Tales of Symphonia - Actualité manga

Tales of Symphonia : Critiques

Tales of Symphonia

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 18 Février 2013

Il y a 4000 ans, un arbre géant était la source de mana, énergie assurant la conservation du monde de Sylvarant. Mais l'arbre dépérit et le monde courait à sa perte. La déesse Martel demanda aux Anges de choisir un élu, qui devait se sacrifier pour permettre la régénération du monde. Le monde fut sauvé. De nos jours, dans un Sylvarant en guerre, un nouvel élu doit recevoir l'oracle. Colette du village d'Isélia a été choisie pour cette quête. Elle est accompagnée de ses amis d'enfance Lloyd et Génis, du mercenaire Kratos et de Raine, professeur du village et soeur aînée de Génis. Colette doit ressusciter la déesse en brisant les sceaux des divinités élémentaires et se défendre contre les Désians, individus mi-elfes bellicistes. Mais la régénération du monde dirigée par les Anges n'est pas une tâche aussi noble que l'Histoire le laisse entendre...

Tales of Symphonia est un manga en 5 tomes (plus un tome bonus appelé Extraload, recueil d'histoires courtes sur les personnages du manga). Ce shonen d'heroïc-fantasy reprend le jeu vidéo RPG, sorti en France sur Gamecube (et sur Playstation 2 uniquement au Japon). Beaucoup de scènes du jeu vidéo ne figurent pas dans le manga et vice-versa. Mais le manga reste globalement très fidèle au jeu.

Au niveau du scénario, on reste dans du classique. Mais c'est surtout du point de vue de la narration que maints reproches peuvent être formulés. Que vous ayez joué au jeu vidéo ou pas, ce qui ressort de la lecture des cinq tomes est un sentiment de rapidité du récit. Les personnages sont peu développés, les retournements de situations sont terriblement prévisibles et attendus, les événements s'enchaînent. Parfois, on passe d'une situation à une autre sans que le lecteur ait vraiment intégré le changement radical de lieux (qui se trouvent à des kilomètres les uns des autres) : il se passe tellement de choses dans un tome que l'ensemble finit par être lourdingue. Les passages importants sont si brefs que leur incidence sur la conduite du récit est nulle. Ainsi, le passage dans l'autre monde, les donjons, les trahisons, ne produisent guère l'effet voulu. Paradoxalement, les bouleversements ajoutent à la linéarité ! Une telle célérité dans le traitement de l'histoire gâche à elle seule tout le potentiel d'un scénario qui avait pourtant des choses généreuses à offrir, notamment parce que le monde de Tales of Symphonia semble intéressant (machines, cités, magies, armes). L'essentiel, à savoir la plongée dans un univers riche, passe donc à la trappe, puisque le manga préfère narrer avec précipitation un scénario déjà-vu. Le comble est de constater que le volume bonus, « Extraload » regroupe des histoires courtes que l'on aurait préféré voir intégrées dans les volumes principaux. De prime abord constituant un apport agréable au niveau tranches-de-vie, ces histoires perdent de leur valeur en ce qu'elles sont totalement détachées de leur contexte.

Si encore le traitement rapide de l'histoire était compensé par des qualités indéniables, Tales of Symphonia présenterait un intérêt. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Niveau personnages, on a là tous les clichés du RPG japonais réunis dans un seul manga. La palette de persos est fournie mais tous ont une personnalité basique : héros naïf et combatif, copine niaise et maladroite, le meilleur pote timide, le taciturne qui cache ses blessures et son passé, la passionnée, le dragueur qui en fait cache lui-aussi un passé malheureux... On nous repropose même le modèle identique de persos plusieurs fois (trois taciturnes mais zéro profondeur !). Dans la bande du héros, les personnages sont tellement inutiles que sur cinq volumes, certains ne prononcent pas même une seule phrase. Rajoutez à cela des méchants caricaturaux et vite expédiés aux oubliettes et un « boss de fin » insupportable tant il est banal (se fait passer pour un gentil, retourne sa veste, et finalement vaincu mais on ne peut pas le détester parce qu'il souffrait). Des répliques remplies de bons sentiments enfoncent le clou (l'importance de l'amitié, la combativité, la famille et la critique de la guerre, des discriminations, de l'abus de pouvoir). Citations parmi d'autres illustrant cet aspect : « On te couvre », « On sera tous là pour le sauver », « Je ne perdrai pas », « Le simple fait qu'on soit nous-mêmes nous donne le droit de vivre ».
Graphiquement, c'est propre, le trait gagne en finesse au fil des volumes mais là encore, le tout est sans surprises. Les combats ne sont pas toujours très lisibles, surtout sur la fin.

L'éditeur Ki-oon produit un travail honorable sur l'ensemble de la série, avec un papier d'excellente qualité et un encrage exemplaire. Connaissant leur rigueur, on ne peut leur reprocher d'avoir retranscrit la niaiserie des dialogues (gageons que l'oeuvre originale est du même acabit).

Pas d'originalité alors que le potentiel était là, très peu de surprises, Tales of Symphonia est très fade. Sans être mauvais, on a bien du mal à détester ce manga qui est en fait l'archétype de ce que bon nombre de lecteurs de shônens et joueurs occidentaux de RPG japonais reprochent à la production nippone : un scénario très classique et un abus de clichés sur les personnages, clichés resservis depuis les années 1980 !


Rogue


Note de la rédaction
Note des lecteurs
17.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,14.00,15.00,15.00,7.00,10.00

Les critiques des volumes de la série