et puissante qui ne sera pas sans rappeler Hokuto no ken…alors certes à ce moment on perd grandement en réalisme, mais on y gagne en richesse du scénario. Du grand art !


Vu comme ça cela paraît super classique, et en fait ça l'est vraiment, un jeune héros qui veut devenir le meilleur combattant du monde (il y en a c'est les pirates, d'autres les ninjas ou encore les shamans... chacun son truc!) Lui il reste simple, c'est juste le meilleur combattant du monde, chose qui en soi est réalisable, il suffit de s'entraîner et de souffrir! Il faut dire qu'il est l'héritier d'un art de tueur incroyable, et que son père ne lésine pas sur les moyens pour le perfectionner.


Alors voilà on se retrouve avec un young seinen assez banal vu comme ça... la touche d'originalité vient du fait que l'auteur essaie de rester réaliste (il a parfois bien du mal), mais il a choisi de faire s'affronter des adversaires tout ce qu'il y a de plus humains, avec des techniques le plus réalistes possible, mais surtout ce qui change ici, c'est que bien souvent la différence ne se fait pas sur les frappes, mais bel et bien sur des clés provoquant luxation et cassure, comme dans des combats réels!


Alors bien sûr, on peut penser que cela touche surtout les connaisseurs, car l'auteur et bel et bien un connaisseur de combat libre, il semble connaître et admirer tous les combattants ainsi que toutes les techniques qu'ils utilisent (en même temps je rappelle qu'il ne s'agit pas de ninjas, mais d'êtres humains donc ces techniques sont à la portée de tous!), mais les non-connaisseurs peuvent également pleinement apprécier ce titre, cela fonctionne comme Hikaru no go, pas besoin de comprendre le go pour aimer ce titre, ici pas besoin de connaître le combat libre pour aimer (il faut quand même aimer les mangas de combat!)


Pas besoin d'aimer, mais c'est tellement mieux quand on aime et qu'on connaît, à la manière de Bastard où l'on se régale lorsqu'on trouve une référence de Heavy Metal, c'est ici un vrai plaisir de retrouver des références à des combattants réels (pour des histoires compréhensibles de droit, l'auteur n'utilise pas les vrais noms, mais les maquille à peine parfois)... on trouve entre autres, la famille Gracie qui devient les Grancie, l'emblématique Antonio Inoki qui a servi de modèle au terrible Iron Kiba, dont l’élève Kazu Fujita, est inspiré de Kazuyuki Fujita, qui est véritablement un disciple de Inoki. La référence la plus importante étant Yoshiki Takaïshi qui est inspiré de Yoshiki Takahashi (il n’a pas été cherché loin là).


Cerise sur le gâteau pour les amateurs, l'interview d'un combattant concluant chaque volume...


Ces entretiens nous éclairent sur deux points, le premier est que l'auteur est un vrai fan, qu'il sait de quoi il parle, mais aussi qu'en étant trop fan, il manque d'objectivité... par moment il a présenté des combattants comme des superstars alors qu'il s'agissait de piètres combattants... d'ailleurs Takahashi, celui qui a servi de modèle à l'un des personnages principal... M'enfin là n'est pas le propos!


Malgré tout le bien que l'on peut penser de ce titre, il souffre de quelques défauts: en premier lieu vient la surenchère de certains combats où certains combattants résistent à toutes les prises possibles... l'auteur n'a pas su se tenir à son choix de réalisme. Mais ce qui est agaçant c'est que les pires salopards, après une défaite contre le héros deviennent super sympas, et filent un coup de main quand ils peuvent...


Un excellent titre à conseiller à tous les fans de combat!




Chroniqueur:

Note de la rédaction
Note des lecteurs
19/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,15.00,15.00,15.00,15.00,16.00,14.00,15.00,12.00,16.00,16.00,17.00,16.00,17.00,17.00,16.00,17.00,19.00,16.00,17.00,16.00,17.00,17.00,16.00,16.00,16.00,16.00,14.00,17.00,17.00,16.00,17.00,17.00,17.00,18.00,17.00,18.00,18.00,18.00,13.00,17.00,19.00

Les critiques des volumes de la série